Carlos Sainz Jr, plan B de Red Bull ?
On doute que l’équipe agisse pour son pilote
Le devenir des baquets chez Renault est devenu l’enjeu principal des transferts après que la rumeur du remplacement de Magnussen et de Palmer a enflé à Suzuka. Avant cela, il s’agissait surtout de la rumeur libérant une place pour Esteban Ocon grâce à un accord entre Toto Wolff et Fred Vasseur, mais la donne a changé.
Renault s’est renseignée auprès de plusieurs pilotes, et il apparaît clair maintenant que l’équipe a essuyé de nombreux refus, à commencer par ceux de Sergio Pérez et Valtteri Bottas. Celui du Mexicain, qui restera chez Force India, peut être compréhensible tant l’équipe progresse depuis ses débuts et continue de grimper dans la hiérarchie. Avec la quatrième place qui se profile au championnat des constructeurs, Force India a franchi le dernier pas avant de signer sa première victoire, et l’on ne voit pas ce qui l’en empêcherait. Concernant Bottas, le refus est un peu plus difficile à comprendre tant Williams retombe récemment dans ses travers d’un mauvais développement et recule dans la hiérarchie.
Le troisième refus subi par Renault Sport est celui de Carlos Sainz Jr, non pas parce qu’il ne voulait pas piloter pour le constructeur mais parce que Red Bull lui a refusé, apparemment pour le garder dans le giron de son académie de pilotes et l’amener en interne au plus haut niveau. Mais la décision d’Helmut Marko est-elle vraiment une bonne idée pour le pilote espagnol ?
Si le plan est vraiment de le soutenir à long terme afin de l’amener dans l’équipe première, Carlos Sainz a franchi un grand pas en ayant la confiance absolue de ses dirigeants, tant la liste de pilotes ayant échoué dans cet objectif serait trop longue pour tenir raisonnablement dans cet article. Dans ce cas, il serait simplement le suivant sur une liste qui comporte Vettel, Ricciardo et Verstappen, même si ce dernier n’est pas un pur produit Red Bull.
En revanche, et l’on s’en inquiète toujours quand il s’agit de l’équipe autrichienne, Sainz pourrait aussi avoir hérité du rôle de secours en cas de départ de l’un ou l’autre des titulaires chez Red Bull à la fin de l’année 2017. Et si ses dirigeants en ont décidé ainsi, le contrat en béton qui le lie à la marque agira comme un poids impossible à retirer et il devra espérer une mésentente entre Ricciardo et Verstappen, ou entre l’un des deux et leur équipe, pour prendre une des deux places.
A court terme en revanche, Sainz a certainement tiré un bon ticket. James Key a développé la voiture de 2017, et si l’ingénieur est l’un des disciples d’Adrian Newey, il est surtout l’un des plus en vue du paddock. Associée à un bloc Renault bien plus compétitif que le vieux moteur Ferrari qui équipe les Toro Rosso, sa création pourrait permettre à Sainz et à son équipier de se montrer au plus haut niveau, au moins pour une année.
Et si la situation ne se débloque pas chez Red Bull à ce moment-là, Sainz sera en droit d’aller voir ailleurs si une opportunité se présente, en espérant qu’il jouisse toujours de sa cote actuelle, car les choses évoluent vite en F1 et la suite de sa carrière pourrait directement en pâtir. La bonne nouvelle pour lui est que s’il n’est pas promu chez Red Bull, il sera certainement "libéré" sans ménagement comme l’ont été d’autres avant lui.