Ces écuries déjà à la traîne pour 2017

Avis de mauvais temps ?

Par Alexandre C.

17 novembre 2016 - 14:48
Ces écuries déjà à la traîne pour 2017

L’an prochain, on le sait, la F1 va connaître une nouvelle ère. Les voitures seront plus bien plus rapides en courbes, plus difficiles à piloter aussi physiquement. Sur le plan aérodynamique, les ingénieurs ne partent bien sûr pas d’une feuille blanche ; mais le travail à réaliser entre 2016 et 2017 est d’une ampleur considérable, au point que le développement des monoplaces ait commencé plus d’un an en avance.

En 2009 ou en 2014, deux dernières grandes années de changement réglementaire, un fossé était vite apparu entre les équipes qui s’étaient bien préparées à la nouvelle donne, et celles qui avaient trop tardé à développer leurs nouvelles monoplaces. L’an prochain, la hiérarchie devrait aussi être bousculée. Il y aura des grands gagnants (Renault ? McLaren ? Williams, comme en 2014 ?). Il y aura aussi des grands perdants.

Lesquels ? Impossible de le savoir à l’heure actuelle. On ne devrait d’ailleurs être clairement fixés qu’à la fin du deuxième Grand Prix. Le circuit de Melbourne est assez atypique et ne reflète pas fidèlement la performance d’une monoplace. Les exemples de McLaren en 2014 (double podium de Jenson Button et de Kevin Magnussen) ou de Felipe Nasr en 2015 (5e place) en témoignent.

Néanmoins, il est déjà possible de repérer trois écuries qui semblent déjà être en retard sur la concurrence.

Mentionnons tout d’abord Sauber. Ce n’est un secret pour personne, l’écurie suisse est passée près de l’abîme cette saison. Le rachat par Longbow Finance est une grande bouffée d’air qui a permis à l’écurie de recruter d’ores et déjà plusieurs ingénieurs et notamment un directeur technique. Il n’en reste pas moins que de nombreux mois en 2016, le travail de développement sur la monoplace de 2017 a dû être freiné, ralenti, faute de financements et de personnels disponibles.

Sauber a donc du retard sur l’aérodynamique et il n’est pas sûr que l’hiver suffise à le rattraper. C’est la raison pour laquelle Monisha Kaltenborn, en concertation avec ses ingénieurs, a pris la décision de retenir un V6 Ferrari 2016 pour l’an prochain. Sauber peut ainsi se concentrer sur le châssis, puisque l’aspect moteur est connu. Une telle décision est bien entendu risquée et Sauber pourrait l’an prochain se retrouver en face d’un double déficit : un déficit aérodynamique et un déficit moteur…

Impossible ensuite d’occulter le cas Manor. Au Brésil, malgré une 12e place admirable d’Esteban Ocon, le petit poucet du plateau a perdu sa 10e place au championnat des constructeurs et ses 40 millions de bonus qui vont avec, ce qui sera un lourd handicap au moment de déployer des ressources cet hiver. On peut en outre penser qu’avec le plus petit budget et le plus petit nombre d’employés du plateau, Manor a un retard structurel permanent sur le reste de la concurrence. Rien ne va donc s’arranger de ce côté…

Enfin, Haas, par la voix de son ingénieur Ayao Komatsu, un très proche de Romain Grosjean, a d’ores et déjà admis avoir accumulé un certain retard. « Je ne dirais pas que tout est dans les temps. Nous sommes un peu en retard. Mais nous progressons bien. Je ne dirais pas que nous sommes dans les temps » confiait ainsi l’ingénieur japonais.

Pour une nouvelle écurie en F1, les choses vont en effet trop vite. Après avoir découvert le grand bain de la F1 cette année, voilà déjà que l’écurie américaine doit revoir l’essentiel de ses plans, sans l’expérience de ses concurrents, d’autant plus que le budget de l’écurie est celui d’une écurie privée, non d’un constructeur automobile. Haas a néanmoins prouvé en début d’année qu’elle était capable de sortir une voiture « bien née ». Pour rester compétitive, il faudra néanmoins la faire mieux évoluer tout au long de la saison.

«  Imaginez que nous ayons le même niveau de progrès l’année prochaine que cette année, nous tomberions dans la hiérarchie. Parce que les grosses équipes, elles, elles vont apporter des tas et des tas d’évolutions parce que le règlement est nouveau » craignait déjà Ayao Komatsu. Le paddock est prévenu : attention au retour de bâton !

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