Gasly ou Kvyat, que doit décider Helmut Marko ?
Un dilemme qui n’en est pas un ?
On le sait, un des deux baquets Toro Rosso est d’ores et déjà promis à Carlos Sainz, qui a prolongé son contrat pour l’an prochain. Reste donc un siège à prendre, et pour celui-ci, deux concurrents s’opposent : l’actuel titulaire, Daniil Kvyat, et Pierre Gasly. Que devrait alors décider Helmut Marko et l’ensemble des dirigeants de Red Bull ?
A se fonder sur la dynamique des deux pilotes, le choix serait vite tranché. Depuis sa rétrogradation chez Toro Rosso, le Russe n’a jamais relevé la tête. Il est battu par son coéquipier Carlos Sainz à la régulière, et se retrouve même souvent éliminé dès la Q1, sans pouvoir remonter en course. Certes, ni la compétitivité de sa monoplace, en déclin à cause d’un V6 Ferrari 2015 gelé, ni sa malchance, ne l’aident vraiment, mais tout de même, au bout de nombre de Grands Prix, les excuses sont de moins en moins valables.
En façade, Daniil Kvyat assure faire de son mieux pour conserver sa place, mais il sait mieux que quiconque que le siège Toro Rosso est à tout moment éjectable. Une rumeur répandue à Monza a même annoncé qu’il serait écarté dès le Grand Prix de Singapour. Néanmoins, Helmut Marko assure que son sort n’est pas encore tranché : « En ce moment, dès que quelque chose ne va pas, c’est pour la voiture de Daniil et ce ne serait pas honnête de le juger pour ce qu’il s’est passé jusqu’à présent. Nous prendrons notre décision lorsque nous aurons toutes les informations. Kvyat aura une opportunité de revenir et nous ne choisirons pas le pilote pour Toro Rosso l’an prochain avant la mi-octobre ».
Daniil Kvyat doit sérieusement montrer des signes de progrès tout prochainement. De son côté, Pierre Gasly continue d’impressionner les observateurs. Le Normand domine le GP2. Certes, pas de manière absolument écrasante, mais il a souvent aussi joué de malchance. Son aisance à se qualifier en pole, sa manière de dominer les courses longues (à Monza, une erreur de la voiture de sécurité lui a coûté une victoire promise et méritée), son excellente gestion des pneus, ne sont pas sans faire penser à la facilité d’un Stoffel Vandorne au sommet du GP2. De ce point de vue, pour Helmut Marko, la logique voudrait donc que l’on parie sur le pilote gagnant et que l’on écarte celui en méforme, autrement dit, choisir Gasly et non Kvyat.
Que peut faire de plus le Français ? Remporter définitivement le GP2, un championnat très relevé, et écarter les menaces Marciello ou Giovinazzi. Sur une excellente dynamique, avec une marge de progression sensible encore, Pierre Gasly a l’avenir devant lui. Si Toro Rosso ne le retient pas, qui sait, il pourrait avoir d’autres opportunités ailleurs. Quant à Daniil Kvyat, le constat est triste : à 22 ans, il semble déjà incarner le passé. Mais dans le monde de la F1, le temps s’accélère…