Grosjean : Nous n’aurons aucune réponse avant Melbourne

Nous en sommes déjà à la moitié des essais hivernaux, l’occasion pour Romain Grosjean de tirer un premier bilan sur l’avancée de son écurie Lotus alors qu’il a repris aujourd’hui le volant de la Lotus E23 pour la deuxième fois seulement.

"Les choses se passent bien mieux que l’an passé," déclare le Français au site officiel de la Formule 1. "Je n’ai pas encore beaucoup piloté la voiture, mais j’ai adoré les premières sensations lorsque j’étais à Jerez. Elle a l’air de bien réagir et de faire ce que nous lui demandons, ce qui est plutôt bien. Avec de la chance, elle sera performante également mais nous pourrons le voir à Melbourne seulement."

Lotus a désormais Mercedes comme bloc propulseur. Grosjean sent déjà la différence par rapport au Renault.

"Nous avons le meilleur moteur de la grille, c’est un fait et c’est une bonne chose. Nous savions que même avec un moteur Mercedes dans la voiture de l’an passé, nous n’aurions pas été assez rapides. Il y a donc eu beaucoup de travail effectué à Enstone, beaucoup de progrès accomplis et j’ai été très agréablement surpris de voir que la voiture réagissait si bien et cela représentait une bien meilleure base de travail."

Le Français refuse cependant de comparer le moteur Renault et Mercedes.

"Ce serait un peu injuste de les comparer, car nous avons débuté avec Renault à un moment où ils n’avaient pas d’expérience, alors que Mercedes a déjà une année derrière elle aujourd’hui. Evidemment, les choses sont un peu différentes. Je ne pourrais pas vraiment les comparer mais comme tout le monde peut le voir, le bloc Mercedes est sans doute le meilleur."

Alors qu’il visait des victoires après une année 2013 de haut vol, Romain Grosjean est tombé de très haut l’an passé. Le pilote Lotus espère pouvoir revenir en haut de l’affiche cette année et montrer son vrai potentiel.

"En 2013, nous avions une bonne voiture et j’ai obtenu six podiums, mais je ne pense pas pour autant avoir perdu mes compétences de pilote durant l’intersaison 2013/2014. J’ai parfois très bien piloté l’an passé, même si cela ne résultait pas en points à l’arrivée. Mais j’espère que la voiture me conviendra mieux cette année, ce qui a déjà l’air d’être le cas et à partir de là je peux commencer à travailler dur."

Le Français ne s’en est jamais caché, il a souvent eu recourt à une aide psychologique dans son parcours de sportif de haut niveau.

"Je travaille avec un psychologue depuis 2012 que je vois généralement une fois par semaine. Je pense que vous pouvez toujours progresser, il n’y a pas de finalité à se dire ’je suis où je suis.’ L’idée est de travailler et de si dire que vous pouvez toujours progresser."

"Il y a toujours des nouveautés dans votre vie personnelle et professionnelle et des choses que vous pouvez mieux faire. Je ne vois donc aucun intérêt à arrêter pour le moment, même si je commençais à remporter des courses, car il y a toujours des aspects nouveaux à gérer."

Depuis le début de sa carrière de pilote, Grosjean a découvert de nouvelles grandes responsabilités, devenant en quelques mois un homme marié et un père de famille. Mais cela ne change pas son approche de pilote de course selon lui.

"Rien ne change lorsque je pilote. Lorsque vous baissez votre visière, vous passez en mode ’course’, il n’y a alors que vous, votre voiture et la piste. En tant qu’homme, en tant que personne, bien sûr j’ai changé car désormais la plus grande préoccupation de ma vie est ma famille. Mais lorsque je suis sur la piste avec mon casque sur la tête, seul cela compte."

Malgré les difficultés rencontrées l’an passé, le Français adore toujours son travail.

"Les choses étaient plus frustrantes, ce fut probablement mon année la plus difficile en F1 mais j’aime toujours autant ça. C’est ma passion, j’adore ce que je fais. La seule chose que je voulais à la fin de saison dernière, c’était une nouvelle voiture. Dans le sport, il y a des hauts et des bas et vous devez l’accepter. J’espère qu’il y aura plus de hauts à l’avenir."

Grosjean et Lotus ne se sont pas fixé d’objectif précis pour cette année.

"Nous devons d’abord voir où nous en sommes et voir à quel point la voiture est performante. Je pense que nous n’aurons aucune réponse avant Melbourne."

Quoiqu’il en soit, les podiums et le goût du champagne lui manquent beaucoup...

"Oui, lorsque vous goûtez à quelque chose d’aussi bon qu’un podium en F1, vous voulez y retourner le plus souvent possible. Je ferai tout mon possible pour y aller à nouveau."

Le Français est heureux de pouvoir poursuivre l’aventure à Enstone une année de plus.

"Nous avons travaillé ensemble pour la première fois en 2009 puis avons eu une année 2012 difficile, une saison 2013 très bonne et enfin un exercice plus compliqué en 2014. Mais le principal est que lorsque je me rends à l’usine, je me sens comme à la maison."