Bon anniversaire à Pedro de la Rosa !
42 ans aujourd’hui
Né à Barcelone le 24 février 1971, Pedro de la Rosa fête ses 42 ans aujourd’hui.
Issu d’une famille aristocratique, Pedro acquiert sa passion pour l’automobile en faisant rouler des engins télécommandés. Il est même à deux reprises vice-champion d’Europe de ce sport.
Il va commencer sa carrière dans le karting en 1988, puis passe aux monoplaces et remporte en 1989 le championnat espagnol de Formule FIAT Uno. Il est désormais soutenu par la fédération espagnole au sein du projet « Racing for Spain », visant à combler la cruelle absence de pilotes espagnoles au plus haut niveau du sport automobile.
En 1990, voici de la Rosa dans le championnat espagnol de Formule Ford 1600, qu’il remporte haut la main. Il fait également ses débuts dans le championnat britannique de Formule Renault, et monte à deux reprises sur le podium. Un an plus tard, le jeune catalan dispute le championnat espagnol de Formule Renault, et finit quatrième, sans victoire.
1992 est une grande année pour Pedro. Avec trois victoires en douze courses et beaucoup de podiums, il remporte le championnat britannique de Formule Renault. Mieux encore, il est aussi sacré aux Rencontres internationales de Formule Renault.
De la Rosa franchit une nouvelle étape en 1993 lorsqu’il s’engage dans le très prestigieux championnat anglais de Formule 3. Pilotant pour le West Surrey Racing, il ne fait pas beaucoup d’étincelles mais est solide. Il finit sixième au classement général. En revanche, 1994 est une annus horribilis. De retour dans le giron de Racing for Spain, l’Espagnol connaît une saison de F3 catastrophique, la faute à sa Dallara-Renault complètement dépassée par les monoplaces bénéficiant de moteur Mugen Honda. Il ne marque que six points et se classe piteux dix-neuvième.
Un Catalan chez les Nippons
A 23 ans, la carrière de de la Rosa a subi un sérieux coup d’arrêt. En 1995, il décide de s’expatrier au Japon, afin disputer le championnat de F3. Et c’est tout de suite différent : engagé par l’équipe TOM’S, il remporte huit des neuf courses de la saison et décroche le titre aisément. Il dispute également le GP de Macao, l’équivalent du championnat du monde de F3, et termine troisième.
Il passe l’année suivante à la Formule Nippon, une sorte de F3000 japonaise, au sein du team Nova. Sa première saison est consacrée à l’apprentissage de la discipline, et il finit huitième au général. Il effectue aussi ses débuts en voitures de tourisme et dispute le championnat GT japonais.
En 1997, de la Rosa s’impose en Formule Nippon. Il remporte six victoires et décroche le titre très facilement. Il monte en effet sur le podium à chaque course, et compte au final 82 points, cinquante-quatre de plus que son dauphin Takuya Kurosawa. Le Catalan triomphe également en GT, remportant le titre au volant d’une Toyota Supra engagée par TOM’S. Ses coéquipiers également titrés sont Michael Krumm et Masami Kageyama.
A désormais 27 ans, Pedro commence à viser la Formule 1 et en 1998, il devient pilote-essayeur pour l’écurie Jordan. Entièrement consacré à cette tâche, il ne court pas de l’année.
La Formule 1 avec Arrows (1999-2000)
Soutenu par son sponsor espagnol Repsol, de la Rosa décroche finalement un volant de titulaire dans l’écurie Arrows pour la saison 1999. Il est alors le premier pilote espagnol à courir en Formule 1 depuis Luis Pérez-Sala dix ans auparavant. Il débarque dans une équipe en pleine transformation, sous la coupe de l’homme d’affaire nigérian Malik Ado Ibrahim. De la Rosa réussit parfaitement ses débuts en terminant sixième du tumultueux GP d’Australie. Il inscrit ainsi son premier point dès sa première course. Mais c’est sa seule performance de la saison.
Flouée par le prince Malik, l’équipe de Tom Walkinshaw est en panne de liquidités et la vélocité de l’Arrows en pâtit grandement. Aux côtés de son équipier Takagi, le fier Catalan se bat avec les Minardi pour éviter la dernière ligne. Les courses sont très difficiles, et bien souvent interrompues par des casses mécaniques. Ainsi il ne voit que quatre fois l’arrivée après l’Australie, et ne fait pas mieux que onzième. Malgré toutes ces difficultés, Pedro n’a pas été ridicule et confirme son statut de pilote prometteur. Arrows le réengage d’ailleurs pour une année supplémentaire.
La saison 2000 s’annonce sous de meilleurs auspices pour l’équipe britannique, désormais équipée de moteurs Supertec, ex-Renault. L’Arrows A21 est en effet bien plus rapide que sa devancière, et de la Rosa améliore ainsi de trois secondes le temps de 1999 lors des essais hivernaux. Ce regain de performance permet à de la Rosa de signer de bonnes prestations, même si c’est son coéquipier Jos Verstappen qui s’affirme comme le leader de l’équipe. Après un début de saison médiocre, marqué par un stupide accrochage avec Alesi en Espagne, il termine sixième au Nüburgring sous la pluie, ainsi qu’en Allemagne, après avoir signé le cinquième temps aux essais.
Il subit toutefois une grande déception en Autriche, où il est troisième en début de course avant d’abandonner suite à une casse de la boîte de vitesse. La fin du championnat est plus chaotique pour l’aristocrate espagnol, qui se fait surtout très peur à Monza. Il est en effet impliqué dans le carambolage qui coûte la vie à un commissaire de piste, au cours duquel sa voiture s’envole en tonneaux et atterrit sur la McLaren de Coulthard, sans conséquence pour les deux hommes.
Quinzième au classement final avec deux points, de la Rosa n’est toutefois pas conservé par Arrows en 2001, remplacé par le Brésilien Enrique Bernoldi.
De Prost à Jaguar (2001)
Au cours de l’intersaison, et ce malgré ses sponsors, il ne parvient pas à trouver une place de titulaire. Il signe finalement un accord avec Prost GP. Il devient l’essayeur de l’équipe française, avec la promesse d’être rapidement titularisé à la place de Gaston Mazzacane. Mais au bout de quelques jours, Pedro décide de rejoindre Jaguar, toujours comme essayeur. Une manœuvre douteuse qui va se révéler payante, car dès le cinquième Grand Prix de la saison, en Espagne, le voici promu titulaire dans l’écurie britannique, en remplacement de Luciano Burti parti chez...Prost.
Au volant d’une voiture médiocre, de la Rosa signe tout de même des résultats solides. S’il commence par un accrochage avec Frentzen à Barcelone, il finit sixième à Montréal, puis cinquième à Monza après un excellent départ. Ses résultats sont dans l’ensemble égaux à ceux de son équipier Eddie Irvine, beaucoup plus expérimenté. Il termine le championnat 2001 à la seizième place, avec trois points.
Annus horribilis (2002)
Confirmé par Jaguar en 2002, de la Rosa va connaître une année très difficile. La nouvelle R3 est en effet une véritable brouette et, contrairement à Irvine, l’Espagnol se sent complètement perdu à son volant. Accablé de problèmes techniques, il n’est de plus pas exempt d’erreurs de pilotage. Surtout, l’arrivée de Niki Lauda à la tête de l’équipe fragilise sa position, le triple champion du monde étant assez dubitatif au sujet des capacités de Pedro. Ce dernier entretient en plus des rapports exécrables avec le colérique Irvine.
Dans cette atmosphère délétère, constamment empêtré en fond de grille, il ne peut pas faire mieux que deux huitièmes places, à Melbourne et Interlagos. A Monza, il réalise bien l’exploit de se qualifier au huitième rang, mais une rupture de suspension le contraint à l’abandon. Il ne profite même pas du léger retour en forme de la Jaguar en fin d’année, et termine la saison sans un point au compteur. Malgré des circonstances atténuantes, ce piètre résultat signifie la porte de sortie pour l’hidalgo.
Le réserviste de McLaren (2002-2010)
Ne parvenant pas à retrouver un volant pour 2003, de la Rosa se résout à devenir pilote essayeur chez McLaren-Mercedes. Il occupe ce rôle ingrat pendant six ans, mais avec tout de même quelques belles opportunités de refaire surface.
En 2005 ainsi, il remplace Juan-Pablo Montoya, blessé, pour l’épreuve de Bahreïn. Grisé par deux années de placard, il se montre flamboyant en terminant cinquième, après un superbe dépassement sur Mark Webber à quatre tours du but. Il signe de plus le premier et unique meilleur tour en course de sa carrière. Dès la course suivante cependant, il cède son baquet à Alexander Wurz avant le retour définitif de Montoya.
L’année suivante, il se retrouve promu au rang de pilote titulaire après que Montoya a claqué la porte de l’équipe fin juin. Aux côtés du vice-champion du monde Kimi Raïkkönen, de la Rosa fait assez pâle figure, mais parvient tout de même à obtenir quelques bons résultats. Septième en France, il termine surtout second sous la pluie en Hongrie. A 35 ans, c’est son premier podium en Formule 1, acquis dans des conditions difficiles, et qui aurait même pu se transformer en victoire avec un peu plus de chance. Cinquième en Turquie puis en Chine, Pedro est moins performant en fin de saison, mais le bilan de son intérim est tout de même assez satisfaisant. Il finit onzième de la saison 2006 avec dix-neuf points.
De la Rosa espère alors une place de titulaire chez McLaren en 2007, mais avec à l’arrivée du double champion du monde en titre Fernando Alonso et du jeune prodige Lewis Hamilton, il doit se résigner à reprendre le poste de pilote d’essais.
Il occupe encore cette fonction jusqu’en 2009. Début 2008, il succède à Ralf Schumacher à la tête du GPDA, gage de reconnaissance du monde des pilotes de F1. Son retour en compétition est régulièrement évoqué. Il effectue ainsi fin 2008 des essais pour Force India, entrée dans le giron de McLaren-Mercedes, mais n’est pas retenu.
Retour raté avec Sauber (2010)
En 2009 cependant, il se remet en chasse d’un volant pour la saison 2010, qui voit l’arrivée de nouvelles équipes. Son expérience est désormais un atout important sur le marché des transferts. Il est longtemps annoncé dans la nouvelle équipe espagnole Campos, qui recherche un pilote chevronné, mais l’affaire ne se conclut pas. Finalement, de la Rosa trouve un accord l’équipe suisse Sauber, qui vient de renaître de ses cendres après le départ de BMW.
Ainsi Pedro de la Rosa fait-il son come-back en 2010, à 39 ans, huit ans après sa dernière saison complète en Formule 1. Chez Sauber-Ferrari, il doit affronter le jeune Japonais Kamui Kobayashi, transfuge de chez Toyota. Ce retour tourne hélas au cauchemar pour le vétéran espagnol. La C29 est en effet très peu performante et fragile comme du verre. Ainsi de la Rosa ne voit-il l’arrivée qu’à deux reprises lors des huit premières courses. De plus, il est assez nettement dominé par Kobayashi. Peter Sauber ne cache guère sa déception envers son pilote qui ne semble pas destiné à finir la saison.
A partir de l’été, la Sauber gagne en performance et en fiabilité. Mais là encore c’est Kobayashi qui en profite et marque des points régulièrement, au contraire de Pedro. Sa seule course remarquable est le GP de Hongrie, où il marque les six points de la septième place, les seuls de sa saison. Après le GP d’Italie le 12 septembre, Peter Sauber décide de se séparer de lui et le remplace par Nick Heidfeld. Ses relations avec le patron suisse étaient de toute façon devenues difficiles. C’est donc par un sérieux revers que se conclut cette nouvelle expérience de pilote titulaire.
Y penser toujours...
L’Espagnol ne reste toutefois pas longtemps inactif puisque deux semaines après son renvoi il récupère le volant laissé libre par Heidfeld chez Pirelli. Il est ainsi chargé de développer les futurs pneumatiques de la marque italienne sur une Toyota TF110. L’expérience de ces nouvelles gommes lui permet de convoiter un éventuel volant pour la saison 2011, notamment un de ceux proposés par l’équipe espagnole Hispania. Mais celle-ci manque tellement de liquidités qu’elle ne peut engager que des pilotes payants, et les négociations échouent.
Du coup, de la Rosa revient début 2011 « au bercail » et récupère sa place de pilote de réserve chez McLaren. Un poste honorifique car du fait de l’absence d’essais privés, il ne roule jamais.
Il fait néanmoins un retour surprise au Grand Prix du Canada, et qui plus est chez Sauber. Sergio Pérez, le nouveau pilote de l’équipe suisse, s’est blessé à Monaco et après quelques tours de roue à Montréal s’estime insuffisamment rétabli pour disputer la course. Le pilote de réserve Esteban Gutiérrez étant absent, Peter Sauber se souvient que son équipe a gardé un des baquets utilisés par de la Rosa l’année précédente et lui confie donc la C30 vacante. Pedro passe son week-end à apprivoiser cette voiture inconnue, et parvient à se qualifier en dix-septième position. Le dimanche, il finit à la douzième place une très longue course disputée sous la pluie. Un résultat honorable.
Pilote national (2012)
Tout le monde pensait que cette pige serait sa dernière apparition en F1. Pourtant fin 2011 de la Rosa reprend contact avec Hispania qui a entretemps été rachetée par le groupe Thesan Capital. L’ancien pilote Luis Pérez-Sala est le nouveau directeur et souhaite « hispaniser » l’équipe prétendument nationale. Cette fois-ci de la Rosa accepte le défi : il signe un contrat de deux ans pour disputer les saisons 2012 et 2013 sur une HRT. A ses côtés évolue l’Indien Narain Karthikeyan.
A 41 ans il effectue ainsi son troisième come-back. Ce retour ne suscite guère de curiosité, même s’il est l’occasion pour lui de reprendre la tête du GPDA à la place de Rubens Barrichello.
Chez HRT sa tâche n’est pas aisée puisqu’il découvre sa nouvelle monoplace à l’occasion du premier Grand Prix en Australie et ne peut d’ailleurs se qualifier, tout comme son équipier. Par la suite la situation s’améliore un peu et il peut prendre le départ de chaque épreuve. Il n’empêche que la HRT est la plus mauvaise voiture du plateau. Il ne peut qu’à de rares reprises titiller les Marussia en qualifications et en course. De la Rosa fait bien son travail, domine largement Karthikeyan, respecte les drapeaux bleus, participe au développement et ramène souvent la voiture à l’arrivée. Ses week-ends sont généralement très monotones. Il connait toutefois une belle frayeur à Interlagos lorsqu’en qualifications Romain Grosjean manque de peu de l’envoyer dans le mur à 300 km/h, lors d’une stupide manœuvre de dépassement dans la grande courbe longeant les puits.
Il ne fait pas mieux que dix-septième en course cette année-là, ce qui n’est pas si mal compte tenu de la grande médiocrité de sa machine.
De la Rosa a depuis longtemps concentré ses espoirs sur la saison 2013 mais il est amèrement déçu lorsqu’il apprend en novembre 2012 la mise en vente de l’équipe. Celle-ci ne trouvant pas de repreneur, l’aventure Hispania s’arrête là.
Une fin de carrière idéale : Ferrari (depuis 2013)
Cette fois-ci la carrière de titulaire de Pedro de la Rosa semble bien terminée. Mais le Catalan n’a pas encore dit son dernier mot. En janvier 2013 il intègre la Scuderia Ferrari en qualité de pilote de réserve. Peut-être doit-il ce poste à l’amitié de Fernando Alonso. Toujours est-il qu’il peut désormais songer à une pré-retraite dorée à Maranello.
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