Hamilton arrêtera la F1 quand son cœur le lui dira
Mais ce n’est pas pour tout de suite
Lewis Hamilton a une vie bien remplie entre chaque Grand Prix. Toto Wolff a admis qu’il ne pouvait pas « mettre en cage » son pilote en le forçant à rester dans le moule.
Evoquant ses activités au-delà de la course pour le site officiel de la F1, le pilote britannique a admis que les meilleurs moments qu’il pouvait passer étaient « avec sa famille. »
« Ce que je préfère, c’est quand je vais au Colorado à la fin de l’année. Je skie, je suis autour d’un feu de cheminée… Je me lève le matin, je mange quelques pancakes et ensuite je vais au sommet de la montagne. J’adore aussi passer du temps avec les enfants. J’adore les enfants et les animaux, ce sont des esprits qui ont gardé leurs instincts. Les enfants sont si purs avant d’être pollués par tous ces iPhones et ces iPads, et la TV… ils grandissent pour devenir des petits monstres. Nous sommes tous comme ça. »
Si Lewis Hamilton aime beaucoup les enfants… il est encore « loin » d’en avoir, admet-il.
« Je veux faire encore beaucoup de choses. J’ai déjà du mal à consacrer assez de temps à mes chiens. Je n’ai pas le temps pour fonder une famille. Je pense que c’est une décision à prendre. Sinon, je devrais abandonner une grande partie de ce que je fais actuellement. Je ne le veux pas. Je suis parrain d’un enfant. Et il est plus obéissant que mes chiens ! C’est plus facile ! Et pour les enfants, il vous faut rencontrer la bonne personne, ce n’est pas facile. J’adore les enfants, mais ce n’est pas le plan pour le moment. Comme je l’ai dit, j’ai beaucoup de choses à faire, et avoir une famille m’en détournerait. »
« Je connais des gens de mon âge qui ont des relations, qui sont mariés, qui ont des enfants, et qui ont quelque part abandonné beaucoup de choses dans leur vie. Je pense que vous devez toujours être un esprit libre. Je me sens un peu en retard ! J’ai manqué une grande partie de ma scolarité et je suis arrivé en F1 à 22 ans, et j’étais toujours comme un enfant jeté dans un gouffre sans fin. Quand je suis devenu trentenaire, j’ai réalisé que j’avais grandement progressé… »
Si la vie de famille n’est pas un objectif, la musique est-elle alors une priorité de Lewis Hamilton ?
« Sur ma to-do list, il n’y a que la victoire au championnat du monde. Mais la musique est une distraction, avec d’autres, comme la mode. Je n’ai jamais pensé à faire écouter ma musique quand j’ai commencé. Je ne sens pas que ça presse. Ce sera prêt quand ce sera prêt. Je compose de nouveaux morceaux, et c’est de mieux en mieux, j’apprends constamment. Mais en fait, je n’ai pas composé de musique depuis deux mois. »
Que répond le triple champion du monde à ceux qui affirment qu’il se base plus sur son instinct que son cerveau ?
« Je vis selon mon cœur ! Je me consacre plus à ces choses dont je sens qu’elles sont bonnes pour moi – et j’écoute moins mon cerveau. Mon cœur prend souvent le dessus sur ma raison. »
Et si le cœur intimait à Lewis Hamilton l’ordre d’arrêter la F1 ? Écouterait-il son cerveau ou son cœur ?
« Mon cœur. Vous le savez, quand il est temps de vous arrêter. Quand je pense à ma situation il y a sept ou huit ans, si j’avais arrêté de courir, alors, je serais plongé dans la dépression parce que je n’aurais rien aujourd’hui. Maintenant j’ai tant de choses formidables à faire, et vous allez les découvrir dans l’année qui vient ou dans les 18 mois. Le jour où je m’arrêterai finalement, j’aurai tant de choses excitantes en cours. Mais ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit : j’adore conduire, plus que jamais, avec cette bataille pour le titre cette année, donc je ne peux pas imaginer [une retraite sportive] prochainement, en aucun cas. »
Sur les réseaux sociaux, Lewis Hamilton montre une grande partie de sa personnalité. Qu’en est-il du Hamilton intime ?
« C’est toujours difficile de tout montrer. Si vous montrez vos faiblesses, vos failles, les gens en tirent profit. Le monde est égoïste ; c’est un monde brutal, vraiment. Je donne simplement un aperçu de ce qui arrive dans ma vie. Les gens proches de moi n’ont pas à suivre les réseaux sociaux pour tout savoir. J’essaie de ne pas montrer trop de photos de mon jet privé parce que ça énerve les gens. Ensuite vous voyez Floyd Mayweather avec des tonnes de cash sur sa table et les gens l’adorent, c’est étrange, bizarre. Je ne sais pas. J’essaie d’être attaché à tout ce qui ressemble à un bonheur authentique. »
« Parfois je vais dans une librairie et je regrette de ne pas avoir assez lu. Depuis que j’ai 16 ans, je me dis la même chose ! J’aimerais continuer mes leçons de piano, continuer à apprendre des langues, tant de choses… »
Il n’y a pas que dans une librairie que Lewis Hamilton se sent parfois mal à l’aise. Quand il est moins en forme, comment fait-il pour se remettre d’aplomb ?
« Je vais m’entraîner, pour vider mon esprit. Et quand j’écoute de la musique, je me déconnecte totalement. Quand je cours, je cherche juste de nouvelles chansons. Parfois je vais sur Apple ou Spotify et je cherche une nouvelle playlist, je regarde les nouveautés… J’ai grandi en écoutant du reggae, ensuite je me suis concentré sur le hip hop, et rien d’autre. Mais ensuite j’ai commencé à jouer de la guitare et j’ai réalisé que vous ne pouvez pas jouer du hip hop à la guitare, et alors, j’ai commencé à écouter les Beatles, les Rolling Stones… beaucoup de rock and roll. Aujourd’hui, j’ai du Luciano Pavarotti sur mon téléphone, j’ai du Jimi Hendrix… une liste aussi exotique que possible. »
Ces dernières semaines, Lewis Hamilton s’est aussi engagé contre la consommation de viandes et pour la préservation de la planète.
« Regardez comment nous traitons cette planète fantastique, comment nous traitons les animaux. Nous n’avons pas à manger de la viande. Nous devons apprendre à être plus respectueux de la planète, de l’environnement. Toute cette pollution de l’air… ça doit s’arrêter. L’ouragan Irma était un signe, et tout ce qui arrivera, c’est qu’ils vont dépenser six milliards, ou peu importe les chiffres, mais ensuite, rien ne changera, comme si rien n’était arrivé. »
Jour après jour, Lewis Hamilton réalise à quel point il mène une existence que beaucoup envient.
« Je prends chaque jour comme une bénédiction. Je rencontre tant de personnes en difficulté. Je me rends parfois dans des hôpitaux voir des enfants et leurs familles. Ils sont dans des situations vraiment très difficiles. Donc j’essaie de ne rien prendre pour acquis. Il y a seulement 20 baquets en F1 ; et je suis en tête au championnat. J’ai la chance de vivre cette vie incroyable, de voir des choses formidables. Et je ne sais pas pourquoi tant de bonnes choses continuent de m’arriver. Ou pourquoi un enfant d’à peine six ans a une tumeur au cerveau. Je ne sais pas pourquoi. Donc je veux toujours m’assurer de montrer que j’ai de la gratitude. Sans ça, je serais perdu. »