Certaines équipes espèrent un changement dans la hiérarchie
Une belle opportunité de se montrer en 2017
Le Grand Prix d’Abu Dhabi marquait la dernière course de l’ère actuelle des Formule 1 avant de passer au nouveau règlement technique qui devrait, selon toute logique, rebattre les cartes de la hiérarchie. Les équipes y voient autant une opportunité qu’un grand danger.
"Pour une équipe comme la nôtre, c’est un immense défi de repartir de zéro" reconnaît Omar Szafnauer, directeur exécutif de Force India. "Nous n’avons pas les infrastructures des grosses équipes, beaucoup de nos pièces viennent de fournisseurs, nous ne les faisons pas nous-mêmes. Nous espérons avoir un fait un beau travail et que d’autres non !"
"Nous espérons la même chose !" s’amuse Claire Williams. "Que tout le monde se soit planté. Nous sommes dans une bonne santé financière et nous avons pu commencer très tôt le développement de la voiture de l’an prochain, sans que ça nous dise où nous serons en termes de performances. Personne ne le saura avant les premières courses, où la hiérarchie se dessinera. C’est en tous cas une belle chance pour la Formule 1 de redistribuer ses cartes. Je sais que les gars à l’usine travaillent très dur sur la prochaine voiture afin de trouver le maximum de performance, mais il faudra attendre pour voir ce qu’il se passe".
C’est surtout pour les petites équipes que l’espoir est le plus grand, elles qui sont empêtrées en fond de grille, comme c’est le cas de Sauber et de Manor. Pour Sauber, la partie s’annonce très compliquée avec un moteur daté d’une année.
"Nous partageons cet espoir, nous savons qu’il faudra faire un grand pas en avant donc nous voyons ce changement comme une chance car nous voulons être de retour dans le peloton l’année prochaine et nous en avons les moyens. Nous espérons surtout que ça rendra notre sport plus intéressant, de nombreuses personnes sont très critiques mais j’espère que la hiérarchie en sera changée" lance Monisha Kaltenborn.
Pour Manor, 2017 ressemblera finalement à 2016, avec une nouvelle voiture à construire : "Déjà cette année nous avons dû en construire une toute nouvelle, ça n’avait pas été le cas en 2015 à cause de problèmes administratifs, donc nous avons l’impression d’avoir déjà vécu ça. Il y avait tellement d’écart que nous avons dû faire un pas aussi grand cette saison. J’ai donné des instructions claires à l’équipe pour que tout le monde se concentre sur le programme 2016 afin de marquer des points et de terminer à la dixième place".
"A partir de l’Autriche, nous nous sommes lancés dans le programme 2017 et beaucoup de travail a été accompli. Nous avons développé les ressources de l’équipe, nous avons changé d’usine, utilisé la soufflerie de Mercedes et ça a mené à de grands progrès aérodynamiques. Je ne peux pas dire que j’espère que les autres se loupent car j’ai beaucoup de respect pour eux et je ne les en crois pas capables, mais la saison 2017 sera intéressante".
Pour Toto Wolff, qui n’est pas contre un peu de concurrence, ce nouveau règlement n’était pas le bienvenu, mais l’Autrichien veut maintenant le voir en action pour en mesurer les avantages.
"Nous n’étions pas de grands fans de ce règlement, non pas car nous voulions geler les positions, mais parce que plus le règlement est stable, plus les écarts rétrécissent. Mais nous n’étions pas certains que c’était la bonne direction pour la Formule 1 mais c’est comme ça, et les voitures sont impressionnantes en soufflerie, elles sont très larges, tout comme leurs pneus, et j’ai hâte de les voir en piste pour la première fois".
"Ce sera plus compliqué pour les pilotes, ils prendront plus de force centrifuge dans les virages. Les simulations que nous en avons sont très intéressantes, des virages qu’on est loin de passer à fond aujourd’hui le seront l’an prochain et les records du tour vont tomber. J’espère qu’il ne sera pas difficile de dépasser à cause de la largeur des voitures et des turbulences".