Alonso et la F1 : 2009, une équipe Renault en perdition

Les conséquences du Crashgate ont fait mal

Par Emmanuel Touzot

6 janvier 2019 - 17:46
Alonso et la F1 : 2009, une équipe (...)

Après une fin de saison 2008 marquée par deux victoires, Renault et Fernando Alonso ont de grands espoirs pour la saison 2009, qui marque un changement radical dans la réglementation technique en Formule 1. L’équipe française espère tirer son épingle du jeu mais présente une monoplace qui n’a rien de la finesse d’une Red Bull RB5 ou d’une Toyota TF109.

Le début de saison est difficile et l’on constate surtout que ce sont Brawn GP, équipe bâtie à la hâte sur les ruines fumantes de Honda, et Red Bull qui ont le mieux négocié le virage réglementaire. De son côté, Alonso débute la saison par une cinquième place due à quelques circonstances arrangeantes en Australie.

Ses qualifications sont un peu plus inquiétantes jusqu’à la troisième course, en Chine, où il se qualifie deuxième mais perd pied en course, pour terminer à près d’un tour des Red Bull, impériales sous la pluie.

Comme c’est presque devenu une tradition, il se met en valeur chez lui en Espagne en terminant cinquième, un très bon résultat compte tenu des performances de sa monoplace. Une monoplace qu’il est le seul à réussir à faire fonctionner puisque Nelson Piquet Jr, qui fait équipe avec lui pour la deuxième saison, enregistre à Barcelone une 12e place en qualifications comme en course.

La Renault R29 affiche un large museau dans lequel le KERS, dont c’est la première année d’utilisation, a été inséré. Celui-ci est abandonné en Chine, réutilisé à Bahreïn, et Renault fait finalement une croix dessus, ce qui lui permet de gagner du poids et baisser le centre de gravité de la monoplace. Mais le museau restera épais, donnant un air pataud à cette monoplace qui manque autant de performance que d’agilité.

Les résultats médiocres s’enchaînent au fil des qualifications et des courses pour Alonso, qui termine septième à Monaco et sixième en Allemagne, pour ce qui est des performances remarquées.

En Hongrie, Renault prend le pari d’une course avec des dépassements difficiles et ne charge pas du tout la monoplace de l’Espagnol en essence. Il faut rappeler qu’en 2009, la Q3 se dispute avec l’essence du départ, dont la quantité est communiquée après les qualifications. En pole position surprise, Alonso prend le large en début de course avant de voir Lewis Hamilton revenir sur lui, et abandonne finalement après une erreur aux stands qui le fait ressortir avec un écrou mal fixé.

Renault est alors suspendue pour la deuxième course à domicile de l’Espagnol, à Valence, qui est la course suivante, pour avoir pris des risques inconsidérés ! Il faut toutefois comprendre la sévérité de la FIA puisqu’en quelques jours, Felipe Massa et Henry Surtees ont été percutés à la tête par d’autres pièces d’une voiture. Le premier a manqué toute la fin de saison 2009 tandis que le second y a malheureusement perdu la vie.

Renault et Alonso sont finalement présents en Espagne pour le Grand Prix d’Europe après avoir gagné en appel. Il termine sixième à domicile et cinquième à Monza, où Renault a réinstallé le KERS pour gagner en performance sur les longues lignes droites du circuit.

L’équipe se présente à Singapour après un tremblement de terre interne. En effet, la tricherie de l’année précédente a été confirmée : Nelson Piquet, qui a été limogé de Renault au début du mois d’août, avoue s’être crashé volontairement pour faire gagner Alonso, et la FIA décide des sanctions lourdes. Bob Bell remplace Flavio Briatore et conserve sa place de directeur technique, puisque l’Italien est banni à vie de Formule 1 ! L’opération est catastrophique sur le plan commercial puisque Renault perd le soutien de ING et de Mutua Madrilena, deux de ses principaux sponsors, avec effet immédiat.

Dans des conditions difficiles, Alonso se qualifie en troisième ligne et termine le Grand Prix sur le podium, donnant un peu de baume au cœur à une équipe Renault en pleine tourmente. L’Espagnol légitime quelque peu sa victoire de l’année précédente en montrant ses capacités sur le tracé urbain.

C’est toutefois sa dernière entrée dans les points de l’année. Une saison durant laquelle il a marqué l’intégralité des points de son équipe, Piquet ayant été totalement en retrait tandis que Romain Grosjean, arrivé en cours de saison dans des conditions difficiles, a peiné à briller.

De son côté, Alonso n’y est plus lors des derniers GP, puisqu’il a déjà la tête chez Ferrari, qu’il va rejoindre en 2010...

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