Bon anniversaire à Kimi Raikkonen !
34 ans aujourd’hui
Kimi Räikkönen, né à Espoo en 1979, fête ses 34 ans aujourd’hui.
Il a commencé sa carrière très jeune, à l’âge de huit ans, et ce par le Karting. A 16 ans, en 1995, il remporte sa première course en Formule A, puis la saison suivante le Championnat de Finlande, en catégorie Classe A.
En 1999, à vingt ans, il saute le pas et passe à la monoplace, en Formule Renault. Le moins que l’on puisse dire est que Kimi y sera très à l’aise, puisqu’il décroche quatre victoires...en quatre courses ! En l’an 2000, toujours en Formule Renault, il dispute le championnat britannique de la catégorie, et arrache la couronne avec sept victoires en dix courses. Son ascension a donc été fulgurante.
Ces excellentes performances ne sont pas passées inaperçues, et Peter Sauber, patron de l’équipe de F1 éponyme, lui propose ni plus ni moins qu’un poste de pilote titulaire dans la catégorie reine pour 2001. Cependant, la FIA fronce les sourcils et hésite à donner sa Super-Licence au jeune Finlandais, supposé trop inexpérimenté (il ne compte alors que dix-sept courses en monoplace à son actif !) Kimi obtient finalement le fameux sésame, mais à titre provisoire, une formalité qui va vite apparaître totalement ridicule.
En effet, pour sa première course à Melbourne, Kimi termine en septième position, et obtient même un point sur tapis vert après la disqualification du quatrième, Olivier Panis. C’est ce qui s’appelle des débuts en fanfare. Et en effet, bien servi par une Sauber-Petronas performante, Räikkönen va être la révélation de l’année. Certes, il aura du mal à prendre l’ascendant sur son équipier Nick Heidfeld, plus expérimenté, et il fera quelques erreurs de jeunesse en conduisant parfois un peu trop à la limite (notamment à Indianapolis), mais il se fera surtout remarquer par son excellent coup de volant et sa grande rapidité.
Il finit ainsi deux fois quatrième, en Autriche et au Canada, et une fois cinquième à Silverstone. Le reste du temps, il est à la porte des points. Bref, il n’en faut pas plus pour qu’il soit considéré comme un futur grand et soit par conséquent courtisé par McLaren-Mercedes. En effet, chez les Gris, on cherche un remplaçant à Mika Häkkinen, qui va prendre sa retraite à la fin de la saison. Le volant aurait pu revenir à Heidfeld, ancien protégé de Mercedes, mais Ron Dennis décide finalement d’engager Räikkönen pour la saison 2002.
En trois ans, Kimi est donc passé du Karting à la seconde équipe de la Formule 1.
Début 2002, voici donc Kimi Räikkönen chez McLaren, aux côtés de David Coulthard, qui fait figure de « taulier » dans l’équipe de Woking. Pour la première course en Australie, il accroche son premier podium en finissant troisième. On peut croire que le Finlandais sera un prétendant au titre, mais il va devoir déchanter. En effet, en 2002, les Ferrari de Michael Schumacher et Rubens Barrichello écrasent la concurrence et les McLaren MP4/17 ne pourront rien faire contre elles.
De plus, non seulement les Flèches d’Argent ne sont pas performantes, mais elles ne sont pas fiables ! Après la manche inaugurale, Kimi connaît ainsi six abandons d’affilé ! L’été sera meilleur pour lui : il signe un second podium au Nürburgring avec la troisième place. Surtout, à Magny-Cours, il se retrouve en tête de la course à quelques tours de l’arrivée ! Hélas, à l’épingle d’Adélaïde, au 68ème tour, il glisse sur l’huile laissée par la Toyota de McNish et laisse filer Schumacher vers la victoire. Il finit tout de même brillant second. A Spa, le voici pour la première fois en première ligne aux côtés de l’inévitable Schumacher, poleman dans son jardin ardennais. Mais le dimanche, Kimi ne peut rien contre lui et, de toutes façons, son V10 Mercedes rend l’âme avant la fin.
La saison se termine tout de même par une troisième place à Suzuka, loin des deux Ferrari. Pour cette première saison chez McLaren, Räikkönen finit le championnat au sixième rang avec 24 points. Si la mécanique l’a empêchée de briller, il a tout de même montré de jolies choses et a souvent titillé son équipier Coulthard, bien plus expérimenté que lui.
La saison 2003 s’annonce bien médiocre pour McLaren-Mercedes, et pour cause : la nouvelle MP4/18 n’étant pas prête immédiatement (et elle ne sera finalement jamais), l’équipe va devoir disputer le championnat avec la vieille MP4/17 légèrement modifiée. Et à la surprise générale, c’est justement au volant de cette antiquité que Räikkönen, surnommé désormais « Iceman » à cause de son caractère taciturne, va véritablement exploser.
Après une troisième place inaugurale à Melbourne, le jour de gloire du Finlandais arrive à Sepang le 23 mars. Parti seulement septième, il va pourtant faire un excellent début de course, remonter vers le haut du peloton, se débarrasser du leader Alonso dès le quinzième tour et ensuite ne plus lâcher la première place jusqu’à l’arrivée ! Autre bonne nouvelle : cette première victoire lui permet de prendre la tête de championnat du monde. Quinze jours plus tard, sous le déluge brésilien, il finit second après s’être fait déposséder de la tête par Fisichella un tour avant le drapeau rouge synonyme de l’arrêt de la course. Suite à une erreur des commissaires, il est d’abord déclaré vainqueur avant de rendre bien vite ses lauriers au pilote italien.
Avec l’arrivée en Europe, Räikkönen va devoir défendre sa première place contre Michael Schumacher et sa Ferrari qui vont dominer jusqu’à l’été. S’il résiste bien en terminant second à Imola et à Monaco, Kimi s’effondre à Barcelone et Montréal, et Schumacher attaque l’été en leader du championnat. Au Nürburgring, il réplique en signant la pole position, sa première en carrière, mais son moteur le trahit le dimanche, perdant ainsi une superbe occasion de repasser l’Allemand. Dès lors, le Finlandais et sa monoplace vieillissante vont tenter de limiter les dégâts pour ne pas se faire trop distancer par Schumacher et les Williams-BMW de Montoya et Schumacher junior, avec plus ou moins de succès. Ainsi, s’il arrache le podium à Silverstone et à Budapest, il est pris dans un énorme carambolage au départ du GP d’Allemagne...
Cependant, les performances de Michael Schumacher et de Montoya, elles aussi en demi-teintes, lui permettent de garder jusqu’au bout une chance de titre. A Indianapolis, sous la pluie, Kimi est le seul à surnager derrière la Ferrari du Baron rouge et finit second. Avant la dernière manche à Suzuka, il compte neuf points de retard sur son rival. En clair il doit triompher et Schumacher abandonner. Les qualifications disputées sous la pluie brouillent les cartes : sur la grille, Räikkönen est huitième, l’Allemand quatorzième. Le dimanche, il remplit parfaitement son contrat et remonte aux avants postes, jusqu’à buter sur la seconde Ferrari de Barrichello qui tiendra la tête jusqu’au bout. Schumacher, très médiocre ce jour-là, n’assure qu’une huitième place qui lui offre la couronne.
Kimi, avec une seule victoire au compteur, échoue donc pour seulement deux petits points...
Pour 2004, Räikkönen et McLaren nourrissent de grands espoirs de titres. La nouvelle MP4/19, descendante de l’Arlésienne MP4/18, doit être la monoplace du renouveau pour l’équipe de Ron Dennis. Malheureusement, ce sera très loin d’être le cas : cette machine va se révéler non seulement lente, mais aussi d’une fiabilité catastrophique. Räikkönen doit ainsi terminer les trois premières courses à pied, avant d’inscrire un petit point à Imola. Ensuite, le cycle des abandons se poursuit. Après sept courses, il est quinzième au championnat avec une misérable unité au compteur....
Devant ce désastre, McLaren élabore en hâte une MP4/19B qui apparaît à Magny Cours. À Silverstone, les progrès se font enfin sentir : Kimi décroche la pole et termine second derrière Schumacher. Mais les ennuis ne sont pas terminés : à Hockenheim, le Finlandais est bon second quand son aileron arrière se détache et l’envoie violemment dans le décor, heureusement sans dommage physique pour lui. Il faudra attendre Spa pour le voir retrouver le sourire : ce jour-là, malgré une dixième place sur la grille, il va se cracher dans les mains pour remporter une seconde victoire, acquise après une course chaotique et un duel final avec Schumacher. McLaren a sauvé sa saison...
Le reste du championnat sera bien morne et il alternera places d’honneur et abandons. A São Paulo, pour la fin du championnat, il finit en beauté avec une deuxième place derrière Juan-Pablo Montoya, son futur équipier pour 2005.
Après une année aussi décevante, McLaren espère bien retrouver les avant-postes en 2005 grâce à une ambitieuse MP4/20 due au génial coup de crayon d’Adrian Newey. Le début de championnat en Asie n’est pas fameux et après trois courses, Kimi n’a inscrit que sept points.
Mais avec le début de la saison européenne, la MP4/20 va enfin montrer de quoi elle est capable. Cependant, si la Flèche d’Argent va dès lors s’imposer comme la voiture la plus rapide du plateau, elle sera comme sa devancière soumise à de très nombreux problèmes de fiabilité, notamment sur le moteur Mercedes...Ainsi, Kimi signe la pôle à Imola mais casse sa boîte de vitesses au bout de dix tours, laissant la victoire à celui qui sera son grand rival cette année-là : Fernando Alonso, dont la Renault est certes un peu moins rapide mais plus fiable. À dire vrai, le Finlandais va passer toute sa saison à courir après l’Espagnol au championnat, sans jamais le rattraper, puisqu’il va alterner victoires et contre-performances.
Après Imola, il l’emporte sans coup férir à Barcelone et surtout dans les rues de Monaco. Mais au Nürburgring, il est victime d’un coup du sort incroyable : alors qu’il a dominé la course, il est victime d’une grave détérioration de son pneu avant droit dans les derniers tours, suite à une légère sortie de route. Comme un arrêt signifierait la perte de la victoire, Ron Dennis demande à son pilote de continuer jusqu’au drapeau à damiers. Las, au début du tout dernier tour, le pneu explose et détruit la suspension, envoyant la monoplace dans le mur. Alonso n’en demandait pas tant et remporte la course...
Certes, Kimi se rattrape en gagnant le mouvementé GP du Canada deux semaines plus tard, mais l’Espagnol s’est envolé au classement général. Puis, durant l’été, le pilote McLaren est victime d’une série de problèmes techniques aux essais, ce qui le contraint à partir loin sur la grille à Magny Cours et Silverstone. À chaque fois, il assure le podium, mais Alonso, très régulier, creuse encore l’écart. À Hockenheim, cette fois les essais se passent bien pour Kimi qui signe la pôle. Le dimanche, il caracole en tête, mais l’hydraulique de sa machine le lâche...et qui l’emporte ? Fernando Alonso !
Par la suite, il va connaître une période de répit et remporte les GP de Hongrie et de Turquie sans trembler, puis le GP de Belgique à Spa, disputé sur une piste humide. Hélas, à chaque fois, son rival asturien est là pour assurer les points, et même pour lui reprendre trois unités capitales à Monza.
Et finalement, à São Paulo, la troisième place d’Alonso assure ce dernier du titre de champion du monde. Kimi, second ce jour-là derrière son équipier Montoya, doit s’incliner pour la seconde fois après 2003.
Il prendra cependant une belle revanche à Suzuka avec une septième victoire cette saison-là, sans doute sa plus belle. En effet, qualifié en dix-septième position, le Finlandais va effectuer une superbe remontée et l’emporter grâce à un superbe dépassement sur le leader Fisichella dans le tout dernier tour ! La dernière course à Shanghai sera par contre une déception, puisque sa seconde place derrière Alonso ne permet pas à McLaren-Mercedes d‘obtenir le titre constructeurs.
Après cet énième échec, Räikkönen espère pour 2006 que la MP4/21 se révèlera aussi compétitive que sa devancière, mais une nouvelle fois il sera déçu. Pourtant, le début de saison se passe plutôt bien, à l’inverse de 2005. Au Bahreïn, parti 22ème après un accident aux essais, il réédite son exploit de Suzuka et parvient à accrocher la troisième marche du podium. Après un abandon à Sepang, il finit second à Melbourne, après avoir été le seul à suivre la Renault d’Alonso. Mais par la suite, il lui faudra déchanter. La McLaren, privée de son concepteur Adrian Newey parti chez Red Bull, va être vite dépassée par les Renault et les Ferrari, jusqu’à peu à peu sombrer dans l’anonymat à la mi saison.
Iceman ne pourra alors viser que les places d’honneur. De plus, le Finlandais se pose alors de sérieuses questions sur son avenir. Depuis décembre 2005, il sait que Fernando Alonso va rejoindre Woking en 2007. Il pourrait devenir l’équipier de l’Espagnol, mais après cinq années d’échec chez McLaren, il envisage un départ chez Ferrari. En effet, la Scuderia cherche un successeur à Michael Schumacher, poussé vers la sortie par son équipe. Jean Todt n’ayant jamais caché sa sympathie pour Räikkönen, l’accord est conclu. Kimi signe avec les Rouges jusqu’en 2009.
En attendant, la suite de cette dernière saison chez les Gris sera bien morne. Pourtant, Kimi fera encore de belles performances. On peut citer son GP de Monaco, où il menace longtemps le leader Alonso avant de connaître un souci mécanique, les GP d’Allemagne et d’Italie où il obtient de justesse la pole position avant de se faire dépasser par Schumacher, bien plus rapide. A Budapest, il remporte à nouveau les qualifications mais le lendemain, sous la pluie, il s’accroche bêtement avec Liuzzi, perdant ainsi l’occasion de l’emporter. En Chine, à nouveau sous la pluie, il est très rapide et menace les Renault avant de mettre pied à terre sur panne d’accélérateur. Il finit le championnat au cinquième rang, sans victoire pour la première fois depuis 2002.
Début 2007, Räikkönen débarque donc à Maranello. Au vu des essais d’intersaison et de la compétitivité de la Ferrari F2007, il fait figure de favori avant le début du championnat. Et pourtant, son début de saison sera bien décevant. Certes, il remporte très facilement la première manche en Australie, mais par la suite il rentre dans le rang.
En effet, Kimi semble avoir du mal à s’adapter à sa nouvelle équipe et surtout aux pneus Bridgestone, lui qui utilisait depuis cinq ans des Michelin chez McLaren. Ainsi, il doit subir la domination de son équipier Felipe Massa, et commet en plus des erreurs, comme à Monaco où il heurte le rail en qualifications, ruinant ainsi son week-end. Après une tournée américaine tout aussi médiocre, il compte après sept épreuves 26 points de retard sur le leader du championnat Lewis Hamilton qui pilote pour... McLaren. Le fort peu disert Finlandais doit faire face à un flot de critiques, mais cela ne l’empêche pas de continuer à travailler, ce qui s’avèrera payant.
Au début de l’été, la Ferrari progresse et Kimi en profite : il remporte coup sur coup les GP de France et de Grande-Bretagne, à chaque fois après avoir dépassé lors des arrêts aux stands ses rivaux, Massa à Magny Cours et Alonso à Silverstone. Malheureusement, jusqu’en septembre, les Ferrari vont devoir subir à nouveau la relative domination des McLaren, et Räikkönen va encore perdre du terrain sur Hamilton. Mais s’il est parfois frappé par la malchance (comme au Nürburgring où il est victime d’une panne hydraulique), il ne baisse pas les bras et arrache de bons podiums à Budapest, Istanbul et Monza.
À Spa-Francorchamps, le 16 septembre, il renoue enfin avec la victoire en réalisant une véritable démonstration. Mais deux semaines plus tard, au Mont Fuji, sous la pluie, il ne peut sauver qu’une troisième place après une erreur de stratégie de la Scuderia. Dès lors, Kimi compte dix-sept points de retard sur Hamilton à deux courses du but. Il semble avoir perdu toutes ses chances de titre. Et pourtant... À Shanghai, sur une piste humide, il parvient à suivre Hamilton jusqu’à la sortie de piste de ce dernier. Il remporte alors une victoire très précieuse, sa cinquième de la saison.
La situation du championnat avant la dernière course à São Paulo est la suivante : Hamilton 107 points, Alonso 103 et Räikkönen 100. Bref, Kimi doit gagner en espérant que des soucis s’abattront sur ses deux rivaux. Aux essais qualificatifs, il ne décroche que le troisième temps, mais son coéquipier Massa est en pôle. Le dimanche, les Ferrari caracolent en tête, Felipe devant Kimi, tandis qu’Hamilton est vite relégué en fond de peloton suite à un souci technique. Alonso étant scotché à la troisième place, il suffit à Kimi de passer Massa pour être champion.
Après le deuxième et dernier arrêt aux stands, il ressort sans problème devant le Brésilien, mène ensuite tranquillement la course et coupe la ligne d’arrivée en vainqueur et en champion du monde 2007 ! À 28 ans, et après deux échecs, il rejoint enfin au Panthéon ses compatriotes Rosberg et Häkkinen.
Cependant, il doit attendre un mois pour voir son succès confirmé. En effet, les BMW et les Williams sont accusés d’avoir utilisé de l’essence « réfrigérée » à Interlagos. Comme ces monoplaces ont fini la course devant Hamilton, septième, leur éventuel déclassement aurait offert au Britannique les points nécessaires à l’acquisition de la couronne mondiale au détriment d’Iceman. Mais la FIA confirme le classement du GP du Brésil et Räikkönen est bien déclaré champion du monde.
Pour 2008, Kimi espère bien coiffer une seconde couronne avec la Scuderia Ferrari. La première course en Australie ne répond guère à ses attentes puisqu’il connaît un week-end calamiteux qui se termine par une casse moteur. Toutefois ce début de championnat se déroule bien puisque le Finlandais remporte deux victoires en Malaisie et en Espagne. Grâce à une deuxième place à Bahreïn il occupe la tête du classement général après quatre épreuves.
Les choses se gâtent sérieusement ensuite : après une troisième place en Turquie, Räikkönen se retrouve peu à peu complètement dépassé par les évènements et abandonne à Massa la position dominante au sein de la Scuderia Ferrari. Le Finlandais froisse de la tôle : à Monaco, il percute bêtement Sutil après le tunnel, puis au Canada est victime de l’aveuglement d’Hamilton qui oublie de s’arrêter au feu rouge à la sortie des stands.
La malchance aussi s’en mêle parfois : en France, alors qu’il caracole en tête, il est victime d’une casse de son échappement et doit laisser les lauriers à Massa. À Silverstone, une mauvaise stratégie ruine ses espoirs de succès. Après deux courses très ternes en Allemagne et en Hongrie, Räikkönen connaît une série noire de trois abandons consécutifs : une casse moteur à Valence, un accident sur une piste humide à Spa alors qu’il a mené toute la course, et une autre sortie de route à Singapour. Les espoirs d’un deuxième titre consécutif se sont alors envolés depuis longtemps, et les rumeurs annonçant un possible départ de Kimi de Ferrari, voire de la Formule 1, vont bon train.
Il termine cette mauvaise saison par trois troisièmes places, ayant essayé de remplir au mieux son rôle de lieutenant de Massa dans la lutte pour le titre.
Avant la saison 2009, Kimi Räikkönen prolonge son contrat avec Ferrari jusqu’en 2010, bien qu’il ne semble guère entrer dans les plans de la Scuderia à long terme. Cette année 2009 est d’ailleurs gâchée dès son début : la nouvelle Ferrari F60, bien qu’équipée du SREC, est une mauvaise voiture, pouvant à peine amener ses pilotes dans les dix premiers. Raïkkönen connaît ainsi un début de championnat épouvantable. Après neuf Grand Prix, il n’a inscrit que dix points, dont une troisième place à Monaco, un de ses circuits privilégiés. Dans le même temps, Massa compte tout de même vingt-deux unités au compteur. Mais après le grave accident du Brésilien en Hongrie, il devient l’unique objet des attentions de la Scuderia.
Avec l’été, la F60 connaît un regain de forme : Kimi finit deuxième en Hongrie, puis troisième à Valence. A Spa-Francorchamps, sixième sur la grille, il prend un excellent départ grâce à son SREC puis, toujours grâce à ce « turbo » précieux sur les pistes rapides, il dépasse le leader Fisichella et remporte la victoire, la seule de la saison pour Ferrari. Räikkönen ne doit toutefois cette victoire qu’à son talent et à son SREC : si elle a gagné le Grand Prix, la F60 a été incapable de semer la très modeste Force India de Fisichella. Le Romain est justement son équipier pour les dernières courses de la saison, qui sont très ternes. Ferrari a abandonné le développement de sa monoplace, et le Finlandais se contente de ramener des places d’honneur, comme la troisième position à Monza. Il finit le championnat à la sixième place avec 48 points.
Mais Räikkönen a surtout animé 2009 sur le plan des transferts. Dès l’été, il apparaît en effet évident que Ferrari songe à le remplacer par son grand rival Fernando Alonso, qui se morfond chez Renault. Son départ est officialisé en septembre au Grand Prix d’Italie. Deux options s’offrent alors à lui : retourner chez McLaren ou entamer sa reconversion en rallye. En effet, en juillet, il a fait ses grands débuts en WRC au Rallye de Finlande, sur une Fiat. Cette expérience s’est d’ailleurs terminée dans le décor.
Finalement, après bien des tergiversations, Kimi Räikkönen annonce en novembre 2009 qu’il prend une année sabbatique en ce qui concerne la F1. Quelques temps plus tard, il signe avec le Citroën Junior Team pour disputer le Championnat du monde des Rallyes 2010 au volant d’une C4, avec comme copilote Kaj Lindström.
Le moins que l’on puisse dire est que ses débuts dans la discipline sont délicats. En effet le champion de Formule 1 connait six accidents lors des sept premiers rallyes du championnat. Ses performances sont dans l’ensemble assez médiocres, même s’il parvient à décrocher quelques places d’honneur. Son meilleur résultat est une cinquième place en Turquie, suivie par une septième position à domicile en Finlande. Au final Räikkönen termine cette première saison à la dixième place du général avec 25 points... contre 167 à son équipier Sébastien Ogier. Néanmoins il réalise une première performance en septembre, en remportant le Rallye vosgien, épreuve hors-championnat.
En fait Kimi fait surtout parler lui en 2010 à cause des nombreuses spéculations apparaissant sur son retour en Formule 1. On l’annonce ainsi un temps chez Red Bull, la marque autrichienne étaient le sponsor de Citroën en rallye. Surtout, de s rumeurs l’envoient chez Renault en 2011. Il s’agit en fait d’une manœuvre de l’écurie française qui cherche ainsi à mettre la pression sur son pilote payant Vitaly Petrov. L’agent de Raïkkönen Steve Robertson n’est aussi sans doute pas étranger à ces bruits visant à faire monter la cote de son client sur le marché des transferts.
Car en effet le Finlandais n’a pas encore l’intention de revenir en Formule 1. Ainsi, après avoir été annoncé chez Ford ou Mini, il décide de poursuivre sa collaboration avec Citroën pour 2011. Cependant celle-ci se fera dans le cadre d’une nouvelle structure privée montée par Kimi en personne, Ice 1 Racing.
Pour cette seconde saison, Räikkönen se montre plus constant au volant de la DS3 et obtient des places d’honneurs, la meilleure étant une sixième place au rallye de Jordanie. Toutefois il subit un coup dur en septembre lorsque son équipe est disqualifiée du championnat du monde pour ne pas avoir respecté ses engagements de début d’année. En effet, Ice 1 a fait l’impasse sur le rallye d’Australie qui était pourtant à son programme. L’équipe n’inscrira donc aucun point au classement général. Les trois derniers rallyes sont d’ailleurs catastrophiques puisque se soldant par trois abandons consécutifs. Au final Kimi termine de nouveau dixième, avec 34 points, soit un résultat un peu plus satisfaisant que celui de 2010.
La même année, il s’essaie aussi à la NASCAR. En mai, il s’engage en Camping World Truck Series, la 3ème division de la NASCAR, au volant d’une Toyota du Kyle Busch Motorsports. A son volant, il obtient une quinzième place sur l’ovale de Charlotte. Peu après il grimpe en « deuxième division » (la Nationwide Series) pour une course, toujours à Charlotte, au sein de NEMCO Motorsports. Il finit vingt-septième. Mais visiblement là n’est pas son avenir.
Il ne faut pas être grand clerc pour comprendre que le Finlandais souhaite revenir en Formule 1. Comprenant qu’il n’a pas les moyens de s’imposer en rallye, il entreprend à l’automne 2011 de négocier son retour dans les paddocks. Il se tourne tout d’abord vers Williams. L’équipe de Sir Frank rencontre alors de sérieuses difficultés financières et Kimi peut être une aide précieuse. Outre sa notoriété, il pourrait en effet apporter de l’argent frais, voire à terme entrer dans le capital de l’écurie. Mais les négociations traînent en longueur et sont abandonnées en octobre.
Du coup, Räikkönen et son compère Robertson se tournent vers Lotus-Renault, l’ex-équipe Renault F1, elle aussi en quête de liquidités. L’année précédente, Éric Boullier avait utilisé le Finlandais pour mettre la pression sur son pilote Vitaly Petrov. Cette fois le Russe est sacrifié sans ménagement, et l’accord avec Lotus-Renault est conclu en novembre. Kimi signe un contrat de deux ans et se voit adjoindre le récent vainqueur du championnat GP2 Romain Grosjean.
Le 23 et 24 janvier 2012, à l’occasion de deux séances d’essais à Valence pour retrouver ses marques, il pilote une monoplace de Formule 1 pour la première fois depuis le Grand Prix d’Abou Dabi 2009.
Après des essais prometteurs durant l’hiver, Kimi Räikkönen aborde la saison avec enthousiasme. Au Grand Prix inaugural en Australie, il prend le départ en dix-septième position à cause d’une erreur en qualification mais se classe septième en course en gagnant trois places dans le dernier tour. En Malaisie, il obtient le cinquième temps des qualifications mais démarre la course en dixième position à cause d’une pénalité pour avoir changé sa boîte de vitesses. Au terme d’une course mouvementée et animée par la pluie, il termine cinquième et signe le meilleur tour en course.
Lors du Grand Prix de Chine, Räikkönen prend le départ en quatrième position sur la grille. Il se bat longtemps pour défendre sa deuxième place acquise au quarante-et-unième tour, mais à neuf tours du terme, ses pneus complètement dégradés lui font lâcher prise et il termine quatorzième, à plus de cinquante secondes du vainqueur Nico Rosberg. Une semaine plus tard à Bahreïn, il réalise son premier podium depuis son retour en Formule 1 en terminant deuxième derrière Sebastian Vettel. En Espagne, il signe le quatrième temps des qualifications juste derrière son coéquipier, et se classe troisième de la course, à moins de quatre secondes du vainqueur Pastor Maldonado. Lors du Grand Prix de Monaco, malgré des difficultés avec ses pneumatiques pendant tout le week-end, Kimi Räikkönen parvient à entrer dans les points en terminant neuvième de la course.
Au Grand Prix du Canada, après une qualification en douzième position, il adopte une stratégie à un seul arrêt en course qui lui permet de terminer huitième. Avec le cinquième temps des qualifications en Europe, Räikkönen prend un bon départ mais perd des places dans les premiers virages. Au cours de l’épreuve, il augmente son rythme pour remonter et double Lewis Hamilton dans les derniers tours, obtenant le soixante-cinquième podium de sa carrière avec la deuxième place finale. Lors du Grand Prix de Grande-Bretagne, il se qualifie en sixième position et termine cinquième devant son équipier Romain Grosjean. À l’occasion du Grand Prix d’Allemagne à Hockenheim, il est classé troisième à la suite de la pénalité de vingt secondes de Sebastian Vettel alors qu’il a franchi la ligne d’arrivée en quatrième position. En Hongrie, Räikkönen se qualifie cinquième et après un début de course derrière Fernando Alonso, passe quelques tours en tête puis ressort deuxième après son dernier arrêt au stand et garde cette position jusqu’à l’arrivée.
Au Grand Prix de Belgique après la pause estivale, il obtient son sixième podium de la saison grâce à une troisième place. En Italie, Räikkönen termine cinquième de la course et, profitant des abandons de Sebastian Vettel et Mark Webber, prend la troisième place du championnat du monde derrière Fernando Alonso et Lewis Hamilton. Lors du Grand Prix de Singapour, il conserve sa troisième place au championnat malgré un week-end difficile ou il finit sixième comme au Japon. Une semaine plus tard en Corée, il se qualifie en cinquième position et conserve cette place jusqu’au drapeau à damier. Pour son premier Grand Prix d’Inde, il se classe septième et prolonge son contrat d’un an avec Lotus. À Abou Dabi, il se qualifie à la cinquième place mais s’élance de la quatrième après le déclassement de Sebastian Vettel. Auteur d’un excellent départ, il pointe en deuxième position derrière le poleman Lewis Hamilton dès le premier virage. Il profite de l’abandon de l’Anglais pour récupérer la première place de l’épreuve et remporte sa première victoire depuis son retour dans la discipline.
Au Grand Prix des États-Unis, quatrième sur la grille de départ, il termine sixième devant son équipier Romain Grosjean. Lors du dernier Grand Prix de l’année au Brésil, il termine dixième mais grâce à l’abandon d’Hamilton, conserve sa troisième place au championnat du monde. Il est le seul pilote à avoir parcouru tous les tours de course de la saison (1191 tours), et devient le pilote de Formule 1 ayant parcouru le plus grand nombre de tours en une seule saison.
En 2013, au Grand Prix inaugural en Australie, Kimi Räikkönen s’élance en septième position pour se retrouver très rapidement quatrième. Grâce à une stratégie à deux arrêts et un rythme de course élevé (il réalise le meilleur tour en course), il remporte la vingtième victoire de sa carrière et égale ainsi son compatriote Mika Häkkinen. En Malaisie, septième temps des qualifications, il écope d’une pénalité de trois places pour avoir gêné Nico Rosberg pendant la séance qualificative et démarre donc en dixième position ; en course il termine septième derrière son coéquipier Romain Grosjean. Lors du Grand Prix de Chine, Räikkonen se qualifie en première ligne. Le lendemain en début de course, il s’accroche avec Sergio Pérez et poursuit l’épreuve avec le museau de sa monoplace endommagé. Second de la course derrière Fernando Alonso, il revient à trois points de Sebastian Vettel au championnat du monde. Une semaine plus tard à Bahreïn, il termine une nouvelle fois second après s’être élancé huitième.
En Espagne pour le retour de la compétition en Europe, il obtient en terminant deuxième entre les deux pilotes Ferrari, son quatrième podium de la saison. Lors du Grand Prix de Monaco, Räikkönen alors cinquième, s’accroche avec Sergio Pérez en fin d’épreuve et termine dixième. Au Canada, il connaît un week-end difficile et doit se contenter de la neuvième place. En terminant cinquième du Grand Prix de Grande-Bretagne, il devient le nouveau recordman du nombre d’arrivées consécutives dans les points en Formule 1. En Allemagne, alors qu’il est troisième derrière son coéquipier Romain Grosjean, il bénéficie d’une consigne d’équipe pour accéder à la deuxième place. S’il revient à une seconde du leader Sebastian Vettel lors des derniers kilomètres de course, il ne parvient pas à le doubler et se classe deuxième de l’épreuve comme en Hongrie.
Sur le circuit de Spa Francorchamps, il abandonne à cause d’une problème de freins qui l’handicapait depuis le départ. Son premier abandon avec Lotus depuis son retour à la compétition en 2012 met fin à sa série d’arrivée consécutive dans les points. Il a toutefois porté le record à 27 courses. À Monza, pour le Grand Prix d’Italie, il teste une nouvelle version de la Lotus E21 à empattement long mais choisit de revenir à l’ancienne configuration pour les qualifications et la course. Il rate sa qualification et prend le départ depuis la onzième place de la grille. Dès les premiers mètres de l’épreuve, il percute Sergio Pérez, casse son aileron avant et après son passage au stand pour réparation se retrouve dernier du classement. Il termine finalement onzième et concède un second résultat vierge en deux courses. Cette contre-performance ne l’empêche pourtant pas de signer, trois jours plus tard, un contrat de pilote-titulaire chez Ferrari pour les saisons 2014 et 2015.
Au Grand Prix de Singapour, Räikkönen voit se réveiller un mal de dos lors des essais libres lorsqu’il rebondit durement sur un vibreur. Il explique en avoir souffert lors des qualifications où il ne dépasse pas la deuxième phase et se place en treizième position sur la grille de départ. Le dimanche, le Finlandais maîtrise parfaitement sa course, profitant notamment de la sortie de la voiture de sécurité et effectuant plusieurs dépassements, dont un par l’extérieur sur Jenson Button, pour se classer troisième à l’arrivée et partager le podium avec deux autres champions du monde, Fernando Alonso et Sebastian Vettel. Deux semaines plus tard, au Grand Prix de Corée du Sud, neuvième sur la grille de départ, le Finlandais bénéficie d’une stratégie d’arrêts aux stand décalée et de deux sorties de la voiture de sécurité pour remonter ses concurrents et finir second derrière Sebastian Vettel et devant son coéquipier Romain Grosjean.
Après une 5ème place au Japon, un Grand Prix où il fut dominé par son équipier, Kimi dispose de 177 points et tient toujours la troisième place du classement des pilotes.
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