Gérard Lopez : en F1, ce sont les riches qui reçoivent le plus d’argent

Les "pauvres" sont là pour faire le nombre...

Par D. Thys

16 novembre 2014 - 12:42
Gérard Lopez : en F1, ce sont les (…)

En compagnie de Sauber et Force India notamment, l’équipe Lotus a essayé de faire plier les grandes équipes pour que la répartition des revenus du championnat de F1 soit revu de façon plus équitable, car de nos jours, il faut en effet un minimum de 100 millions de dollars par an pour assurer sa présence… sur la dernière ligne de la grille de départ !

"Un budget de 100-120 millions de dollars est un minimum pour être dans le paddock, sur la piste et avoir les bons laissez-passer, sans prétentions de développement et de résultats,” confie Gérard Lopez, le patron de l’équipe Lotus, à l’hebdomadaire Auto-Hebdo. “Entendre certains patrons soutenir que la F1 exige un train de vie, des moyens minimums et que tout n’est qu’affaire de gestion intelligente, alors que le budget plancher est de ce niveau, c’est prendre les gens pour des c…"

Le budget de l’équipe Lotus est heureusement plus élevé, mais la direction prise par le championnat de F1 met Gérard Lopez en colère.

"Nos budgets 2014 et 2015 sont bouclés, de l’ordre de 200-210 millions de dollars, une autre aberration car nous les considérons comme normaux. Puisque l’on ne parviendra pas à baisser le niveau du budget plancher à travers une réduction des coûts, qu’il faut oublier malgré les bonnes intentions des uns et des autres car les riches y sont totalement réfractaires, il faut modifier la répartition des revenus de telle façon que le delta à couvrir soit minimisé."

"Ce n’est certainement pas les écuries payant leur moteur qui ont choisi de passer du V8 atmosphérique au V6 turbo hybride. Grâce à cela, le budget du groupe propulseur, associé au développement qu’il impose dans son environnement, réclame a minima 45-50 millions de dollars par an, contre 7-8 millions pour les V8 atmo. Quand on parle de réduction des coûts, on constate qu’en F1, le ridicule ne tue pas. En ces temps de crise et de volonté d’abaisser les coûts, nous voici face à une belle et totale aberration,” poursuit Lopez.

En F1, ce sont les équipes les mieux financées, celles qui arrivent à trouver les sponsors les plus généreux, celles qui arrivent à attirer les plus grands pilotes… qui reçoivent le plus d’argent lorsque le moment est venu de redistribuer les revenus commerciaux du championnat. Une aberration ? Selon Gérard Lopez, cela ne fait pas le moindre doute.

"Là où le ridicule ne tue vraiment pas, c’est de constater que les écuries soutenant qu’elles n’ont pas besoin d’argent et que celles qui veulent être en F1 se doivent d’en avoir les moyens, sont celles qui reçoivent le plus de revenus. Puisqu’elles n’ont pas besoin de cet argent, qu’elles le refusent et le laissent à celles qui pourraient l’utiliser à bon escient pour ne pas faire tache !"

"Enfin, dernier point où le ridicule ne tue pas, c’est que le retour sur investissement pour des écuries comme Lotus ou Williams et autres est nettement meilleur que pour ces équipes dites de pointe. Se battre pour des podiums comme nous l’avons fait en 2013, avec les moyens que nous avions – environ un tiers des leurs –, c’est ce que fait Williams cette année, et c’est autrement plus valorisant et respectable,” conclut le patron luxembourgeois.

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