Grosjean : Monaco est en quelque sorte ma course à domicile

Le Français ne s’y sent pas trop dépaysé

Par Franck Drui

20 mai 2016 - 15:54
Grosjean : Monaco est en quelque (...)

Le Grand Prix de Monaco est à la Formule 1 ce que l’Indianapolis 500 est à l’Indycar et le Daytona 500 à la Nascar. C’est évidemment une course spéciale, mais que signifie-t-elle pour vous en particulier ?

Monaco est en quelque sorte ma course à domicile. C’est juste à côté de la France, et il y a toujours beaucoup de monde et de fans. Monaco est également spécial pour son aspect glamour. Tout le monde connaît Monaco et souhaite y être. C’est une piste très difficile, un week-end très long et exigeant, mais à la fin de la journée le spectacle est au rendez-vous.

Le temps d’un week-end, le mode de vie élégant et huppé de Monaco côtoie une des courses les plus exigeantes et inoubliables de la Formule 1.
Monte Carlo est certainement un endroit agréable à visiter, mais à quel point la course est-elle difficile ?

C’est assez difficile de courir ici. Tous les circuits en ville sont difficiles, mais à Monaco, vous terminez dans le mur à la moindre erreur. C’est compliqué de trouver la limite avec la voiture ici. Il faut être capable de rester en dessous, à moins d’être en train d’effectuer un tour rapide. La piste est très étroite et on va très vite en frôlant les murs. C’est un immense défi.

Les qualifications sont toujours importantes en Formule 1, mais ne deviennent-elles pas primordiales à Monaco où il est si difficile de dépasser ?

Oui. Il est presque impossible de dépasser à Monaco, à moins de prendre des gros risques, et dans ce cas il y a un risque de passer ensuite plusieurs heures chez les commissaires. La qualification est cruciale. On a vraiment envie d’être en première ligne. Au moment du départ, on veut prendre un bon envol et garder sa position. Il s’agit de l’une de ces courses où les possibilités de dépassements sont très peu nombreuses. Il faut vraiment bénéficier de circonstances favorables pour remonter dès lors qu’on part de l’arrière.

La première édition du Grand Prix de Monaco a eu lieu en 1929. Est-ce que l’histoire de la course vous inspire quelque chose, et est-ce qu’il y a une édition particulière qui vous vienne à l’esprit ?

Je me rappelle de la course de 1996, il y a 20 ans, remportée par Olivier Panis. Il est le dernier Français à avoir remporté un Grand Prix. Je me rappelle de la course parce qu’elle avait été particulièrement folle. Panis était parti 14e et seulement trois voitures avaient terminé la course. Bien sûr je suis attaché à l’histoire de Monaco, qui a vu beaucoup de voitures de courses et dont le tracé a été plusieurs fois modifié – mais nous aimons Monaco parce que c’est Monaco.

Parce que Monaco est si technique, considérez vous qu’il s’agit là d’une ‘piste de pilotes’, où le talent l’emporte sur la voiture ?

C’est une question piège. Oui c’est une piste de pilotes, où vous devez avoir confiance dans votre voiture. Mais d’un autre côté, si la voiture n’a aucune adhérence, il n’est pas possible d’avoir confiance et donc de faire la différence. Il s’agit de trouver un bon équilibre entre ce que permet la voiture et la limite jusqu’où vous allez pousser. Une fois que la confiance est là, il est vraiment possible de faire une petite différence.

On dirait que tout est amplifié à Monaco, les bons jours comme les mauvais. Est-ce que c’est parce que c’est si difficile d’y gagner que les pilotes le désirent autant ?

Oui, sans doute. C’est probablement une des courses les plus difficiles à gagner. Tout doit être parfait, depuis les essais libres jusqu’à la fin de la course. Il faut être capable de trouver un bon rythme lors des essais, puis espérer se qualifier dans le top 3. Après ça il faut prendre un bon départ, ne pas se tromper de stratégie et tout bien faire jusqu’à la fin de la course. C’est vraiment difficile de tout mettre bout à bout.

Imaginons que vous êtes quelqu’un qui veut convaincre sa femme ou sa copine de venir voir une course. S’il s’agit de Monaco, où est ce qu’il faut l’emmener pour qu’elle profite de la course mais également de la ville ?

Je pense que de façon générale, toutes les circuits dans ou à proximité d’une ville – Monaco, Melbourne, Montréal, Singapour, Budapest et Austin – sont des endroits assez sympas. Bien sûr il y a une course, mais à côté de ça, également une ville que votre femme ou votre copine peut visiter. Monaco est un endroit très glamour grâce aux bateaux, à la marina et à toutes ces choses. C’est vraiment le bon endroit pour amener sa femme ou sa copine.

Quelle est votre partie préférée du circuit ?

J’aime beaucoup la montée jusqu’au virage du Casino. C’est le virage le plus rapide à Monaco.

A Monaco, Pirelli va apporter une spécification de pneumatiques encore jamais utilisée – les ultra tendres. Que savez-vous de ces pneus, qu’est-ce que vous en attendez et comment trouve-t-on la bonne fenêtre d’exploitation d’une nouvelle spécification ?

Nous avons pu les essayer mardi dernier à Barcelone. Cela nous a permis d’avoir un aperçu de la façon dont ils fonctionnent et de leur potentiel. Il sera intéressant de voir comment ils se comportent à Monaco, car il s’agit d’une piste très particulière, lente et avec peu d’adhérence. Je pense que nous en saurons plus une fois là-bas.

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