Boullier : Grosjean va devoir prouver sa maturité
Ce n’est pas sa dernière chance mais ça y ressemble
Comme nous le rapportions plus tôt en ce jour, Gérard Lopez a exprimé toute sa confiance envers Romain Grosjean. C’est toutefois bien Eric Boullier qui, dans ses attributions, veillera au grain cette année. En espérant que le pilote français ait tiré toutes les leçons de ses erreurs de 2012, Boullier admet que son pilote n’aura pas droit à une saison très chaotique.
"Ce n’est pas sa dernière chance mais la F1 est un monde dur et nous ne pouvons définitivement pas nous permettre de connaître une autre année comme celle de la saison passée. Je veux que Romain nous montre, disons-le ainsi de manière basique, de la maturité. Je préfère qu’il finisse 4ème plutôt que d’essayer d’être 2ème et qu’il se crashe. Cela me montrerait qu’il comprend pourquoi il est en F1 et après quoi il court," déclare Eric Boullier.
Le Français admet avoir encore quelques doutes quant à savoir si Grosjean pourra y arriver. "Oui, il reste un gros point d’interrogation sur sa fiabilité, sera-t-il capable de surmonter cela, de finir les courses ? A la fin nous avons besoin de points mais nous savons aussi que Romain a quelque chose de spécial et il faut bien essayer avant de savoir s’il peut le faire ou non."
Grosjean n’a été confirmé que tardivement pour 2013. C’était bien pour travailler sur les erreurs du Français et non explorer d’autres pistes, même si Boullier a admis avoir été sollicité par de nombreux pilotes ou managers.
"Ce temps nous l’avons consacré à comprendre complètement ce qui avait mal tourné. Nous devions être certain que Romain avait également pris ce temps. Si vous ne comprenez pas complètement un problème, vous ne pouvez le résoudre. Nous avons eu une très longue discussions, trois heures si je me souviens bien. Et le seul point abordé c’était qu’il nous dise pourquoi il a senti que les choses se sont mal passées. La complexité, dans le cas de Romain, c’est que ce n’était pas uniquement dû à son hyper agressivité en piste, c’était juste l’une des raisons."
"Il y avait bien d’autres raisons, nous en avons trouvé peut-être 3 ou 4 qui, selon le scénario, le mettaient en mauvaise position sur la piste, même s’il n’était pas directement responsable d’un contact, il n’était pas là où il aurait du aller. Alors nous avons pris notre temps. Certaines raisons ont trouvé leur solution facilement, d’autres moins."
Boullier pense également que la première expérience de Grosjean en F1, avec Renault en 2009, n’a pas été un bon catalyseur pour le Français.
"Son expérience passée a été un traumatisme pour lui et il voulait montrer à tout le monde qu’il avait bien sa place. Il est assez talentueux pour être en F1 alors s’il mis une pression supplémentaire non nécessaire. Ce n’est pas raisonnable de le blâmer pour l’année qu’il vient de faire. Beaucoup de champions ont eu des moments difficiles au début de leur carrière. Si Romain a le profil d’un champion, il réglera tout ça et sortira le meilleur de lui-même cette année."