Heidfeld aime le challenge de l’Endurance
"Je reste focalisé sur la Formule 1"
On a souvent tendance à penser que les pilotes de Formule 1 actuels sont formatés et peu enclins au dialogue. Nick Heidfeld est loin de tout ça, avec une facilité à parler de sujets divers et variés comme nous avons pu le constater. Après une escapade en Endurance à la fin du XXème Siècle sur une Mercedes CLR aux côtés de Christophe Bouchut et Peter Dumbreck, l’Allemand est passé par la Formule 1 avec près de 200 GP au compteur, sa dernière apparition remontant à la saison passée chez Lotus Renault GP.
Changement de cap cette année pour « Quick Nick » avec un retour en Endurance au sein du Rebellion Racing. Nick partage le baquet de la Lola B12/80 #12 avec Nicolas Prost et Neel Jani. « Je suis ravi d’être ici et de faire mon retour en Endurance » commence par nous dire avec le sourire Nick. « J’ai regardé les différentes opportunités de poursuivre ma carrière en Formule 1, mais il va falloir que j’attende encore un peu. Même si j’ai déjà roulé en Endurance, je n’en ai que peu de souvenirs. C’était pour moi une autre époque (rires). J’ai tout de même le souvenir d’avoir piloté une auto sans grande visibilité. Je n’avais fait qu’un simple test avant les 24 Heures du Mans. Au sein du team, tout était très professionnel et c’était mes débuts chez un vrai constructeur. »
« Ici c’est un peu la même chose chez Rebellion Racing où tout est bien structuré » poursuit Nick. « Je découvre une nouvelle auto, un nouveau circuit américain, et surtout le trafic. Le package Lola/Toyota est très bon et l’entente dans l’équipage est parfaite. Avec Neel et Nico, le courant passe très bien. Débuter à Sebring n’est pas le plus petit des morceaux. J’y vais étape par étape et il faudra être très précautionneux dans le trafic. Il est compliqué d’avoir un tour clair. Je ne suis pas seul dans le baquet et il faut trouver le bon compromis avec mes coéquipiers. Il faut savoir faire des concessions et j’aime le challenge de l’Endurance. Les premiers essais se sont bien déroulés et j’apprécie beaucoup le tracé. Même s’il est bosselé, c’est beaucoup plus soft que la Formule 1 où le corps est mis à rude épreuve. Je prends mes marques et je suis sûr qu’à l’issue des essais je serai parfaitement dans le coup. »
L’acclimatation à la Lola-Toyota se fait petit à petit : « C’est réellement une bonne auto, même si j’ai encore un peu de mal à en trouver les limites. C’est plus lourd que ce que j’ai pu connaître jusqu’à présent. »
Après les 12 Heures de Sebring, l’Allemand retrouvera les 24 Heures du Mans : « Je pense que ce sera un peu plus facile au Mans car le tracé est plus long, avec plus de lignes droites. Cette course est si compliquée à décrire. C’est quelque chose que l’on ne retrouve nulle part ailleurs. Avant d’y aller, je ne connaissais que de nom. Lorsque l’on m’a proposé d’y participer en 1999, je me suis dit : ok pourquoi pas. Sans y avoir roulé on ne sait pas à quoi l’on s’attend. Je m’étais toujours promis d’y revenir. »
Quant au futur : « Je m’imagine bien poursuivre en Endurance. Je reste focalisé sur la Formule 1, mais rouler en Endurance ou en DTM me plairait bien. Il faut trouver les bonnes opportunités. Peugeot s’est retiré du Championnat du Monde d’Endurance, mais Toyota et Porche vont arriver sous peu, et d’autres marques devraient prendre le même chemin. Je suis optimiste sur le futur de ce championnat et je ne boude pas mon plaisir d’en faire partie au sein du Rebellion Racing. »
Propos recueillis par Laurent Mercier