Ferrari et les grands changements réglementaires : quelles leçons pour 2017 ?

Ce n’est pas forcément rassurant

Par Alexandre C.

23 novembre 2016 - 18:05
Ferrari et les grands changements (...)

L’an prochain, on le sait, le règlement aérodynamique sera profondément bouleversé. Les monoplaces de F1 seront bien plus rapides en courbes par rapport à leurs devancières. Les ingénieurs sont pleinement mobilisés sur ce vaste projet, et ont d’ailleurs commencé plus tôt que d’habitude le travail sur les monoplaces de l’an prochain en raison de l’ampleur des changements annoncés.

Un grand changement réglementaire est également l’occasion pour une écurie de refaire plus facilement son retard sur la concurrence. Cette opportunité sera-t-elle efficacement saisie par Ferrari, encore une fois à la traîne en 2016 ? Jusqu’à Melbourne, il est bien entendu impossible de répondre, par l’affirmative ou la négative. Néanmoins, un petit détour par l’histoire n’est pas sans nous donner quelques enseignements…

Remettons-nous donc en mémoire le bilan de Ferrari en 2014 et en 2009, les deux dernières années de grand changement réglementaire.

En 2014, la F1 s’apprête à connaître une révolution plus importante encore qu’en 2017 : l’arrivée des moteurs V6 Turbo s’accompagne d’un changement de donne sur le plan aérodynamique. Fort d’un budget important, la Scuderia commence la conception de la F14T dès le début de l’année 2012, en parallèle de deux autres programmes : celui développant la voiture de 2012, et celui préparant la saison 2013. La monoplace de 2014 n’est cependant pas totalement inédite, puisqu’elle conserve les suspensions à tirants, à l’avant et à l’arrière, de la monoplace de 2013.

Lors de la présentation de la monoplace, les espoirs sont grands. Ferrari n’a-t-elle mené un travail en amont de deux ans ? Ne va-t-elle pas enfin profiter de cette nouvelle ère pour revenir sur les podiums ? « Nous avons deux très bons pilotes. Kimi est de retour. C’est le dernier pilote à avoir remporté un titre avec nous. Fernando a quant à lui décroché trois fois la deuxième place au Championnat lors de ces quatre dernières années. Maintenant, il faut gagner » annonce alors Luca di Montezemolo.

La saison 2014 est pourtant celle de la désillusion. Le moteur Ferrari est loin du niveau du moteur Mercedes, tandis que la F14T souffre en courbe et particulièrement en sortie de virage. Ferrari ne remporte aucun Grand Prix (une première depuis 1993), termine à la 4e place du championnat des constructeurs, et signe sa plus mauvaise saison depuis vingt ans. Le développement en cours de saison n’a jamais permis de rattraper le retard accumulé en début d’exercice.

Voici pour 2014. S’agissant de 2009, autre grande année de changement réglementaire, avec notamment l’introduction du KERS et la suppression des déflecteurs latéraux, le bilan n’est pas bien meilleur. Ferrari est loin derrière Brawn, qui fait le choix magique du double diffuseur, et ne remporte qu’une course, grâce à Kimi Raikkonen, et ne signe que six podiums.

La Scuderia connaît une nouvelle année de crise et termine également 4e au classement (même s’il faut rappeler que Felipe Massa n’a pas couru après le Grand Prix de Hongrie, après son grave incident en qualifications). Le développement en cours de saison a été un peu plus réussi, mais il faut dire aussi que Ferrari partait de plus loin et était opposé à des écuries (Brawn) qui n’avaient pas le même budget.

Avec un tel historique, Ferrari devrait donc rester très prudent sur ses objectifs l’an prochain. C’est d’ailleurs l’attitude adoptée par Sergio Marchionne. Le grand ponte de la Scuderia craint plus que tout autre le fameux adage : jamais deux sans trois…

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