Dompter Monza : Le guide d’un ingénieur sur le circuit

Les défis du circuit italien

Par Franck Drui

1er septembre 2013 - 16:34
Dompter Monza : Le guide d'un (...)

Le circuit

Approche du virage 1 : C’est la partie la plus rapide du circuit, avec des vitesses autour de 340 km/h, avant un gros freinage pour la partie la plus lente du tracé, la chicane Rettifilo qui se passe au moins autour de 75 km/h. Les vibreurs sont sérieusement attaqués ici, les pilotes cherchant la trajectoire la plus courte dans ce droite-gauche compliqué.

Virages 2 + 3 : Une bonne disponibilité de la puissance en sortie de cette chicane est essentielle puisque les pilotes accélèrent très fort sur la Curva Biassono. C’est l’occasion de profiter d’un sillage avant l’enchainement suivant.

Virages 4 + 5 : Large utilisation des vibreurs dans cette chicane 4-5 que les voitures approchent à 330 km/h, avant un freinage pour descendre à 120 km/h.

Virages 6 + 7 : Les voitures arrivent sur les courbes de Lesmo à plus de 260 km/h, avec un minimum de 180 km/h au passage de Lesmo 2. Il faut bien contrôler la voiture dans ce double droit en raison du niveau d’appui inférieur à la normale utilisé sur ce circuit.

Virages 8 – 10 : La Variante Ascari est une chicane rapide qui se négocie sur les troisième et quatrième rapports. A la différence des précédentes, les vibreurs sont peu utilisés ici. Les voitures arrivent sur cet enchainement à 330 km/h et attaquent le premier gauche aux environs de 170. Un endroit du tracé très spectaculaire où la bravoure des pilotes fait la différence.

Virage 11 : Le deuxième endroit le plus rapide du circuit, abordé à environ 335 km/h, avant un freinage pour descendre à 215 dans le secteur le moins rapide de la courbe. Pour être en bonne position en attaquant la ligne droite afin de tenter un dépassement, il est impératif de rester collé au sillage de la voiture qui précède sur la Parabolique.

La voiture

Aileron arrière : Les longues lignes droites constituant la principale caractéristique du tracé de Monza, avec des vitesses autour de 330 km/h, la réduction de la trainée est une considération importante. Pour cette raison, un aileron arrière spécial Monza est installé, avec faible trainée et faible appui. Comme il génère moins de trainée que normalement, la différence entre DRS fermé et ouvert est moindre que sur d’autres circuits.

Aileron avant : Comme pour l’aileron arrière, un aileron avant spécial, pour une faible trainée et un faible appui est produit juste pour Monza. C’est vraiment le royaume de la vitesse !

Suspension : Il y a deux chicanes (1-2 et 4-5) à basse vitesse où les vibreurs sont largement utilisés. Aussi, il est préférable d’avoir un réglage de suspensions souple avec un plus long débattement. Mais il y a aussi la chicane Ascari (8-9-10) plus rapide, en 3ème-4ème où un réglage plus dur et des changements de direction plus vifs sont à privilégier, en raison de la vitesse et de l’usage minime des vibreurs.

Freins : Après Montréal, c’est un des circuits les plus exigeants de l’année pour les freins. En particulier le freinage au bout de la portion la plus rapide du circuit (340 km/h) pour le passage le plus lent (75 km/h), à la chicane 1-2 à la sortie des stands. De récents développements sur les matériaux des freins font que la température et l’usure sont moins une préoccupation que par le passé.

Pneus : A cause des hautes vitesses, des limitations spécifiques sur les pressions et sur le carrossage pourraient être données par Pirelli. Ce n’est pas inhabituel à Monza et c’est un facteur de plus qui fait de Monza un challenge unique.

Moteur : Monza est vraiment un circuit où la puissance est reine, avec ses longues lignes droites impliquant de passer une bonne partie du tour à fond sur l’accélérateur. La puissance pure n’est pas la seule exigence, elle doit s’accompagner de souplesse pour bien s’extraire des virages.

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