Grosjean a payé Haas avec des points
A défaut d’être un pilote payant
Selon Gunther Steiner, directeur de l’écurie Haas, la décision d’engager deux pilotes expérimentés plutôt que de se tourner vers des pilotes « payants » était la meilleure à prendre.
Bien qu’étant arrivé en Formule 1 dans une position moins favorable que certains de ses prédécesseurs, Haas a surpris – et irrité – ses rivaux en inscrivant des points mérités lors de chacune des deux premières courses, Grosjean finissant 6e en Australie puis 5e à Bahreïn. Selon Steiner, la décision de faire appel à Grosjean apparaît désormais comme judicieuse, malgré la tentation d’embaucher un « pilote payant » qui aurait apporté des fonds supplémentaires à une écurie encore très jeune.
« Je pense qu’il a déjà payé son dû ! » plaisantait Steiner après Sakhir. « Nous avions besoin de quelqu’un dont la qualité était reconnue. Si nous avions choisi quelqu’un d’autre, un pilote payant, peut-être que nous ne serions pas là où nous sommes aujourd’hui. Nous serions en train de nous remettre en question, de nous demander si notre voiture est suffisamment bonne. Maintenant nous avons la réponse à cette question, nous savons où nous sommes. Quand vous avez un pilote de ce calibre, forcément vous voulez réaliser de grandes performances. Nous l’avons fait avec Grosjean et il réalise un travail incroyable pour nous. »
Steiner est aussi très heureux des performances des membres de l’équipe qui travaillent dans l’ombre, alors que Haas est encore en train de prendre ses marques en Formule 1.
« Pour être honnête nous sommes très satisfaits. Ils ont fait un bon travail, et si à Bahreïn nous avons dû travailler tard la nuit, nous n’étions pas à la limite comme en Australie. Nous nous y attendions, mais nous faisons des progrès. Tant que nous progressons, tout va bien, nous allons dans la bonne direction. Mais si un jour nous nous mettons à stagner, je serai très mécontent. Nous faisons des progrès avec l’équipe donc je dirais que nous sommes là où nous voudrions être ».
En Australie, Grosjean avait pu profiter du drapeau rouge causé, ironiquement, par la collision entre son coéquipier Esteban Gutierrez et la McLaren de Fernando Alonso pour faire un seul changement de pneus, pendant la neutralisation de la course. Mais la décision d’utiliser les pneus super tendres pendant la majorité du Grand Prix de Bahreïn révèle que Haas est également prête à considérer des stratégies plus agressives.
« Chaque course est différente, et donc notre approche changera à chaque course » a reconnu Steiner. « Si cela vaut la peine d’être agressif et que nous avons un bon rythme comme à Bahreïn où nous nous sommes qualifiés neuvième, alors oui, si nous avons ce type de pneus, nous serons agressifs. Nous savions que faire trois arrêts était nécessaire et je pense que notre voiture est plutôt performante avec ces pneus. Nous étions capables de faire durer les super tendres pendant longtemps ».