Ecclestone : ses dernières idées pour rendre la F1 plus attractive
Son legs, son héritage
Bernie Ecclestone, après 40 de règne, ne préside donc plus aux destinées de la Formule 1. Pourtant, ces deux dernières années, le Britannique ne manquait pas d’idées originales pour améliorer le spectacle de la discipline. Voici donc l’héritage que laisse Bernie à ses successeurs… oseront-ils piocher dans cette boîte à idées ?
La proposition la plus spectaculaire de Bernie, formulée l’an dernier, était le changement de format des Grands Prix, pour passer à deux courses (organisées le dimanche) de 40 minutes, séparées de 40 minutes seulement.
Et Bernie de s’expliquer : « Les gens se concentrent beaucoup moins qu’avant sur quelque chose pendant longtemps. Beaucoup de sports réfléchissent à introduire des versions plus courtes de leurs épreuves ». Il prenait alors l’exemple du Grand Prix du Brésil 2016, marqué par une longue interruption, due aux averses récurrentes, et particulièrement mouvementé avec deux départs (dont un derrière la voiture de sécurité).
« Nous avons besoin de réétudier le format traditionnel d’une course longue en F1. Deux courses de 40 minutes, avec une pause de 40 minutes entre les deux, qui permettrait aux pilotes d’être interviewés, aux voitures d’être réparées si besoin, seraient plus attrayantes pour les fans, les chaines de TV, les sponsors et les annonceurs. Les voitures continueraient à se qualifier le samedi, comme d’habitude, pour la 1ère course. Le résultat de la 1ère course définirait la grille pour la 2e. De plus les voitures seraient plus légères et rapides », poursuivait-il.
Notons que d’autres figures du paddock, comme Jenson Button, s’étaient alors dit en accord avec l’idée d’Ecclestone.
Pourtant, l’homme d’affaires n’avait pas toujours soutenu un tel format. Ainsi, après le Grand Prix d’Australie 2015, il avait critiqué le caractère trop prévisible des courses (dominées par les Mercedes) et avait ainsi suggéré en priorité un changement de format des qualifications. « Attribuer autant de points en qualifications et en course et faire partir le pilote le plus rapide (en qualification) depuis la 12e place » était ainsi la solution privilégiée à l’époque pour lui.
Plus radical encore, en 2015, Bernie suggérait tout simplement de « déchirer le règlement de la F1 et d’en écrire un totalement nouveau ». Le Britannique se plaçait encore du point de vue du téléspectateur. « Nous sommes devenus beaucoup trop précis dans plusieurs règles, et je crois que les pilotes devraient être livrés à eux-mêmes quand ils démarrent la course. Nous ne devrions pas les aider depuis les stands, ni les conseiller » argumentait-il ainsi.
Fort logiquement, toujours pour simplifier la discipline, il conseillait en avril 2016 d’abandonner les V6 Turbo actuels pour revenir aux moteurs atmosphériques plus traditionnels, moins chers et plus bruyants. « Quand Max Mosley a eu cette idée, personne ne savait à quoi ressemblerait le moteur. Il ne devait pas être aussi complexe que ce qu’il est aujourd’hui. Il devait être plus simple, produire 700 chevaux. (…) Ces règles ont donc été une énorme erreur. Il a été vite reconnu que cela allait coûter très cher. C’est ce qui m’énerve. Nous parlons beaucoup des fans mais je ne sais pas s’ils ont soutenu ce moteur. Je ne crois pas. Les médias ont clairement dit que personne ne voulait ça. C’est pourtant ce qu’on a et je crois que cela va vraiment détruire la F1 peu à peu » avertissait-il.
Bernie Ecclestone ne manquait donc pas d’idées neuves ces dernières années... mais le faisait en dénigrant sa propre discipline. Il n’a jamais su non plus efficacement faire prendre le tournant du numérique à la F1, sans doute en raison de son grand âge. Ce manque d’innovation a sans doute aussi conduit Liberty Media à l’écarter définitivement.