Dépasser est vraiment devenu plus difficile selon les pilotes
Au point que les courses se joueront dans les stands ?
Comme pressenti durant les essais hivernaux, le nouveau règlement a rendu les dépassements plus difficiles en raison de l’augmentation de la largeur des monoplaces et du niveau d’appui.
Les dépassements à Melbourne ont été rares, si ce n’est au départ ou grâce aux undercuts. Esteban Ocon et Nico Hulkenberg nous ont tout de même gratifié de belles manœuvres en fin d’épreuve en dépassant Fernando Alonso, mais avec un moteur Honda qui rend 30 km/h, ce genre de manœuvre est plus facile…
« Quel dépassement ? » répond ainsi Felipe Massa, 6e de l’épreuve, quand on lui demande si dépasser était effectivement plus difficile.
« J’ai dépassé au départ de la course [Grosjean] mais il est bien plus difficile de dépasser. Pour le pilote, c’est amusant, parce que vous prenez pas mal de plaisir à conduire la voiture. Mais oui, vraiment, dépasser est plus difficile qu’avant. »
Max Verstappen, qui a chassé Kimi Räikkönen en fin de course, confirme l’impression du Brésilien de Williams.
« C’était difficile de suivre et de conduire près des autres pilotes. Je pense que dès que vous êtes à deux secondes d’un autre pilote, vous pouvez vraiment sentir que cela pourrait détruire vos pneus. C’est dommage. Il va être difficile de se battre avec des voitures similaires. »
Valtteri Bottas a été incapable de se rapprocher suffisamment de Lewis Hamilton en fin de Grand Prix et confirme le point de vue du pilote Red Bull.
« J’essayais de me rapprocher, mais le problème, c’est que dès que vous êtes à deux secondes, vous perdez beaucoup d’adhérence dans les virages. C’était vraiment plus difficile de suivre les autres voitures cette année. »
Lewis Hamilton avait prédit qu’augmenter le niveau d’appui était la pire chose à faire pour faciliter les dépassements. Force est de constater que le Britannique n’a pas été démenti…
« Je connais la F1, il est généralement dur de suivre une autre voiture. C’est vraiment bien pire pour moi, comme je l’avais anticipé. J’espère que les courses ne seront pas comme sur des rails pour le reste de la saison. Je ne sais pas si c’était plus excitant pour vous à regarder, mais pour moi, personnellement, je veux être plus proche des voitures, je veux plus de batailles roue dans roue. Ce sont les arrêts aux stands qui font la course désormais ».
Le Britannique a en effet perdu sa première place à Melbourne non pas sur la piste, mais en raison d’une mauvaise stratégie de son écurie…
Enfin, Toto Wolff, le directeur de Mercedes, rejoint l’opinion de son pilote numéro 1, mais précise que la piste australienne n’est d’une manière générale pas propice aux dépassements.
« Dans l’ensemble, j’aime la nouvelle F1. Mais de toute évidence, les dépassements sont un problème. Il se pourrait que le circuit à Melbourne explique un peu cela. »