Claire Williams ‘fière’ d’avoir instauré l’égalité salariale entre femmes et hommes
La fille de Frank évoque sa féminité en F1
Depuis le départ de Monisha Kaltenborn de Sauber, Claire Williams est la seule femme à diriger une équipe de F1 de nos jours – même si officiellement, son père, Frank Williams, demeure le dirigeant de l’équipe. Être une dirigeante dans un milieu très masculin n’est jamais très anodin. Claire Williams n’a pourtant jamais été très consciente de faire face à une montagne de préjugés, avant d’accepter le rôle qui est le sien.
« C’est vraiment un problème difficile, mais tout le monde s’intéresse à cet élément. C’est vraiment étrange parce que je n’en ai jamais, jamais tenu compte. J’ai grandi dans l’univers de la F1, et j’ai entouré par des hommes toute ma vie. Donc quand j’ai pris mes responsabilités, je ne me suis jamais dit ‘Oh mon Dieu, je vais avoir des problèmes, les gens vont-ils me prendre au sérieux parce que je suis une femme ?’. »
« Je n’ai jamais trouvé que mon travail en était rendu plus difficile. Je ne sais pas si c’est parce que je n’en ai pas conscience, ou si c’est parce que j’ignore ce que les gens disent dans mon dos. Mais j’ai toujours été positive. Je n’y pense même jamais. La féminité n’entre jamais en jeu. »
L’affaire du « Me Too » et ses conséquences sur la société ont davantage sensibilisé Claire Williams à ce sujet problématique, même si son attachement à l’égalité réelle ne date pas de la dernière pluie.
« L’égalité entre les genres est bien sûr un sujet que Williams considère et traite depuis de nombreuses années désormais. C’est extrêmement important pour nous. »
« Chez Williams nous avons abordé le problème de l’inégalité salariale entre femmes et hommes depuis 12 ou 18 mois. Je peux le dire avec une transparence totale : toutes les femmes chez Williams sont payées autant que les hommes – à poste égal. Je suis très fière de pouvoir le dire. Mais c’est aussi très important de dire que nos recrutements sont fondés sur le mérite. Le sport doit être une méritocratie, il ne suffit pas seulement de répondre à certains critères. »
Claire Williams évoque l’importance de la méritocratie en F1 ; elle a pourtant hérité de l’entreprise de son père. A quel point ressemble-t-elle d’ailleurs à Frank ?
« Vous êtes toujours l’image de vos deux parents à la fois. J’ai hérité de beaucoup de traits de caractère de mon père, mais aussi de ma mère. Lesquels ? Je rechigne toujours à le dire. »
« Est-ce que je suis revêche ? Je ne pense pas. Les gens le disent. Mais c’est difficile de vous juger vous-même. Je dois laisser d’autres personnes y penser… et continuer ainsi que je l’entends. Mais je ne me vois pas comme une personne trop raide. »
Depuis l’année dernière, Claire Williams est aussi jeune maman. En quoi cet heureux événement privé a-t-il des conséquences sur la vie publique et professionnelle de la fille de Frank ?
« Cela demande un gros travail d’organisation. Mais heureusement j’ai trouvé de bonnes solutions pour garder mon enfant, et mon mari Marc est aussi dans les parages. Mais c’est difficile, car pour moi, Williams, ce n’est pas un travail, mais c’est comme un autre enfant. »