Alonso à l’Indy 500 : ce qui a permis de trouver un accord
La clé se nommait Stefan Wilson
Décidée très tardivement, la participation de Fernando Alonso à l’Indy 500 dans moins de deux mois a été possible grâce aux tractations menées par McLaren et facilitées par Honda, mais aussi par l’altruisme d’un pilote qui a renoncé à disputer la course pour permettre cet accord.
Tout d’abord, le contact initial a été pris entre Mark Miles, directeur de l’IndyCar, et Zak Brown afin d’envisager l’idée d’une participation de McLaren à l’Indy 500, il y a environ deux semaines. Michael Andretti étant un ami de Brown, il est rapidement rentré dans l’équation.
Les trois hommes se sont rapidement entendus quant à l’idée de faire venir Fernando Alonso sur le Brickyard mais avant de proposer l’opportunité à l’Espagnol, se sont penchés sur la faisabilité du projet. C’est là qu’un obstacle majeur s’est placé en travers du projet : aucun moteur Honda n’était disponible pour la voiture de Fernando Alonso.
Le motoriste japonais avait préparé les 17 moteurs qu’il doit fournir pour l’Indy 500, laissant le soin à Chevrolet d’équiper les 16 autres monoplaces alignées pour la manche mythique. Andretti ayant déjà annoncé une cinquième voiture, pilotée par Jack Harvey, tous les regards se sont tournés vers Stefan Wilson.
Le pilote anglais n’est autre que le petit frère du regretté Justin Wilson, ancien pilote de F1 décédé en course il y a près de deux ans. Wilson, 27 ans, a participé aux 500 miles d’Indianapolis l’an dernier en hommage à son frère, au volant d’une monoplace de KV Racing, équipe qui a fermé cet hiver.
Il avait signé pour cette année un accord avec Andretti Autosport, sponsorisé par une fondation supportant le don d’organes, une cause suivie par son frère qui avait permis de sauver la vie de six personnes lors de son décès.
Approché par Miles, Brown et Andretti, Stefan Wilson a généreusement accepté de laisser sa voiture à Fernando Alonso, ce qui montre la volonté de fer de la part du dirigeant de l’IndyCar de faire accomplir ce projet. Ceci dit, Wilson s’est vu offrir une contrepartie et sera soutenu par la discipline et son sponsor titre, Verizon, pour pouvoir disputer la course l’an prochain et faire quelques apparitions dans une Dallara DW12 en d’autres occasions.
Honda a évidemment validé cette possibilité puisque leur meilleur ambassadeur, Fernando Alonso, défendra les couleurs du motoriste et ne brisera aucun contrat. Enfin, le pilote a été le dernier à valider sa participation mais n’a pris qu’une nuit pour y réfléchir et accepter la proposition puisque Brown, Boullier et lui en avaient déjà parlé en Australie, à moitié sur le ton de l’humour.
Liberty Media a laissé se faire un tel accord, malgré la perte d’Alonso pour l’un des Grands Prix les plus regardés de l’année, et cette ouverture d’esprit montre l’envie d’ouvrir la Formule 1 aux Etats-Unis. En effet, le retour de McLaren au pays de l’Oncle Sam et la venue d’une icône de la F1 comme Alonso devraient par la suite favoriser les ventes de billet pour le(s) Grand(s) Prix aux Etats-Unis et booster les audiences de notre discipline reine de l’autre coté de l’Atlantique.
Pour l’IndyCar, c’est un coup de pub sensationnel en Europe après plusieurs années où sa popularité était en berne, y compris sur le continent Américain. De là à revoir le championnat en Europe, où il ne s’est pas rendu depuis près de 20 ans ?
Hormis Stefan Wilson, qui devrait toutefois être récompensé de sa gentillesse, tout le monde est gagnant avec un tel accord et la volonté de remuer ciel et terre de la part du directeur de l’IndyCar et des patrons des deux écuries concernées montre l’importance de la participation d’Alonso à l’Indy 500 le mois prochain.