Bottas roulait avec 5 % d’appui en moins en France
A la suite de son incident avec Sebastian Vettel
On en sait désormais davantage sur les conséquences de l’accrochage Valtteri Bottas – Sebastian Vettel au premier tour du Grand Prix de France, dimanche dernier.
Heurté par la Ferrari, le pilote Mercedes n’a pu remonter aussi vite qu’il l’aurait voulu dans le peloton, concluant son Grand Prix à la 7e place, derrière Kevin Magnussen. Cette moindre vélocité par rapport à Sebastian Vettel, est en grande partie due aux dégâts qui ont affecté l’équilibre de sa monoplace, notamment au niveau du fond plat.
« Pour répondre simplement, il a perdu près de 5 % d’appui » a détaillé Andrew Shovlin, l’ingénieur de course de Mercedes. « Ce n’est pas directement dû en fait à l’accrochage avec Sebastian Vettel. C’est arrivé quand le pneu a crevé. Il commence à partir en lambeaux et quand le pneu heurte le fond plat, ce dernier est endommagé. »
« Donc vous essayez de piloter assez lentement la voiture pour ne pas trop endommager le fond plat. Mais assez vite pour s’assurer de ramener la voiture aux stands avant que la voiture de sécurité ne s’efface. »
« Le problème, c’est qu’il n’y avait pas seulement quelques parties du fond plat qui avaient été cassées. Certaines parties étaient branlantes et ne cessaient de bouger. C’est pourquoi c’était parfois plus compliqué parce que dans certains virages, on pouvait perdre plus ou moins de performance. »
« Le gros problème de Valtteri, ce n’était pas seulement la perte d’appui. C’était aussi l’imprévisibilité de cette perte. Sur certains virages c’était OK, sur certains tours aussi, mais parfois, ce problème pouvait le rattraper et il sentait alors une grosse perte d’adhérence à l’arrière, et sa voiture en était rendue instable. »
L’apparition de la voiture de sécurité virtuelle en fin d’épreuve fut un autre incident malheureux pour Valtteri Bottas. Sans cela, il aurait sans doute pu rattraper Kevin Magnussen, continue Andrew Shovlin.
« Vous ne savez pas à quel point la voiture a été endommagée, donc vous ne savez pas à quel point elle sera rapide. Lorsque nous lui avons passé des pneus tendres, nous avons donné l’instruction à Valtteri de lutter pour remonter dans le peloton, c’était plus important que de savoir la vérité au sujet de l’étendue des dégâts à ce stade. Ce que nous avons vu, c’est qu’il a pu remonter dans le peloton, et tous les autres ont alors dû s’arrêter. Donc relativement tôt, nous voulions revenir dans une position dans le top 6. Nous n’y sommes pas parvenus sur la fin de la course, mais à un moment donné ça semblait être un objectif très réaliste. »
Mercedes a enfin décidé d’arrêter une deuxième fois Valtteri Bottas aux stands pour éviter une usure pneumatique trop prononcée. L’explosion du pneu de Lance Stroll, qui était resté sur une stratégie à un seul arrêt, donne a posteriori raison à Mercedes et Shovlin.
« Nous lui avons fait faire deux arrêts pour deux raisons. Tout d’abord il souffrait beaucoup pour bien piloter la voiture, il avait fait un plat sur les pneus avant, et il y avait beaucoup de vibration. Nous avons vu ce qui est arrivé à Lance Stroll… si vous roulez avec trop de vibration trop longtemps, vous pouvez en fait endommager la carcasse du pneu et même provoquer une défaillance pneumatique. »
« L’autre problème, c’était que les pneus arrière n’étaient pas en bonne forme. Les dégâts à l’arrière de la voiture causaient une perte d’adhérence. De ce fait la voiture glissait, et nous commencions à être assez lents sur les gommes arrière. »