Alonso a-t-il raison de disputer les 24 heures du Mans ?
La proposition de Toyota était difficile à refuser
Fernando Alonso vient de disputer les 24 heures de Daytona aux Etats-Unis, dans le cadre du championnat IMSA et il a été annoncé qu’il disputerait les 24 heures du Mans ainsi que quatre autres courses d’endurance, à commencer par les 6 heures de Spa-Francorchamps.
Jusqu’à ce week-end, la question se posait encore de savoir si le pilote McLaren serait dans son élément dans une course aussi différente que celles qu’il a l’habitude de disputer.
Malgré de nombreux problèmes qui ont émaillé la course du prototype de United Autosports qu’il pilotait ce week-end lors du Rolex 24, aux côtés de Lando Norris, Fernando Alonso a encore une fois prouvé sa capacité d’adaptation.
Rapide au volant de la voiture, efficace dans le trafic et dans des conditions purement nocturnes, l’Espagnol a prouvé être capable de disputer une course de 24 heures sans défaillir et en s’adaptant à chacun des défis que ce type d’épreuve, clairement les plus difficiles au monde, proposent.
Ceci dit, a-t-il raison de disputer les 24 heures du Mans ? L’épreuve ne sera pas en concurrence avec une course de Formule 1 cette saison puisqu’elle se disputera entre le Grand Prix du Canada et le Grand Prix de France. Néanmoins, l’implication nécessaire pour l’épreuve d’endurance aura forcément un impact sur sa concentration et son énergie au moment de repasser à la Formule 1.
Alonso avait raté Monaco pour aller disputer les 500 miles d’Indianapolis en 2017 mais cette saison, avec l’arrivée de Renault chez McLaren, il est hors de question de ne pas privilégier la Formule 1 pour lui.
La question ne s’est pas posée de savoir s’il devait manquer une épreuve pour disputer les 24 heures du Mans. Celle de l’implication nécessaire pour cette épreuve, avec les journées test, disputées deux semaines avant la course, et les essais libres qui auront lieu tout juste après le Grand Prix du Canada, a évidemment été soulevée.
De fait, il enchaînera cinq semaines de compétition, débutant au Grand Prix du Canada le week-end du 10 juin. Il disputera ensuite les 24 heures du Mans, qu’il enchaînera avec trois week-ends de F1 consécutifs, puisque c’est l’une des particularités du calendrier 2018.
Brendon Hartley a prouvé que cela est possible puisqu’il l’a fait sur huit semaines consécutives, entre F1 et WEC, en fin de saison dernière. Toutefois, le Néo-Zélandais s’est depuis exprimé sur la fatigue rencontrée après un tel enchaînement. Et Alonso n’aura pas de vraies vacances dans le courant de saison puisque sa pause en août sera occupée par les 6 heures de Silverstone avec Toyota.
Cela pourrait peser sur sa concentration et son énergie, mais il est suffisamment encadré pour pouvoir gérer cela afin de réussir à s’impliquer dans chacune des courses qu’il dispute, le moment voulu.
Année après année, défi après défi, Fernando Alonso devient l’un des nouveaux gladiateurs des sports mécaniques en décidant de se lancer à l’assaut de la triple couronne. A son âge, il possède encore de nombreuses années devant lui pour y parvenir mais ne doit pas non plus laisser passer des occasions de réussir.
La chance de l’Espagnol est celle d’avoir une place en F1 au sein d’une équipe qui ne veut pas se passer de lui et qui lui offre l’opportunité de disputer des extras comme l’Indy 500 ou les 24 heures du Mans. Dès lors, il n’avait aucune raison de refuser l’offre de Toyota, qui lui offre directement une chance pour ajouter un deuxième tiers à sa Triple Couronne.