Alonso et la F1 : 2007, fiasco inattendu chez McLaren

Tout avait si bien commencé !

Par Emmanuel Touzot

3 janvier 2019 - 17:38
Alonso et la F1 : 2007, fiasco (…)

Une équipe McLaren qui a tiré les leçons d’une saison 2006, le double champion du monde, Fernando Alonso, dans ses rangs aux côtés du pilote le plus prometteur du moment, Lewis Hamilton, voilà un cocktail qui faisait de McLaren la favorite dès les essais hivernaux.

Battus par la nouvelle recrue de Ferrari, Kimi Räikkönen, lors de la première course, les deux pilotes McLaren terminent sur le podium. Alonso gagne en Malaisie et McLaren signe le doublé. Si l’Espagnol est un peu irrégulier, terminant cinquième à Bahreïn et troisième chez lui en Espagne, Lewis Hamilton enchaîne des deuxièmes places durant ces trois courses, et termine de nouveau deuxième à Monaco.

C’est en principauté que Fernando Alonso signe son deuxième hat trick en carrière, après un précédent signé à Silverstone l’année précédente. Intouchable, il mène pratiquement toute la course, n’en concédant la tête qu’à l’occasion des arrêts aux stands.

Au Canada, Alonso vit une course très difficile avec une grosse chute de performance au fil de la course. Pendant ce temps-là, Hamilton remporte sa première victoire en carrière et prend la tête du championnat. Alonso comprend que la partie ne sera pas aisée et en a la confirmation à Indianapolis une semaine plus tard, où il s’incline face à son équipier au terme d’une intense lutte.

En France, la McLaren n’est pas dans le coup et Alonso termine de nouveau septième, comme au Canada. Il est deuxième en Angleterre, devant Hamilton, mais derrière Räikkönen qui a aussi gagné à Magny-Cours. Le pilote Ferrari est encore en retrait mais se montre de plus en plus solide au volant de sa Ferrari.

Les conditions dantesques du Grand Prix d’Europe, sur le Nürburgring, offrent un duel mémorable entre Alonso et Felipe Massa, qui tourne finalement à l’avantage de l’Espagnol en fin de course. Mais depuis déjà quelques jours, McLaren est dans la tourmente...

Une plainte a été déposée par Ferrari à Modène et Mike Coughlan, designer en chef de McLaren, est mis en cause dans une affaire d’espionnage qu’il aurait fomentée avec Nigel Stepney. Des documents techniques confidentielles appartenant à Ferrari ont été retrouvés chez l’ingénieur de McLaren.

Le premier Conseil Mondial de la FIA à ce sujet a lieu en juillet, quatre jours après le Grand Prix d’Europe, mais McLaren échappe à une sanction puisqu’il est impossible de prouver que l’équipe a fait usage des documents utilisés par Coughlan. Mais la FIA se donne le droit de rouvrir l’affaire si besoin, et le président de la fédération italienne fait appel de cette décision, l’appel est renvoyé au 13 septembre.

Entre temps, les affaires de McLaren prennent également un tournant délicat sur le plan sportif, puisqu’un conflit entre Alonso et Hamilton éclate en Hongrie, lors des qualifications. En Q3, Alonso suit Hamilton en piste et malgré son rythme plus rapide et l’ordre intimé à Hamilton de le laisser passer, reste coincé derrière son équipier.

Lorsqu’ils rentrent aux stands pour changer de pneus avant une deuxième tentative, Alonso fait mine de ne pas entendre les ordres donnés par son équipe et bloque Hamilton pendant plusieurs secondes. Le Britannique n’a pas le temps de faire un tour rapide et Alonso signe la pole devant lui.

Les commissaires se saisissent du dossier et après une longue délibération, Alonso se voit retirer sa pole position par une pénalité de 5 places sur la grille. Pour ne pas avoir géré ses pilotes, McLaren écope d’un retrait de tous les points possiblement marqués le lendemain en course. La tension est totale et la relation entre Alonso et Hamilton s’envenime en quelques heures, irrémédiablement.

Fin août, Ferrari signe le doublé en Turquie et Alonso est cinquième. Par dessus tout, quelque chose s’est brisé entre lui et son équipe, à commencer par Ron Dennis, qui prend le parti de Lewis Hamilton.

En Italie, Alonso signe un nouveau hat trick et revient à trois points de Hamilton, et signe un podium derrière les deux Ferrari en Belgique. Mais entre temps, McLaren a été exclue du championnat du monde des constructeurs, une fois la tricherie confirmée.

En vérité, Alonso a joué le rôle de lanceur d’alerte et a travaillé étroitement avec la FIA pour faire confirmer le rôle joué par McLaren dans cette histoire. Se sachant en partance au terme de la saison, il ne voulait pas prendre le partie de l’équipe qui ne l’avait pas traité comme il l’espérait, et se montrait ravi d’aider Ferrari, dont il ambitionnait le volant numéro 1 à l’avenir.

En attendant, il devait disputer la fin de saison et terminait troisième en Belgique. Au Japon, ses espoirs de titre prenaient un coup avec une grosse sortie de piste sous le déluge de Fuji, où se disputait le Grand Prix du Japon.

Deuxième en Chine et troisième au Brésil, il manquera le titre pour un point... face à Kimi Räikkönen ! La fin de saison agitée chez McLaren et le manque de concentration évident de ses pilotes a coûté cher, et le Finlandais en a profité pour remonter, remporter les deux dernières courses de la saison, notamment au prix d’une consigne donnée par Ferrari à Massa à Interlagos, et gagner ainsi son premier titre mondial !

C’est dans une implosion qu’Alonso quitte McLaren, qui a tout raté en cette saison 2007 où elle était favorite. Pour l’Espagnol, l’avenir s’écrit à court terme chez Renault, où il signe pour deux ans et va retrouver Flavio Briatore...

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