Carey ne veut surtout pas américaniser la F1
Mais il veut respecter son histoire, ses fondations
Liberty Media est arrivé en F1 avec de nouvelles idées et de nouvelles têtes, mais n’a jamais voulu remettre drastiquement remettre en question l’histoire de la F1. C’est ainsi que les Grands Prix d’Allemagne et de France feront leur retour l’an prochain.
Chase Carey explique ce choix clair en faveur du Vieux Continent.
« C’est absolument important. Je pense que l’histoire est un de nos plus précieux atouts. Vous voulez que chacun grandisse et se rappelle de ses expériences F1, et je pense que les pilotes les équipes, les courses, les circuits, sont en partie ce qui rend ce sport incroyable, spécial. C’est ce qui le distingue vraiment d’autres sports aujourd’hui. »
« Quand j’étais chez Fox, et que nous avons obtenu pour la première fois les droits de la NFL, nous avions un slogan : ‘Même sport, nouvelle attitude’. Et je pense que cela vaut aussi pour aujourd’hui. Nous voulons respecter les traditions qui ont rendu ce sport formidable, et construire sur elles. Nous ne voyons pas l’histoire comme un gadget, nous voulons prendre ce sport formidable, et lui donner une nouvelle énergie et plus d’innovation, mais en respectant complètement son histoire et en l’admirant. L’histoire est une partie incroyablement importante de la F1. »
Monza et Silverstone figurent parmi les joyaux de la couronne particulièrement menacés en raison de leur situation financière. Chase Carey ira-t-il au secours de ces rendez-vous historiques de la discipline ? Pense-t-il qu’ils sont toujours viables pour la F1 ?
« Oui, largement. Nous avons des événements formidables autour du monde ; mais les fondations de ce sport sont en Europe occidentale. C’est incroyablement important. Nous devons construire le sport là-dessus, nous reconnaissons absolument que les fondations sont d’une importance critique. Donc nous ne voulons pas grandir aux dépens de ces fondations, mais je pense qu’elles ont besoin d’être solides et de continuer à se renforcer, et ensuite, nous pourrons envisager d’autres pistes de croissance. Mais ces événements font partie de l’histoire, ils sont incroyablement importants »
« L’une des accusations que l’on me fait, c’est de dire que je vais américaniser la F1 et ma réponse est : clairement non ! Nous en revenons à ce dont j’ai parlé : l’histoire, les fondations. Nous respectons tout cela. J’ai déménagé à Londres dans cette optique, je n’ai pas dit que nous devrions partir à New York. Donc je crois que nous reconnaissons l’importance de l’histoire et de ces fondations. »
« Il y a des aspects empruntés aux sports américains qui peuvent nous profiter et je pense que l’un de ces aspects, c’est de faire des événements plus larges, avec le sport comme élément central. C’est le sport qui attire le public. Mais c’est l’événement qui engage l’imagination des gens et qui attire des fans différents et nouveaux, parce qu’ils veulent faire partie de l’expérience. Donc je pense que cela aide pour attirer des jeunes fans, et des femmes. Ce n’est pas seulement une course. Et je ne veux pas minimiser l’importance de la course, c’est l’élément central. Mais si nous créons d’autres choses intéressantes pour avoir un bon niveau d’excitation et d’énergie autour de la course - de la musique, des expositions… - alors, cela engage toute la ville. Je pense que l’Amérique le fait bien. »
Chase Carey, Américain travaillant pour un groupe de médias américain, souhaite aussi renforcer la présence de la F1 aux États-Unis. Un seul Grand Prix, à Austin, est organisé au pays des 500 Miles d’Indianapolis et des courses NASCAR. L’une des premières décisions de Carey fut d’engager Matthew Robert, ancien dirigeant d’ESPN, comme « chef du département recherche », notamment pour trouver des relais de croissance outre-Atlantique. La F1 pourrait ainsi rapidement trouver un deuxième point de chute aux Etats-Unis, à Miami, New York ou Las Vegas…
Chase Carey explique son intérêt aigu pour l’Oncle Sam pour des raisons qui ne tiennent pas vraiment à du simple patriotisme, mais tout simplement à un intérêt bien compris. La F1 peut apprendre beaucoup rien qu’en s’inspirant de la NFL.
« L’une des choses encourageantes avec les USA, c’est que vous pouvez suivre les followers que vous gagnez sur les plateformes digitales. La F1 ne va pas devenir comme la NFL, nous ne faisons pas fausse route. Mais je pense qu’il y a une fan-base bien plus importante qui est inexploitée. Et à un certain degré, nous n’avons encore rien fait pour essayer d’engager et de connecter ces fans. Je pense qu’il y a une fan-base bien plus importante que les gens ne le réalisent. »