Ferrari a été un énorme caillou dans la botte de Mercedes

On retrouve les mêmes aux avant-postes

Par Emmanuel Touzot

28 mars 2017 - 15:00
Ferrari a été un énorme caillou (...)

L’arrivée d’un nouveau règlement est toujours gage de chamboulement dans la hiérarchie de la Formule 1 mais si une chose semblait claire après les essais hivernaux, c’est que le trio d’équipes composé de Mercedes, Ferrari et Red Bull avait encore un temps d’avance.

Rien de surprenant puisque ce sont les trois équipes que l’on retrouve aux avant-postes depuis l’arrivée des V6 turbo hybrides, et que ce sont les trois seules équipes qui ont gagné une course durant cette période.

Avec six titres en trois saisons, Mercedes était évidemment la favorite pour ce premier Grand Prix, et ce statut se confirmait dès vendredi, avec le meilleur temps dans les deux séances d’essais libres.

Si Valtteri Bottas était prudent et ne semblait pas avoir de marge sur les Ferrari, Lewis Hamilton était largement devant, à coup de demi-seconde, et laissait craindre une domination sans partage pour le reste du week-end.

La Mercedes est bien née, c’est un euphémisme, mais la forte impression laissée par Ferrari à Barcelone n’était pas feinte et la Scuderia a rapidement affiché sa capacité à contrer les flèches d’argent. C’était le cas dès le samedi matin, lors des derniers essais libres, à l’issue desquels Sebastian Vettel se portait en tête.

Hamilton rappelait sa capacité à gratter quelques dixièmes sur un tour rapide et imposait sa loi en qualifications, largement devant Vettel qui lui-même battait Bottas de peu. Si beaucoup d’observateurs n’hésitaient pas à mettre le Finlandais en cause pour cette première ligne ratée, il apparaissait évident que la Ferrari n’était pas loin sur un tour, et qu’elle aurait un rôle à jouer en course.

Durant la course justement, la monoplace au cheval cabrée s’est révélée bien plus économe que sa rivale au niveau des gommes, pourtant conçues par Pirelli pour être très solides.

Cette relative maltraitance de la Mercedes envers ses pneus allait faire basculer la course puisque Lewis Hamilton devait anticiper son arrêt et ressortait derrière Max Verstappen. C’est le moment que choisissait Vettel pour aligner des tours rapides et dans son tour avant de rentrer aux stands, reprenait plus de deux secondes à Hamilton.

Vettel ressortait de justesse devant le Néerlandais, lui résistait, et prenait le commandement de la course. Bien que Mercedes ait été contrainte à une erreur stratégique, il ne faut pas sous-estimer les performances de la Ferrari car avant l’arrêt aux stands, Hamilton n’a pas réussi à faire monter l’écart à trois secondes.

Avec les performances redoutables de son pilote et un rendement impressionnant en course, Ferrari remporte sa première victoire à Melbourne depuis 2007, lorsque Kimi Räikkönen avait devancé les deux monoplaces favorites du moment, qui était toutes deux motorisées par un moteur Mercedes.

Des coïncidences qui doivent résonner chez Ferrari, où l’on espère déjà pouvoir lutter pour le titre pilotes. Pour le titre constructeurs, il faudra toutefois retrouver un Räikkönen plus incisif, lui qui a été à longue distance de Vettel durant les trois jours.

Du côté de Mercedes, Bottas s’est contraint à un week-end prudent et attentiste après s’être fait une ou deux frayeurs vendredi. Critiqué après les qualifications pour son retard sur Hamilton, le Finlandais a disputé une fin de course bien plus encourageante, en pneus tendres, et termine sur le podium à 1.2s de Lewis Hamilton. Pour une première, c’est tout sauf un échec.

On ne peut pas oublier Red Bull dans les équipes de pointe, même si le bilan est contrasté chez les autrichiens. Avec une large avance sur le reste du peloton, Red Bull a toutefois subi son moteur Renault, encore un peu en dessous des performances souhaitées, et se trouve pour le moment en retrait de Mercedes et Ferrari.

De manière surprenante, Daniel Ricciardo a compromis son week-end sur une sortie de piste en qualifications qui le repoussait, après une pénalité, à la quinzième place sur la grille. Il n’y avait aucun regret à avoir puisqu’il subissait d’abord un problème de boîte de vitesses avant le départ de la course avant d’abandonner sur une nouvelle panne peu avant la mi-course.

Max Verstappen ne subissait pas les problèmes techniques de l’Australien et faisait mieux que sauver les meubles en course, lui qui s’attendait à une course en solitaire, derrière les Mercedes et Ferrari, et loin devant les autres. Le Néerlandais s’est accroché à Kimi Räikkönen durant toute la course, sans jamais pouvoir le dépasser.

Red Bull n’est pas au niveau espéré mais ses capacités de progression et de développement ne sont plus à prouver. Il ne faut pas oublier qu’en 2016, Daniil Kvyat avait échoué en Q1 à Melbourne tandis que les Ferrari étaient largement devant lors des deux premières courses, pour finalement voir les monoplaces au taureau rouge leur passer devant au fil des courses.

Le développement qui sera d’ailleurs une des clés dans la saison de Ferrari car contrairement à Red Bull, les Rouges sont capables du meilleur comme du pire pour gérer une saison complète.

Une chose est sûre, avec la victoire de Vettel et les promesses affichées, il ne sera pas pardonné à la Scuderia de rater sa saison et de ne pas lutter pour le titre, que ce soit avec Mercedes ou Red Bull, jusqu’à la fin de saison.

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