Désabusés, les employés de McLaren militent pour le retour de Whitmarsh
Boullier n’est plus en odeur de sainteté parmi ses troupes
La grogne entendue chez les fans de McLaren face aux résultats catastrophiques de l’équipe ne semble pas cantonnée aux observateurs de l’équipe, puisqu’une rumeur laisse entendre que des employés de l’équipe seraient allés à la rencontre de Martin Whitmarsh, leur ancien directeur.
La goutte d’eau ayant fait déborder le vase aurait été le débriefing d’après-course à Montréal, mené par Eric Boullier, et lors duquel aucune solution réelle n’aurait été proposée pour permettre de comprendre et de corriger le manque de performance de la MCL33.
Cette passivité est-elle la même que les communiqués d’après-course de l’équipe ? Si oui, il est en effet difficile de comprendre une telle langue de bois, puisque Boullier disait encore dimanche que la chance finirait par tourner, sans sembler montrer un quelconque signe d’agacement.
Whitmarsh est un grand ami de l’un des actionnaires de l’équpe, Mansour Ojjeh, et explique avoir déjà reçu des demandes d’aide de la part du staff de McLaren : "Les gens chez McLaren m’ont envoyé une lettre au sujet de la situation. Je leur ai dit de ne pas me l’envoyer, mais de l’envoyer à Mansour."
Depuis la séparation avec Honda, qui a coûté cher à l’équipe, les résultats n’ont pas franchement progressé, avec un week-end catastrophique à Montréal, qui a fait suite à un week-end très médiocre à Monaco, où la McLaren était pourtant à son aise avant.
Boullier, qui expliquait cette semaine que le problème de la McLaren se situe au niveau des virages lents, serait en danger à la tête de l’équipe de course de McLaren et aurait également perdu le soutien de ses troupes, qui souhaiteraient voir revenir Whitmarsh, qui était notamment à la tête de l’équipe en 2009, lors d’une mauvaise saison de laquelle elle s’est relevée.
"J’aime l’équipe, et je suis désespérément triste de voir ce qu’elle est devenue" poursuit Whitmarsh, qui s’exprime pour la première fois sur le sort de McLaren. "Elle a besoin d’un changement d’approche. Il y a trop de politique entre les principaux dirigeants. Je pense que certains d’entre eux doivent partir. J’ai donné mon avis à Mansour et ce sera à ses actionnaires de prendre des décisions."
"L’équipe ne pensait qu’à gagner en Formule 1. Aujourd’hui, elle regarde pour aller courir en IndyCar et au Mans, par exemple. Ce sont de très bonne choses, mais voir McLaren aller dans cette direction plutôt que de faire des Grands Prix de F1 sa priorité m’inquiète énormément. Je vis dans le coin et je tombe souvent sur des amis qui travaillent chez Mclaren. Ils sont déçus et s’en plaignent auprès de moi."
Et le Britannique s’agace de voir de mauvaises décisions prises, la dernière en date étant selon lui le licenciement de Tim Goss : "Le départ de Tim Goss m’a mis hors de moi. Tim est intelligent, travaille dur, n’a aucune vision politique et ajoute de la valeur ajoutée à l’équipe. Il a servi de bouc-émissaire. Peut-être n’avait-il pas toutes les réponses, mais il aurait travaillé à chercher une solution avant tout."
Il reconnaît enfin qu’il ne serait pas contre l’idée d’apporter son aide à l’équipe : "Si une délégation venait me voir, je ne les renverrai pas. Ils savent où je suis."