Bahreïn 2016, Sakhir : Le point technique
Ce qu’il faut savoir avant Sakhir
Disputé sur le circuit de Sakhir au cœur du désert situé au sud de la capitale Manama, le Grand Prix de Bahreïn s’est fait une place parmi les épreuves incontournables. La piste offre régulièrement des thrillers haletants grâce à ses multiples zones de dépassement créées par de longues lignes droites et des virages serrés.
La course débute peu avant le crépuscule pour se finir sous les feux des projecteurs, ajoutant toujours plus de variables, notamment au niveau des température. Celle-ci passe d’une chaleur étouffante à une agréable douceur très rapidement.
Tracé
Si la ligne droite des stands s’allonge sur un kilomètre, le freinage du premier virage offre de belles occasions de dépassement. L’erreur y est peu pénalisante et les excès d’optimisme seront légion ! En sortie de virage, le pilote devra se montrer extrêmement délicat avec l’accélérateur, et encore plus lorsque les pneus seront usés.
Plus l’on mord le vibreur du deuxième virage, plus la vitesse sera élevée dans la ligne droite suivante.
Après une ligne droite de 520 mètres, l’entrée large du virage 4 sera également propice aux dépassements avec la forte décélération requise et l’espace disponible en sortie de virage.
L’aileron avant sera réglé de manière à stabiliser la voiture dans les virages 6 et 7.
L’entrée du virage 10 représente tout un défi. Après le virage précédent, le placement de la voiture doit être idéal car la roue intérieure peut être délestée et facilement se bloquer. Il faudra alors atteindre une certaine vitesse dans le virage 9 sans prendre trop de risques au freinage. Il sera d’ailleurs préférable d’éviter l’énorme vibreur dentelé à la sortie de l’enchaînement.
Les virages 10 et 11 sont également séparés par 520 mètres à pleine charge. Avec les 600 autres mètres de distances entre les virages 13 et 14, le groupe propulseur sera véritablement mis à l’épreuve.
Outre le premier virage, le virage 14 est l’un des plus grands défis de ce tracé tant il doit être négocié à la perfection. La sortie se dérobe légèrement au moment d’entrer dans le virage 15. Le pilote devra trouver la trajectoire idéale avant d’aborder la longue ligne droite des stands. Trouver le bon équilibre entre des réglages agressifs et l’équilibre sera extrêmement délicat.
Groupe propulseur
— Sakhir s’avère moyennement exigeant pour le groupe propulseur. Sur chaque tour, on dénombre quatre lignes droites. Le moteur à combustion interne et le turbo seront donc à pleine charge sur 60 % du tour.
— Le climat aride de Bahreïn peut avoir des conséquences irréversibles sur le moteur à combustion interne. La pression augmente au cœur des cylindres, menant au phénomène de cliquetis. Le point d’allumage est alors surveillé de près afin de prévenir tout problème.
— Les enchaînements entre les virages 4 à 8 et 11 à 13 sont parsemés de gros freinages. Environ 27 % de l’énergie récupérée au freinage l’est sur les quatre premiers virages. Cela permet au MGU-K de maintenir la batterie sous charge, un aspect essentiel étant donné qu’il devra également alimenter le moteur à combustion interne sur ces quatre longues lignes droites.
— Ces mêmes lignes droites permettent au MGU-H de disposer d’un flux constant de gaz d’échappement. Cet élément sera déterminant, car la consommation d’essence est élevée sur un tour en raison de la fréquence des freinages et des accélérations. Sakhir se place ainsi au deuxième rang, derrière Montréal, des plus fortes consommations d’essence.
— Le MGU-H dispose de nombreuses opportunités de récupération d’énergie via l’échappement dans les lignes droites. Il est alors crucial de la restituer rapidement au « moteur » en vue de négocier au mieux les virages lents. Un réglage équilibré et fluide du groupe propulseur se traduira dans les temps au tour.
— Les zones de freinage en bout de lignes droites requièrent une cartographie spéciale. Après une longue période à pleine charge, la phase de freinage s’avère particulièrement éprouvante, les cylindres étant coupés plus longtemps. En conséquence, leurs températures chutent et leur rallumage correct est d’autant plus important.
Fiche technique
Longueur du circuit : 5,412 km
Longueur de la course : 308,238 km
Heure de départ : 18h00
Pleine charge par tour : 50 % en course et 55 % en qualifications
Consommation d’essence : 1,75 kg par tour avec trois secondes de lift–off (100 kg/N en course)
Récupération d’énergie : 1,4 MJ avec le MGU-K lors des freinages, avec la possibilité de récupérer le maximum autorisé de 2 MJ avec la surcharge (en utilisant le moteur à combustion interne pour charger la batterie via le K lors des phases d’accélération partielle).
Plus longue période d’accélération : 13 secondes
Pourcentage du tour au freinage : 23 %
Longueur de la voie des stands : environ 400 mètres
Usure des freins : élevée
Difficulté pour le groupe propulseur : moyenne à élevée
Niveau d’appui aérodynamique : moyen à élevé
Choix pneumatiques pour Bahreïn
Medium (blanc)
Tel le chameau, le composé medium est idéal pour toutes les situations. Il peut parcourir de longues distances et sprinter si nécessaire.
Soft (jaune)
Tout comme les faucons, les pneus softs sont doués pour de furtives accélérations avant de gérer leur rythme.
Supersoft (rouge)
Le supersoft dispose d’un dard aussi aiguisé que celui des scorpions. Il peut attaquer quand il le faut avant de retrouver l’obscurité.