Boullier : Ce n’était pas le plan de commencer la saison ainsi...
... Honda encore mis en cause
McLaren n’a pas vécu une première semaine facile à Barcelone, en matière de fiabilité. Mais la performance de la MCL32 semble aussi en net retrait pour le moment.
De quoi conforter les propos de Zak Brown, le directeur de McLaren, qui estimait que les victoires ne seraient pas encore possibles en 2017 ? Eric Boullier se veut plus prudent lui, à l’heure du bilan des 4 jours.
"Je ne vais pas essayer d’esquiver la question mais il est encore trop tôt," répond le Français au site officiel de la F1.
"Nous avions des attentes un peu plus élevées en venant à Barcelone, mais la semaine n’a pas débuté comme nous l’aurions souhaitée (deux pannes du moteur Honda). Il y a encore un peu de travail à faire au Japon pour enquêter sur ces problèmes, des problèmes que nous n’attendions absolument pas, tout comme Honda."
"Ce sont de nouveaux problèmes, c’est corrigeable mais ce n’était évidemment pas le plan de commencer ainsi. Ce ne sont pas des problèmes sérieux, qui touchent à la conception fondamentale du moteur. Nous sommes en bien meilleure position qu’en 2015 ou 2016 à cette étape de l’année. Mais, pour être franc, ce n’est pas assez bon pour nous ni pour nos fans, d’en être là après trois années."
Fernando Alonso semblait déjà très frustré. Et sa patience ne sera pas éternelle...
"Nous ne cachons rien. J’ai toujours dit que la piste serait le juge de paix. Fernando sait ce qu’on nous a dit du côté de Honda donc il savait à quoi s’attendre. Pouvons-nous vite reprendre le bon chemin ? Je ne sais pas, il faut attendre la fin des investigations pour savoir ce qui ne va pas."
Concernant les performances de la voiture, Boullier rejette là aussi grandement la faute sur Honda pour le moment.
"Le moteur est bien plus responsable de la performance que jamais. Dans le passé, avec 30, 40 ou même 50 chevaux de moins, vous pouviez le compenser avec un bon châssis. Mais avec ces moteurs on ne parle pas que de puissance. On parle de la qualité de l’hybridation, de la récupération d’énergie, des stratégies d’utilisation de cette énergie. Et c’est là où Mercedes est encore devant, parce qu’ils ont trouvé des choses avant les autres. Voilà pourquoi il y a plus de différences dans les performances que dans le passé."
"Honda a toujours trois ans de retard sur les autres," rappelle toutefois le directeur de McLaren Racing. "Mercedes, Renault et Ferrari ont commencé à étudier le moteur hybride en 2010, ils étaient tous les trois en F1 et avaient une organisation en place. C’est en 2013 que Honda a décidé de revenir en Formule 1 et ils sont partis de zéro. Leurs bâtiments étaient vides ! Ils ont dû tout acheter et trouver les bonnes personnes. Il faut donc être juste avec eux. Il y a des constructeurs qui ont toujours des soucis après 7 ans et Honda commencé trois ans après les autres. Ces moteurs sont si compliqués, il n’y a malheureusement pas de raccourci."
Et côté châssis ?
"Ah... l’an dernier on m’avait tapé dessus après que j’ai dit que nous avions le 4e meilleur châssis de la grille, parce qu’à une course nous avions été bons et ensuite, à la suivante, nous étions bien loin derrière. Les gens ont alors douté de ce que j’ai dit. Donc je ne vais pas me laisser emmener sur ce terrain. Je peux dire en tout cas que nous sommes satisfaits de notre travail et de l’équipe que nous avons maintenant."