Fernando Alonso : Pourquoi je cours

Les sensations uniques de la Formule 1

Par Franck Drui

17 août 2016 - 15:21
Fernando Alonso : Pourquoi je cours

Dans les rues d’Oviedo, trois secteurs - le pont, le panneau, la barrière - et un futur champion du monde de Formule 1 - Fernando Alonso - qui met un point d’honneur à améliorer son chrono chaque jour et à battre sa grand-mère qui l’emmène à l’école. Car pour l’Espagnol, tout est compétition depuis toujours, et égoïsme est le maître-mot pour parvenir à s’imposer en F1.

« Il faut n’avoir aucune pitié, avance ainsi Alonso. Les autres pilotes ne sont pas des ennemis, mais on doit se concentrer sur soi-même pour gagner. Et si on peut ‘blesser’ quelqu’un en prenant l’avantage sur lui, c’est encore mieux. »

Le pilote McLaren est évidemment un compétiteur dans l’âme, mais ce n’est pas la principale raison de sa présence au sommet du sport automobile.

« La compétition est importante en F1, mais ça n’est pas pour ça que je suis là. Je peux avoir ma dose de compétition dans d’autres domaines comme en faisant du vélo, du tennis, ou même en arrivant au supermarché avant ma mère. Si je cours en F1, c’est parce que les voitures me procurent des sensations que je ne retrouve nulle part ailleurs. C’est unique. »

« C’est difficile d’expliquer à quoi ressemblent ces sensations, parce que rien d’autre que la F1 ne s’en approche. Le cerveau doit se remettre à zéro chaque fois qu’on grimpe dans la voiture parce que tout se passe extrêmement vite. Si on n’a pas piloté de F1 pendant quelques semaines, le niveau de performance surprend à chaque fois. »

« Je fais du karting pour la compétition, et je pilote donc en F1 pour ces sensations. Les styles de conduite sont assez similaires, mais il ne se produit rien d’inattendu en karting. On ne se fait jamais surprendre, on peut prédire tout ce que le kart va faire. Ce n’est pas le cas en F1, les voitures nous surprennent en permanence. Quand vous appuyez sur la pédale de frein, votre cerveau met deux dixièmes de seconde à s’en apercevoir. C’est une impression très agréable. »

Si la surprise affichée par Alonso devant les performances des F1 rappelle plutôt l’enthousiasme du débutant en quête des limites de sa voiture que le pilote chevronné, rien ne saurait être plus faux.

« Fernando tire le maximum de tout ce qui l’entoure, affirme ainsi son ingénieur de course, Mark Temple. Il pilote de façon très agressive, attaque dans les zones de freinage et jette la voiture dans les virages sans pour autant la perdre en sortie. Souvent, un pilote perd du temps en fin de virage s’il a été agressif dans son entame, mais Fernando parvient à conserver la voiture à la limite tout le temps. »

Et tout cela vient naturellement au champion espagnol, qu’on peut souvent voir se détendre avec ses ingénieurs avant un Grand Prix pendant que d’autres pilotes méditent en solitaire et cherchent à se stimuler.

« Je n’ai jamais eu besoin de me préparer mentalement à monter dans la voiture, reprend Alonso. Je suis tout le temps prêt, je n’ai pas besoin de me motiver. Mon mental ne change pas, que ce soit en essais libres, en qualifications ou en course. »

Mais si l’Espagnol court derrière les sensations au volant, il ne laisse pas pour autant son instinct l’emporter et se révèle très calculateur.

« C’est le pilote le plus intelligent avec lequel j’aie travaillé, affirme ainsi Temple. Ajoutez à ça un niveau de talent naturel supérieur, et vous obtenez un mélange détonnant. Ça lui permet de faire des tas de choses en même temps qu’il pilote : il analyse beaucoup de données et pense toujours à la stratégie. »

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