Estrosi : Je ne peux que me réjouir de revoir la F1 au Paul Ricard

Il souhaite que le GP de France 2018 soit aussi festif qu’instructif

Par Franck Drui

6 septembre 2017 - 15:09
Estrosi : Je ne peux que me réjouir (…)

Différents projets pour faire revenir la F1 en France avaient échoué avant que le GIP que Christian Estrosi préside ne réussisse enfin. La France organisera donc à nouveau un Grand Prix en 2018.

A l’occasion de la conférence de presse de lancement du Grand Prix, qui s’est tenue aujourd’hui, il se confie et détaille les nombreuses attentes que la course du 24 juin 2018 sur le Circuit Paul Ricard, suscite déjà.

M. Estrosi, pouvez-vous nous expliquer les temps forts de votre démarche ?

Je citerais trois moments clefs. Tout d’abord, septembre 2015, lorsque j’ai assisté au retour du Bol d’Or au Circuit Paul Ricard, j’ai pu mesurer l’engouement et la richesse de cette piste mythique. Défendre la candidature d’un Grand Prix de France m’a paru avoir tout son sens. Je n’ai pas souhaité l’annoncer pendant la campagne des élections régionales, mais je m’étais fixé de porter ce projet si j’étais élu.

En janvier 2016, je prenais donc les contacts nécessaires, aidé en cela, par l’assistance précieuse de proches comme Paul Mourier, Gilles Dufeigneux, Eric Boullier ou encore Stéphane Clair, forts chacun d’une grande expérience dans ce milieu. La réussite de notre projet tient à cette petite équipe secrète, qui a avancé en toute confidentialité. À plusieurs reprises, je me suis entretenu à ce sujet avec Jean Todt, le président de la FIA. Il m’était impensable de ne pas solliciter les compétences, l’expertise de Jean Todt, un Français qui assume de si hautes fonctions dans le sport automobile.

Fin 2016, notre équipe décrochait son premier rendez-vous avec Bernie Ecclestone, en Suisse, dans les locaux de la FIA. Bernie Ecclestone n’avait pas caché jusqu’alors ses réserves à notre encontre. Suite aux différents échecs passés pour organiser un GP de France, il nous fallait lui prouver le sérieux de notre dossier. Il s’est montré cash, direct. Comme moi. L’issue de cette première rencontre a été positive. Les garanties que nous lui apportions l’assuraient que nous n’étions otages de personne, nous étions un exécutif territorial libre de ses décisions. Notre région a servi de tremplin pour la France, pour le rayonnement international de la France. Initialement, Bernie Ecclestone préconisait un contrat pour trois ans, nous, nous souhaitions cinq.

Finalement, le 6 février 2017, la signature du contrat, par avocats interposés entre le GIP Grand Prix de France - Le Castellet et la FOM, propriété désormais de Liberty Media, avait lieu au Circuit Paul Ricard. Après dix ans d’absence, la France revient sur l’échiquier international de ce sport, en 2018.

Pour un pays avec un tel héritage automobile, ce manque était plus que dommageable, pour la mise en valeur de notre technologie, pour son image à l’international. En tant que citoyen français, cette mission répondait à un réel engagement pour mon pays.

Le 24 juin 2018 se courra le Grand Prix de France ! Cette première étape réussie, le plus dur commence, car nous n’avons pas le droit à l’erreur. Je suis confiant car nous disposons des compétences, de la solidarité des collectivités, d’un circuit innovant mais aussi d’un formidable plateau de pilotes français comme Jean Alesi, Alain Prost, Patrick Tambay, Romain Grosjean, Esteban Ocon, Jacques Laffite, Jean-Pierre Jabouille, Olivier Panis ou encore René Arnoux et bien d’autres, qui nous font partager leur expérience.

Qui compose finalement le GIP ?

Le GIP est un groupement d’intérêt public, il se compose actuellement de :
 la Région PACA, son actionnaire principal,
 la Métropole Nice Côte d’Azur
 Toulon Provence Méditerranée
 le Département du Var
 la CCI du Var
 l’agglomération de communes Sud Sainte Baume
 la société Excelis (propriétaire du circuit)

D’autres acteurs locaux vont prochainement rejoindre le GIP, qui dispose à ce jour d’un budget de 14 millions d’euros de fonds publics, quand 16 millions d’euros seront assurés par la billetterie, pour un montant total de 30 millions pour le GP.

Par ailleurs, le GIP a noué de précieuses relations avec la Belgique et le promoteur de son GP à Spa, pour une assistance opérationnelle et technique de l’événement. Cette relation de confiance existe depuis la période où une solution d’alternance entre les deux épreuves avait été envisagée, dans un premier temps pour faire revenir le GP de France au calendrier de la F1. La FFSA est également un interlocuteur régulier du GIP.

En tant que sportif et homme politique, quelle vision et quelles attentes avez-vous pour ce Grand Prix ?

Le sportif ne peut que se réjouir de voir revivre au rythme de la F1 ce circuit mythique, qui avait tant participé à l’histoire de la discipline phare du sport automobile. Le tracé emprunté par les F1 en 2018 sera inédit, mais pour avoir couru, à moto, sur cette piste, je vous assure que certaines portions vont procurer des sensations aux pilotes et aux spectateurs.

En tant que citoyen, je me devais de porter ce projet qui met en valeur l’effort, la compétition, l’esprit d’équipe, le courage mais aussi l’excellence technologique, la recherche, les développements futurs, les enjeux économiques, des thèmes rencontrés sur la piste mais aussi au quotidien, par les Français.

Aussi, j’aspire à ce que ce Grand Prix de France 2018 soit tant festif qu’instructif, qu’il soit porteur d’élans pour chacun, qu’il soit une découverte ou une redécouverte du sport automobile, une mise en valeur de l’automobile française.

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