Domenicali arrive-t-il à gérer Ferrari ? (2ème partie)

Succéder à Jean Todt, une mission délicate

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28 août 2013 - 11:50
Domenicali arrive-t-il à gérer (...)

L’année 2008 marque le premier échec de Domenicali, qui est excusé compte tenu du seul point qui a manqué à Massa pour glaner le septième titre pilotes de Ferrari en neuf saisons. Parfois en difficulté en course, rien ne semble pourtant poser problème au sein de l’équipe qui affiche une détermination très nette à laver cet affront subi dans le dernier virage d’Interlagos.

Malheureusement, le règlement technique est revu en profondeur pour 2009 et, alors orpheline de sa dream team, Ferrari comprend très vite que la F60 est une monoplace ratée. Une saison des plus compliquées pour Ferrari qui perd Massa sur blessure en Hongrie et qui sera contrainte de faire le dernier tiers de la saison en comptant uniquement sur Kimi Raikkonen.

La monoplace rouge est en effet très capricieuse et les remplaçants de Massa, à savoir Luca Badoer et Giancarlo Fisichella, n’arriveront pas à tirer leur monoplace du fond du classement. Ferrari voit son rayon de soleil cette année-là entre les gouttes de Spa-Francorchamps puisque Kimi Raikkonen y décroche la victoire.

Constat d’échec évident, cette saison doit être oubliée au plus vite pour la Scuderia qui laisse partir Kimi Raikkonen, visiblement démotivé, et recrute Fernando Alonso. Un choix qui semble très intéressant puisque l’Espagnol doit alors épancher sa frustration d’une saison 2009 qu’il a subie au volant d’une Renault totalement dépassée.

Cette nouvelle association démarre en trombes et Alonso gagne sa première course en rouge à Bahrein alors que Felipe Massa offre le doublé à son employeur. Ferrari retombe quelque peu dans ses travers et établit clairement une consigne d’équipe en faveur de sa nouvelle recrue, assénant à Massa une phrase désormais célèbre : « Felipe, Fernando est plus rapide que toi ». Le Brésilien, alors en tête de course, s’exécute en feignant un rapport manqué et laisse filer Alonso.

Les performances critiques de la saison précédente semblent cependant oubliées et Alonso se présente à la dernière course en principal adversaire de Mark Webber, alors leader du championnat.

De nouveau, c’est le couac : l’ingénieur piste d’Alonso tient à calquer sa stratégie sur Webber, complètement hors du coup sous la pression, et l’Espagnol se retrouve coincé dans le trafic, notamment derrière la Renault de Petrov dont il verra l’aileron arrière jusqu’à l’arrivée. Sebastian Vettel, vainqueur du Grand Prix, coiffe sur le fil ses deux rivaux et remporte sa première couronne mondiale.

Ferrari fait grise mine, Alonso accuse le coup et se remet difficilement de cet échec. L’Espagnol est dédouané par Di Montezemolo et Domenicali qui accusent la stratégie et non le pilotage, et tous deux promettent de voir Ferrari se battre pour le titre l’année suivante.

Il n’en sera rien, la monoplace italienne n’est pas spécialement réussie et indépendamment de ses performances, la Red Bull est intouchable. Vettel plie la saison très rapidement et l’on jure alors, dans les instances dirigeantes de Maranello, que l’année suivante sera la bonne.

Felipe Massa, auteur d’une saison 2011 déplorable, est conservé à son poste, dans le bénéfice du doute des performances délicates de sa monoplace. 2012 ne se présente pas sous les meilleurs auspices chez Ferrari mais à la surprise générale, Alonso s’accroche et se retrouve finalement dans la position du challenger de Sebastian Vettel. Moins rapide que les McLaren, l’Espagnol a fait parler sa ténacité et sa constance et n’a rien lâché.

Mais comme en 2010, Fernando Alonso perdra le titre lors de la dernière course. Pourtant auteur d’une deuxième place, l’Espagnol n’avait pas sa destinée en main et Vettel marque assez de points pour s’offrir un troisième titre consécutif. Les sourires affichés sur le podium d’Interlagos ne masquent que peu la déception supplémentaire que subit Alonso.

Quant à Massa, c’est sous la menace d’un licenciement qu’il effectue sa deuxième partie de saison, et sauve sa place grâce à de bons résultats et à un podium lors de la manche finale. Terminant avec moins de la moitié des points d’Alonso, la légitimité de sa place est pourtant remise en cause pour la deuxième année de suite, mais Stefano Domenicali ne monte pas au créneau et conserve le Brésilien pour 2013.

Cette décision est à l’image des autres, puisqu’après plusieurs échecs dans la quête du titre mondial, et devant les évidentes difficultés de Massa à apporter sa pierre à l’édifice italien, aucune décision de remaniement n’est prise chez Ferrari. Là où Jean Todt avait décidé de passer un grand coup de balai, Stefano Domenicali se contente de cacher la misère et d’afficher une sérénité dont on ne comprend plus l’origine.

Ferrari est donc repartie en 2013 sur les mêmes bases que celles qui l’ont conduite à l’échec dans le passé, et après avoir montré des performances solides en début de saison, se retrouve de nouveau dominée par trois voire quatre équipes. Les résultats comme celui d’Alonso à Spa ce dimanche sont les arbres qui cachent la forêt.

Domenicali se doit de réagir et effectuer les changements dont Ferrari a besoin. Massa ne semble plus avoir sa place et serait plus que jamais sur la sellette. On prête à Ferrari l’envie d’aligner Alonso et Raikkonen dans la même équipe mais on constate aussi des signes d’impatience chez l’Espagnol, et rien n’est moins sûr que l’envie d’Alonso de continuer à être battu année après année.

L’issue de la saison 2013 et sa capacité à prendre des décisions radicales pourraient décider de l’avenir de Stefano Domenicali à la tête de la Scuderia, d’autant que Luca Di Montezemolo est intervenu à plusieurs reprises ces dernières semaines pour alerter publiquement ses cadres sur la situation au sein de Ferrari. Une chose semble sûre, la recette Ferrari ne fonctionne pas telle qu’appliquée actuellement.

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