Entretien avec Saúl Ruiz de Marcos
Le directeur général de l’équipe HRT
Thesan Capital, avec Saúl Ruiz de Marcos à sa tête, est devenu l’actionnaire majoritaire de l’équipe HRT au début du mois de juillet et a entrepris, depuis, d’installer durablement dans le paddock la seule équipe espagnole du plateau.
Le départ a dû être difficile, après être arrivé à la mi-saison, mais quel bilan pouvez-vous faire après près de cinq mois passés à la tête de HRT ?
« Le bilan ne peut être que positif. Je ne vais pas nier qu’ils ont passé des mois difficiles, avec beaucoup de travail, mais, depuis que nous avons rejoint le projet, nous avons établi un certain nombre de priorités – telles que donner à l’équipe la stabilité et la viabilité nécessaires pour s’installer et progresser au niveau sportif. Je pense que nous sommes en train d’y arriver. Ce n’est pas une tâche facile parce qu’il y a beaucoup de domaines à envisager et différentes choses à couvrir, mais je pense que nous faisons du bon boulot, avec discrétion et décision, et en menant des actions réfléchies. »
Avez-vous atteint vos objectifs ?
« Nous sommes en passe de le faire, mais je dirais que oui. En étant arrivé à un stade avancé de la saison, nous ne pouvions pas faire beaucoup cette année, mais ces quelques mois nous ont permis de bien comprendre l’environnement dans lequel nous travaillons et la situation de l’équipe – ses forces et ses faiblesses. Nous avons pu tout évaluer et voir ce dont l’équipe a besoin pour faire un autre pas en avant l’année prochaine. Dans une petite équipe avec un budget serré, il faut optimiser les ressources et, même si ce n’est pas facile, nous continuons à avancer. Au début, nous nous sommes concentrés sur trois objectifs : la voiture 2012, notre base et nos pilotes. Nous faisons de bonnes avancées dans les trois domaines. Il y a quelques semaines, nous avons annoncé la prolongation de notre partenariat technique avec Williams, ce qui nous place dans une bien meilleure position pour la saison prochaine parce qu’ils vont nous fournir des boîtes de vitesses et le KERS. En ce qui concerne notre base, nous travaillons à l’établir en Espagne, afin que tous les départements puissent être réunis. Et la signature de Pedro de la Rosa pour la saison prochaine est, sans aucun doute, un autre pas en avant. »
Que représente l’arrivée de Pedro pour l’équipe ?
« Pour nous, le fait que Pedro nous rejoigne était une priorité. Pas seulement parce que nous voulions un pilote espagnol, mais aussi à cause de sa qualité et de son expérience. Sa carrière en Formule Un parle d’elle-même, et le prestige et le respect qu’il a gagnés seront très importants pour l’équipe. HRT est une équipe très jeune et nous avons besoin de personnes avec son expérience et son engagement pour continuer d’avancer. Pedro a toutes ces qualités et nous sommes très fiers qu’il se soit engagé avec nous, pour rendre ce projet compétitif et en faire une source de fierté. »
Où en est le développement de la voiture pour 2012 ?
« Le travail sur la conception de la voiture est entamé depuis des mois et la ligne générale a été définie il y a un moment. Nous avons un bureau technique à Munich où, au jour d’aujourd’hui, nous avons plus de 60 personnes qui travaillent sur la F112, aussi bien dans le département conception que dans le département aérodynamique. La voiture sera prête pour 2012 et nous espérons pouvoir la faire rouler pendant les essais de pré-saison, même si nous sommes lancés dans une véritable course contre la montre. »
La base de l’équipe va-t-elle être finalement établie en Espagne ?
« Nous n’avons jamais nié que l’un de nos objectifs était de déplacer la base de HRT en Espagne. A l’heure actuelle, en prenant en compte tous les facteurs, c’est la meilleure option. Différents départements sont éparpillés, pour l’heure, et, en gardant à l’esprit que l’équipe a une licence espagnole, la chose naturelle est de s’installer là-bas. Pour la communication, la logistique, la coordination et des raisons budgétaires, il est essentiel que tous les départements travaillent ensemble. Ca nous ferait économiser du temps et apporterait une valeur ajoutée à l’équipe. En plus, nous sommes l’une des plus petites équipes de la F1, alors nous devons offrir quelque chose à nos différents sponsors. Nous avons une base logistique à Valence depuis le 1er novembre et nous y travaillerons jusqu’à ce que la base définitive soit prête. »
Quelles sont les prochaines étapes ?
« Nous atteignons nos objectifs et sommes sur la bonne voie, mais nous avons encore beaucoup de travail à faire. La voiture 2012 avance bien, ainsi que les travaux sur notre nouvelle base. Nous espérons finaliser notre duo de pilotes une fois la saison terminée. Nous travaillons dur, également, pour trouver partenaires et sponsors pour l’année prochaine. Nous ferons bientôt nos premières annonces et nous espérons que les récents évènements vont aider à créer de la confiance et à attirer les gens vers nous. Nous sommes conscients que la situation économique actuelle en Espagne et dans le reste du monde n’est pas idéale, mais la Formule Un reste une vitrine mondiale inégalée et nous pouvons offrir un panorama intéressant et différent de celui des autres équipes. »