Dans la tête de Carlos Sainz

L’Espagnol raconte sa préparation d’un Grand Prix

Par Paul Gombeaud

16 août 2015 - 17:30
Dans la tête de Carlos Sainz

Carlos Sainz réussit des débuts très convaincants cette saison en Formule 1. Le jeune Espagnol tient la comparaison avec son coéquipier Max Verstappen et fait déjà preuve d’une belle maturité.

Le pilote Toro Rosso répond à quelques questions pour évoquer son approche des Grands Prix.

Carlos, comment vous préparez-vous psychologiquement avant une course ? Avez-vous une routine ?

Carlos Sainz : "J’ai adopté une approche en Formule Renault 3.5 en 2014 que j’ai amenée avec moi en F1. 2014 fut une grande année pour moi. Cela m’a permis d’être bien préparé en vue des qualifications notamment. Le processus consiste à être méthodique et à travailler toujours de la même façon. Pour moi, tout débute le matin. L’état psychologique dépend en partie de la nuit que vous avez passée, l’heure à laquelle vous prenez votre petit-déjeuner, l’heure à laquelle vous arrivez au circuit, la discipline dont vous faites preuve et le fait de rester calme."

Aimez-vous être calme lorsque vous montez dans la voiture ? Car il se dit que certains pilotes aiment une certaine forme d’agitation.

CS : "Pour moi, il faut un mélange des deux. La matin, je me sens généralement calme, il me faut donc généralement 15 minutes pour être bien coordonné. C’est seulement à ce moment-là que je me sens prêt. Je prends ensuite un peu de temps pour me détendre et me concentrer. Je prends également du temps pour monter dans la voiture et me relaxer. Je me concentre sur plusieurs choses : le plan du tour, les temps à réaliser, les choses à essayer."

Y a-t-il de nombreuses chose à faire durant le tour de formation ?

CS : "Nos ingénieurs nous disent quoi faire à ce moment-là, mais si vous n’êtes pas bien préparé, vous ne serez pas détendu. Je travaille donc beaucoup durant les essais du vendredi en vue de la suite du week-end."

Lors d’un intense duel en course, restez-vous calme ou êtes-vous excité ?

CS : "Cela dépend de la course, de la position pour laquelle je me bats. Il est crucial de dépasser en début ou en fin de course. Je préfère être légèrement excité car cela me permet de prendre davantage de risques. Mais parfois, il vaut mieux rester calme car il est facile de commettre une erreur."

Est-ce que les pilotes se sentent parfois coupables lorsqu’ils ont fait une erreur ou percuté une autre voiture ?

CS : "Vous pouvez vous sentir coupable envers vous-même, mais pas pour l’autre pilote. Vous vous dites que vous auriez dû mieux faire où qu’il aurait fallu effectuer la manœuvre à un autre moment. D’un autre côté, si vous ne parvenez pas à dépasser, la chance peut aussi ne jamais se représenter. Mais il faut savoir prendre du recul et analyser les choses en détail et peut-être réussir le dépassement à l’avenir."

Comment vous sentez-vous après un gros accident ? Etes-vous en mesure de remonter tout de suite dans la voiture ou avez-vous besoin de temps ?

CS : "Il est d’abord important d’analyser ce qu’il s’est passé, de voir l’erreur qui a été commise et de faire ensuite en sorte que cela ne se reproduise plus. Puis lorsque vous passez à nouveau sur le lieu de l’accident, vous l’abordez avec plus de calme car vous avez en mémoire l’incident. Mais au troisième passage, vous êtes de nouveau à fond."

Comment abordez-vous les virages mythiques de Spa ou Silverstone, tels que Pouhon ou Maggots/Becketts ?

CS : "Cela m’excite beaucoup. Ce que j’apprécie tout particulièrement dans mon travail, ce sont ces célèbres enchaînements. A Spa ou à Silverstone, ou sous la pluie à Jerez, je me suis toujours senti rapide car j’appréciais énormément le moment."

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