Cinq évolutions pour la F2012 à Shanghai
Ferrari se lance dans un développement intensif
Même si Fernando Alonso a remporté le Grand Prix de Malaisie il y a presque trois semaines, personne n’est dupe. Y compris et surtout chez Ferrari. La F2012 est nettement inférieure à plusieurs monoplaces du plateau et cette victoire n’était due qu’aux conditions météorologiques, au talent de l’Espagnol et aux bonnes décisions stratégiques prises durant la course.
Et Fernando Alonso a beau être en tête du championnat pilotes avec 5 points d’avance sur Lewis Hamilton, les lacunes sont encore importantes. « Notre position (au championnat, ndlr) est arrivée grâce à un concours de circonstances, et en particulier grâce au fait que Fernando (Alonso) a eu deux très bonnes courses », a indiqué Pat Fry, le directeur technique de la Scuderia. « A Melbourne, après un problème en qualifications, le bon départ de Fernando et ses bons premiers virages ont fait beaucoup pour notre place finale. Et les conditions météorologiques lors de la dernière course ont joué en notre faveur. L’équipe a fait un boulot fantastique dans les stands en faisant entrer Fernando toujours au bon moment. Pour Fernando, c’est génial d’être en tête du championnat. C’est quelque chose auquel je ne m’attendais pas il y a encore quelques semaines ».
Huit dixièmes à rattraper
Pat Fry avoue ensuite que Ferrari s’est rendue compte très tôt que la F2012 était une machine extrêmement compliquée à cerner. « Dès le début des essais, nous avons réalisé que nous avions pas mal de questions à nous poser et de problèmes à résoudre », a poursuivi le directeur technique de la Scuderia. « Tout le monde à l’usine a travaillé dur et nous avons encore un long chemin à parcourir. Je pense que notre performance sur piste sèche en qualifications est toujours à 8 dixièmes des meilleurs alors que nous voulons être nous-mêmes les meilleurs. Dans des conditions humides, avec une faible adhérence, notre voiture fonctionne mieux et c’est l’une des questions que nous nous posons actuellement avec la F2012. On pouvait voir que c’était le cas le vendredi à Melbourne et de nouveau lors de la course en Malaisie ».
Si Fernando Alonso est en tête du championnat actuellement, il est loin d’en être de même pour son coéquipier puisque ce dernier n’a toujours pas marqué le moindre point cette année. « La voiture est difficile à conduire et Fernando a réussi à en tirer le meilleur parti tandis qu’avec Felipe (Massa), nous avons du mal à trouver le juste équilibre pour le rendre heureux ». a admis Fry avant de poursuivre sur la performance globale de son équipe à ce jour. « Je dois en parler différemment selon les départements. L’équipe et les mécaniciens ont été très bons. En Australie, nous avons eu les arrêts aux stands les plus rapides et en Malaisie, l’équipe a réagit très rapidement en ce qui concerne la stratégie et les changements de pneus. Mais pour ce qui est de la performance réelle de la voiture, je dirais que c’est beaucoup plus faible. Un autre point positif c’est la façon dont l’équipe a répondu, la façon dont elle a composé avec le stress de rattraper le temps perdu. Le département fabrication a très bien réagi à nos demandes les plus agressives. Donc ça a été un bel effort d’équipe mais nous n’avons pas fait un bon travail pour obtenir la voiture en piste la plus rapide dès le début ».
Des évolutions plus ou moins visibles
Du coup, c’est le travail de développement technique qui doit permettre à l’écurie italienne de rattraper son retard sur les autres top teams. Les évolutions seront donc nombreuses et arriveront sur la monoplace dès cette fin de semaine en Chine. « Nous travaillons constamment sur l’amélioration des problèmes que nous avons », a ajouté Pat Fry. « Les nouvelles pièces sont arrivées très vite et nous essayons de les utiliser le plus vite possible. Nous aurons cinq évolutions pour la Chine. Certaines seront assez visibles et d’autres moins. Et puis il y aura une grosse évolution pour Barcelone. Ce serait bien de l’avoir plus tôt mais nous aurons déjà en Chine des pièces que nous ne pensions avoir qu’en Espagne ».
Enfin, même si Pat Fry ne se concentre que sur son équipe à l’heure actuelle, il peut déjà évaluer la hiérarchie qui s’est dessinée après les deux premières courses du calendrier. « J’ai été un peu surpris par le manque de rythme des Red Bull. Les McLaren étaient rapides mais j’aurais inversé l’ordre entre ces deux équipes si vous me l’aviez demandé il y a un mois. Mercedes semble aussi rapide mais ils ont la même dégradation des pneus arrières que dans le passé. Du coup, ils sont bons en qualifications mais leur rythme en course baisse. Lotus est l’autre équipe qui a fait du bon travail. Ils avaient l’air rapides dès les premiers tests de Jerez », a conclu l’Anglais de Maranello.