Entretien avec Colin Kolles
Le patron de HRT F1 fait le point
Daniel Ricciardo a rejoint l’équipe à Silverstone. Quelles sont les qualités clés que vous avez pu lui trouver ?
C’est toujours difficile de totalement évaluer un nouveau pilote. Daniel arrive avec un gros bagage, fort de 55 podiums dans sa courte carrière, ce qui est très prometteur. Il va bientôt aborder son 4ème Grand Prix à Spa et il engrange des connaissances et de l’expérience à chaque tour complété. Parfois les jeunes pilotes ne savent pas à quoi s’attendre et nous travaillons donc en étroite collaboration avec lui pour augmenter son expérience et sa confiance dans la voiture.
Quelles sont les qualités de vos pilotes actuels ?
Narain Karthikeyan est celui qui a la plus grande expérience de différentes disciplines, ce qui est très utile. Vitantonio Liuzzi est notre pilote expérimenté qui en sera à son 74ème GP à Spa. C’est vraiment un battant derrière le volant et il a un tempérament de passionné. Daniel Ricciardo est le plus jeune et c’est un débutant très talentueux qui montre qu’il apprend vite. Mais il doit encore se développer, il est sur la bonne voie pour ça.
Quelle a été votre meilleure course de la saison pour le moment ?
Le Canada, car nous y avons fait notre meilleur résultat de notre histoire (une 13ème place). C’était une très belle course avec une fin positive. Nous avons fait des progrès en termes de performance et avons gagné une place au championnat (HRT est 11ème). L’équipe a vraiment travaillé dur et c’est un résultat mérité. Avec quatre ou cinq tours de plus on aurait pu être 12ème et être 10ème du championnat (devant Team Lotus).
Quelles sont les forces de HRT et vos prochains objectifs ?
Il va falloir encore améliorer pour viser cette fameuse 10ème place au championnat. Je suis très heureux et je remercie d’ailleurs vivement les membres de notre équipe pour s’être autant investis afin que l’équipe progresse. Je remercie d’ailleurs nos partenaires et fournisseurs pour tout leur soutien.
Quel est le challenge le plus difficile pour une équipe cette année ?
Si on parle de la course, c’est de trouver le bon réglage pour bien prédire l’usure des pneus. Dans des conditions météo difficiles, c’est de faire les bons choix aux bons moments. Sinon en dehors de cela il y a énormément de challenges à relever tous les jours pour une équipe !
Est-ce que l’équipe apportera des évolutions après la pause estivale ?
On a travaillé sur de nouvelles pièces pour Spa et Monza, qui demandent des configurations aérodynamiques différentes des dernières courses. Il faut fournir une bonne stabilité à la voiture dans les virages rapides et travailler la motricité pour affronter les relances après les virages lents.
Quel est l’objectif pour la fin de la saison ?
Notre équipe a déjà bien amélioré les choses durant la première partie et nous voulons continuer à nous battre pour réduire l’écart avec le milieu de plateau.
Vous autorisez Liuzzi à piloter en V8 Supercar (une Ford Falcon à la Gold Coast 600 en Australie) en octobre pendant la saison, hésitez-vous à laisser vos pilotes courir dans d’autres disciplines ?
Bien, pour commencer, nous serons tous en décalage horaire asiatique et c’est ce qui correspond à cinq des six dernières courses, à commencer par Singapour le 25 septembre, puis le Japon, la Corée et l’Inde avant Abu Dhabi et la finale au Brésil. Ensuite toutes les courses professionnelles sont de bons challenges pour des pilotes bien entrainés. A la fin, mentalement, une course reste une course et c’est donc un exercice de concentration. Courir et rouler est toujours un bénéfice.