Des stratégies très différentes en 2018 grâce aux Pirelli ?

Selon le règlement en vigueur, Pirelli aurait déjà dû annoncer ses choix pneumatiques pour le Grand Prix du Canada. Le manufacturier milanais doit en effet dévoiler sa liste aux équipes 15 semaines avant tout Grand Prix disputé hors d’Europe.

Or, les monoplaces sont actuellement en essais privés à Barcelone, après une première semaine perturbée par le temps. La FIA a ainsi donné son accord pour que Pirelli puisse reporter à mardi prochain l’annonce des pneus retenus pour le Canada. Un choix logique qui préfère l’équité et le bon sens à l’application stricte du droit.

Mario Isola, le responsable de Pirelli, a tenu à rassurer les équipes sur les problèmes logistiques causés par ce retard.

« Nous avons parlé à la FIA et aux équipes pour reporter la deadline au 8 mars, à la fin des essais de Barcelone, pour collecter plus de données lors de ces essais. Parce qu’avec notre logistique actuelle, il est possible de produire et de transporter les pneus à temps au Canada. »

Grâce à une gamme de pneus plus tendre et surtout plus étendue, Pirelli pourrait choisir d’innover plus souvent dans ses choix de pneus cette saison. Ainsi les trois composés retenus pour chaque week-end pourraient ne pas se suivre directement dans la hiérarchie des pneus (du plus tendre au plus dur).

« Maintenant que nous avons six composés de disponible – je dis six parce que le pneu super-dur est une solution de secours - » poursuit Isola, « nous avons aussi la possibilité de sauter des composés pneumatiques dans nos choix. Si par exemple nous découvrons que le tendre, le supertendre et l’ultratendre sont trop proches en termes de performance, nous pouvons faire le même choix que pour la Chine. En Chine nous avions choisi les médiums, les tendres et les ultratendres [en sautant les supertendres]. Donc c’est important de collecter des données pour étudier les écarts entre chaque composé, afin de faire notre sélection. »

Si Pirelli a apporté une gamme plus tendre cette année, c’est bien sûr dans le but de provoquer plus d’arrêts aux stands et donc d’animer davantage les courses, explique Isola.

« Nous avons maintenant un très bon logiciel que nous avons développé cet hiver pour étudier toutes les possibilités offertes par trois composés différents. Le logiciel nous donne le nombre de stratégies possibles dans un certain intervalle de temps. Donc nous choisissons toujours les trois composés qui permettent le plus grand nombre de stratégies. Habituellement la cible est deux arrêts, mais il n’y a pas que ça : nous prenons en compte le mélange de composés qui, sur le papier, nous donne le plus grand nombre de stratégies possibles, afin d’avoir plus d’action en piste. »

Si l’on en revient à Barcelone, l’asphalte resurfacé pour cette saison est bien plus doux avec les pneus. Les pneus les plus durs ne seront donc pas de sortie cette année – contrairement à la saison dernière.

« Le circuit est bien moins agressif que par le passé. C’est bien sûr une information importante quand il s’agit de choisir les composés pour la course. Si je regarde les relais avec des médiums – même s’il faut attendre de voir de vrais longs relais avec le plein d’essence – ces médiums semblent être le choix le plus dur possible. Donc nous pourrions choisir les tendres et les supertendres. Cela dépendra aussi de l’écart entre chaque composé. »