Hamilton : J’ai piloté à 110 % mais il fallait préserver le moteur
Il critique la course à l’économie causée par le nouveau règlement
Cette saison, seules trois unités de puissance au maximum pourront être utilisées pour chaque voiture. Afin d’éviter des pénalités futures, la plupart des pilotes ont ainsi dû rouler à l’économie pour préserver leur monture dès dimanche dernier, en Australie.
C’est la raison pour laquelle Lewis Hamilton a ralenti en fin d’épreuve, alors qu’il était revenu sur Sebastian Vettel. Le pilote Mercedes, voyant qu’il n’arrivait pas à dépasser, a été contraint de relâcher la pression pour préserver son V6.
Lewis Hamilton confirme en outre que le moteur Mercedes a tendance à souffrir de surchauffe – Valtteri Bottas a rencontré le même problème en course. Le problème semble se manifester surtout quand la monoplace allemande suit de près une autre voiture.
« Mes pneus étaient plus usagés, [Vettel] avait des pneus et plus frais, et pourtant j’ai pu me rapprocher assez près de lui. La Ferrari était comme un aimant, mais vous ne pouvez pas dépasser un aimant. Dès que j’ai pu commencer à le suivre, je me suis beaucoup rapproché de lui, beaucoup plus que lors des précédentes courses à Melbourne. Mais je ne pouvais m’en rapprocher davantage. J’avais le DRS ouvert mais la Ferrari était aussi très rapide en lignes droites dans le même temps. »
« Je devais préserver le moteur, car il surchauffait. Je dois faire sept courses avec ce moteur, de préférence plus si j’y parviens. Donc j’étais à la limite, je poussais, mais la température du moteur était trop élevée. Je me disais que j’allais tout de même continuer. J’avais peur d’endommager le moteur dans le même temps. Je l’ai donc refroidi et ensuite je me suis de nouveau rapproché de lui. »
Des problèmes de communication entre Lewis Hamilton et son ingénieur de course auraient pu coûter cher en termes de fiabilité pour Mercedes.
« Mon ingénieur me disait : ‘Nous nous approchons des limites de la température du V6, donc il faut faire du lift-and-coast’ » raconte Lewis Hamilton. « Et je lui ai répondu : ‘Je dois pousser jusqu’à limite pour le moment’. »
« Je me disais :’Est-ce que je peux y aller ? Oui ?’ Et l’équipe prenait son temps pour réfléchir. Donc je me suis dit : ‘Allez, j’y vais’. Et j’ai tout donné sur le moment »
Dans la chicane du virage neuf, Lewis Hamilton a ensuite commis une erreur en partant un peu au large, ce qui lui a coûté deux secondes.
« Je me rapprochais de Seb, mais j’ai manqué le point de corde et n’ai pas pris le virage. Et après cela j’essayais de revenir de nouveau, mais les températures étaient de nouveau à la limite, et je poussais constamment pour me rapprocher. Et ensuite j’ai pensé que je ne pourrai jamais le dépasser en ayant quelques tours devant moi seulement, et mes pneus commençaient aussi à voir leur état empirer. Je conduisais à 110 %. J’ai pris tous les risques, même pour sept points. Mais ensuite je me suis dit que je devrais probablement relâcher le rythme, préserver mon moteur et prolonger sa durée de vie en prévision de la prochaine course. »
Gérer son rythme comme un prudent épicier ulcère au plus haut point le quadruple champion du monde, qui ne s’est pas privé de critiquer les règles imposées par la FIA.
« Cela va contre ma conception du sport auto, contre l’esprit du sport auto. Je veux courir à fond jusqu’à l’arrivée. Je suis assez en forme, je me sens bien. Mais avec les économies de carburant à faire et avec la limite de trois moteurs, vous ne pouvez pas pousser. Vous devez penser à toutes ces choses et relâcher le rythme. Donc ce n’est pas excitant à voir pour les fans, probablement. Mais je veux finir ma saison avec trois moteurs. Je ne veux pas en avoir un quatrième. »