Comment Grosjean, ‘le dingue du premier tour’ en 2012, s’est relevé psychologiquement

L’apport d’une psychologue fut décisif

Par Alexandre C.

7 décembre 2018 - 08:53
Comment Grosjean, ‘le dingue du (...)

Romain Grosjean est un double miraculé de la F1. A la fin de la saison 2009, le Français n’avait pas été retenu par Renault, qui lui avait préféré Vitaly Petrov. Il avait alors cravaché, durant deux saisons, en catégories inférieures, notamment en GP2, pour rester dans le viseur des écuries de F1. Ce qui paya en 2012 : après avoir gagné le titre en GP2, Romain Grosjean se vit proposer un volant chez Lotus F1 Team.

Or, durant cette saison 2012, l’actuel pilote Haas connut des hauts mais surtout des bas, au point que sa réputation fût sérieusement écornée et son avenir remis en question. Etait en cause, non pas sa vitesse pure, mais sa gestion calamiteuse des départs, qui lui valut le surnom de « dingue du premier tour », attribué par Mark Webber.

Pourtant, tout avait relativement bien commencé pour le pilote Lotus, qui s’appuyait sur une monoplace véloce, qui tenait la comparaison face à Red Bull ou Ferrari.

« Ces premiers mois s’étaient vraiment bien déroulés » se souvient Romain Grosjean dans une chronique pour The Players Tribune. « Nos résultats en qualifications étaient formidables et nous avions fini sur le podium à Bahreïn, à Montréal et à Budapest. »

« Et ensuite, Spa est arrivé. »

Spa fut la goutte d’eau qui fit déborder le vase pour Romain Grosjean. Le Français n’avait pas déjà une image de pilote propre au premier tour. A l’épingle de la Source, il aggrava considérablement son cas. Il manqua de littéralement décapiter Fernando Alonso, sa voiture ayant été projetée en l’air après être rentrée dans une McLaren. La FIA ne tergiversa pas et suspendit le Français pour une course.

« En arrivant à Spa, nos résultats avaient été si solides. Je voulais vraiment gagner. Je pensais que c’était possible, toute l’équipe aussi. Mais je poussais trop fort, et trop tôt. »

« J’avais déjà commis quelques erreurs durant les premiers courses de l’année. A Spa, j’avais vraiment besoin d’un bon départ. J’ai conduit au-delà des limites. Cela a mené à l’incident du premier tour, et j’en ai payé le prix. C’était un week-end difficile. J’étais perdu, mentalement, pendant quelques jours. Je ne pouvais juste pas penser normalement, je ne m’imaginais pas remonter dans la voiture. »

« Par-dessus tout, je suis heureux que personne ne fût blessé. J’en ai tiré une leçon, une grande : une course de F1 n’est pas un sprint, c’est un marathon. »

Exceptée une autre erreur au premier tour à Suzuka, Romain Grosjean fit par la suite, et notamment en 2013, oublier son image calamiteuse. Car le Français avait assumé de se regarder dans une glace et avait fait alors appel à une psychologue du sport pour remonter la pense.

« On m’a présenté une psychologue du sport à Paris quelques mois avant Spa, et j’ai commencé à la voir après Spa, régulièrement avant chaque Grand Prix. Je le fais encore aujourd’hui. Nos séances ont changé ma carrière et ma vie, sans aucun doute. La F1 est un sport si rude. Les pilotes sont si isolés, et les erreurs impactent des centaines de personnes dans le monde. »

« L’une des choses les plus importantes que j’ai retirées de ces séances, c’était qu’il fallait voir les choses avec plus de recul, plus de perspective. Un Grand Prix est si loin de se résumer au premier tour. Un Grand Prix est aussi peu de choses à l’échelle d’une saison. Et il y a des choses plus importantes que ma carrière en F1. Je suis un père, un mari, un aspirant chef cuisiner. Toutes ces choses importent tant. Il fallait que je dresse des priorités dans ma vie, avant de penser, de nouveau, à être le plus rapide en piste. »

Cette année encore, après une première moitié de saison calamiteuse, Romain Grosjean a de même trouvé les ressources mentales pour rebondir et réussir une deuxième moitié de saison extrêmement convaincante. Les séances paient !

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