Fitzpatrick confirme qu’il cherche des investisseurs pour Manor
Besoin d’argent, mais pas au bord du gouffre
Sauveur de l’équipe Manor il y a deux ans, quand l’équipe était accablée par de gros problèmes financiers qui l’avaient empêchée de disputer la fin de saison 2014, Stephen Fitzpatrick en est encore le propriétaire aujourd’hui et peut se satisfaire d’un très beau chemin parcouru en deux saisons sous sa direction.
"Ces deux années ont été fascinantes" confirme-t-il. "Cela a été fabuleux lors de courses comme Bahreïn, l’Autriche ou le Brésil. Il y a eu des hauts et des bas, mais ça m’a rendu humble. Je suis arrivé en tant que débutant mais en tant que fan de ce sport, et je n’avais pas envisagé la quantité de tâches nécessaires pour que deux voitures puissent disputer des courses et en rallier l’arrivée. J’ai aussi appris à quel point il est difficile de construire une voiture de course, de faire fonctionner une équipe. Je respecte énormément les gens qui m’entourent dans ce sport, les autres équipes et les autres dirigeants".
"Ce défi a été énorme bien qu’un peu frustrant. Tout peut se produire dans cette discipline mais je ne suis pas arrivé en me disant qu’on pourrait gagner ou signer des podiums dans les premières années, mais dans un sport comme la F1, il ne faut jamais oublier que tout peut se produire, même si ce n’est plus vraiment le cas actuellement. C’est un problème pour tout le monde, même pour Toto Wolff qui gagne presque trop ! Il faut énormément de temps pour bâtir une grande équipe en F1, nous avons fait un beau pas en avant cette saison mais il reste beaucoup de travail".
Confirmant les rumeurs, Fitzpatrick ne nie pas vouloir vendre l’équipe, au moins en partie : "Je ne peux pas rentrer dans les détails mais nous avons discuté avec plusieurs investisseurs sur les six derniers mois. Nous avons un accord avec l’un d’eux mais je ne peux pas rentrer dans les détails. Je savais dès le début que l’argent amène la performance, donc tout ce qui amène des fonds aidera l’équipe à progresser est bienvenu, y compris s’il s’agit d’un nouvel investisseur".
Manor devra trouver des fonds pour compenser la perte financière du Grand Prix du Brésil, lors duquel Sauber a pris la dixième place du classement constructeurs, synonyme de 15 millions de dollars perdus.
"La première réaction n’était pas financière, c’était une grande déception pour l’équipe. Ils ont tous travaillé dur lors des 18 derniers mois sans avoir de franche récompense et il semblait que cette place nous était acquise, et représentait un grand pas en avant pour nous. J’étais donc déçu pour l’équipe à l’usine et sur la piste, mais ma réaction suivante était de me dire que les réactions devaient être précisément inverses chez Sauber. Je me suis alors dit qu’ils avaient été des rivaux incroyables, que nous nous étions bien battus, et que je savais à quel point ce résultat était important pour eux. La saison ne se résume pas à une course".
"Cela ne nous aide pas financièrement, mais nous avons revu les termes de nos possibles accords. Avec ce point et cette dixième place à deux courses de la fin, on commençait à envisager l’utilisation de cet argent. Nous sommes déçus mais je ne suis pas non plus surpris d’avoir perdu cette place".
Mais Fitzpatrick tient à rassurer sur la suite des événements : "Notre engagement et nos futurs accords ne sont pas remis en cause et surtout, nous voulons encore y croire car il reste une course".