Haas vole au secours du système de pénalités sur la grille

Un système dans le viseur de Ross Brawn

Par Alexandre C.

6 septembre 2017 - 16:34
Haas vole au secours du système de (…)

9 des 20 pilotes à Monza ont écopé des pénalités sur la grille, dimanche dernier en Italie. Le classement des meilleurs temps du samedi était ainsi sensiblement différent de l’ordre de départ, à la plus grande incompréhension de certains spectateurs, et au plus grand déplaisir de certains acteurs du paddock comme Christian Horner.

Cependant, face à la menace d’une remise en question de ce système, notamment envisagée par Ross Brawn, des voix s’élèvent aujourd’hui pour défendre le bien-fondé des pénalités. Pour Günther Steiner, le directeur de Haas, il n’existe pas vraiment de meilleure alternative.

« Si vous n’écopez que d’une pénalité d’une seule place, alors, de nouveau, les grosses équipes vont rapidement creuser l’écart, parce qu’ils changeraient tout sur leur voiture, à chaque course, pour faire évoluer leurs pièces plus rapidement. Ils rattraperaient beaucoup plus vite leurs places de pénalité. »

« Regardez Max Verstappen ou Daniel Ricciardo, 35 places de pénalité… et il a quand même fini 4e. Les grosses équipes peuvent compenser ces pénalités et si nous les réduisons, alors, elles perdent tout intérêt. Et encore une fois, nous ne ferions que dépenser que plus d’argent, parce que les grosses équipes ne se soucieraient pas de ces pénalités qu’elles pourraient effacer en course. »

« Changer simplement pour le goût du changement ne veut pas le coup. Vous pouvez avoir une défaillance du moteur, mais il faut une pénalité si vous le remplacez. Pour le moment, il n’y a rien de trop injustifié dans ce système. Au moins, il fonctionne, les gens vont lentement s’y habituer. Pourquoi le changer ? Si vous le changez, il faut quelque chose de vraiment meilleur. »

Une solution à explorer serait de pénaliser les équipes en leur enlevant des points au classement des constructeurs, mais non des pilotes. Or, Günther Steiner le rappelle : le championnat des pilotes est le plus coté et les équipes pourraient aisément jouer avec les limites de ce règlement.

« Le championnat des pilotes est plus estimé. Si vous voulez simplement vous concentrer sur le championnat des pilotes, alors, vous aurez un nouveau moteur à chaque fois, avec des pièces à chaque fois nouvelles dans la voiture ; vous finirez dernier au classement des constructeurs mais vous gagnerez le championnat des pilotes. OK, vous pourriez avoir deux championnats différents, deux objectifs sur lesquels vous concentrer, mais cela n’améliorera pas l’expérience de course. »

N’est-il pas cependant trop injuste pour Günther Steiner, que Fernando Alonso soit par exemple sanctionné en même temps que McLaren-Honda ? Ou qu’un constructeur pâtisse de la défaillance d’une pièce construite par un sous-traitant, par exemple une boîte de vitesses ?

« Si c’est le cas, alors nous avons signé avec le mauvais fournisseur. Il faut vivre avec ses choix » répond Günther Steiner.

« Si vous prenez de mauvaises décisions stratégiques, vous êtes aussi pénalisé. Si vous traitez avec certains manufacturiers parce que les prix qu’ils pratiquent vous conviennent, alors, il faut être responsable de ce choix. Si vous êtes pénalisé pour cette raison, si votre équipe ne commet aucune erreur, et que fournisseur en commet plein, cela commence à être dommageable, mais je ne pense pas que cela arrive pour le moment. »

« Nous connaissons les règles. Les pénalités sont données pour une certaine raison : les gens font du mauvais travail. Ils savent qu’ils peuvent être pénalisés ; s’ils ne font pas un bon travail, ou un assez bon travail, alors, c’est ce qu’ils auront : des pénalités. »

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