‘Frustrés, déçus, énervés’ : Brown revient sur la saison de McLaren
Un plan quinquennal pour redevenir compétitif
McLaren n’a toujours pas gagné une course depuis le Grand Prix du Brésil 2012, que Jenson Button avait remporté. L’écurie de Woking s’est un peu plus enfoncée dans la crise cette saison, ce qui s’est notamment traduit par le départ précipité de Eric Boullier, le directeur de la compétition, remplacé par Gil de Ferran.
Zak Brown, le directeur exécutif, a lui survécu à cette saison de déceptions, mais l’on peut imaginer que les actionnaires l’ont mis sous pression pour 2019. Pour progresser enfin, McLaren va devoir faire un bilan d’inventaire et combler ses failles les plus saillantes. Qu’est-ce qui a ainsi manqué le plus à McLaren cette année ?
« Du leadership, de la communication, de la clarté, et une capacité à fixer les bons objectifs » répond sans détour le dirigeant américain. « Nous avons manqué de tout cela dans notre fonctionnement, et c’est pourquoi nous avons finalement développé une très mauvaise voiture de course sur le plan technique. »
Les fans historiques de la marque anglaise n’en finissent plus d’espérer le retour de jours meilleurs, dignes du standing de McLaren. Diriger une équipe emblématique de la F1, n’est-ce pas un fardeau supplémentaire sur les épaules de Zak Brown ?
« Diriger McLaren, c’est une immense responsabilité, je la ressens vraiment. Je comprends absolument la gravité de la tâche. C’est un privilège et un honneur. »
Sans le rachat de Force India qui a par la suite perdu tous ses points, McLaren serait aujourd’hui 7e au classement des constructeurs… alors même que cette saison devait être celle du renouveau ;
« La frustration a été immense pour nous » reconnaît Zak Brown. « Dans l’équipe, nous sommes frustrés, déçus. Nous avons été en colère. Parce que nous voulons tous gagner. »
« Je suis particulièrement motivé. J’adore mon travail chez McLaren et je suis un combattant. Je savais que je travaillerais dans une équipe qui était arrivée dans une phase de déclin, je savais dans quoi je m’embarquais. »
« McLaren est constamment en transition depuis cinq ans. Le manque de stabilité a créé le déclin. »
Après avoir de nouveau remodelé son équipe dirigeante, l’heure est donc à la stabilité pour l’écurie selon Zak Brown… Mais si les résultats ne s’améliorent pas en 2019, qu’en sera-t-il ?
« Nous avons une structure claire, des objectifs clairs, et tout le monde travaille incroyablement dur. Nous n’allons pas commettre les erreurs que nous avons déjà commises. »
« Nous n’allons plus mentir, mais allons être honnêtes avec nous-mêmes. Personne, auparavant, ne voulait aborder les vrais problèmes. Il y avait trop de zones grises. Maintenant, il y a une vraie honnêteté entre nous tous, qui se voit dans notre travail d’équipe. Et nous travaillons vraiment très bien ensemble. »
Avec Carlos Sainz et Lando Norris comme nouveaux pilotes l’an prochain, McLaren espère enfin redresser la tête. Cependant, Zak Brown sait qu’un simple hiver ne suffira pas pour redresser des maux beaucoup plus structurels : il appelle donc à la patience…
« Nous sommes sur la pente du redressement, nous n’avons pas encore tout achevé. Nous avons un plan. C’est un processus de cinq ans par lequel il faudra passer pour redevenir compétitif. Il faut le faire nous-mêmes. »
« Tout le monde ici veut gagner, donc la meilleure nouvelle pour notre moral serait de pouvoir redevenir compétitif. »