Alan Permane détaille les challenges de Spa
Le directeur des opérations piste de Lotus nous emmène faire un tout
La 12ème manche du championnat du monde nous amène dans les Ardennes pour le GP de Belgique. Le directeur des opérations piste de Lotus, Alan Permane, nous détaille les challenges du circuit
Le Circuit
Le tour commence par un gros freinage à 60 km/h pour le premier droite serré, très souvent théâtre d’un fracas au premier tour de course, avant d’enchainer sur la descente.
Cette portion vers l’Eau Rouge, puis l’ascension du Raidillon provoque une compression extrême des suspensions puisque le relief s’inverse de la descente à la montée. Cela requiert aussi une bonne puissance du moteur pour bien franchir la montée.
En haut, les voitures atteignent une vitesse maxi de 330 km/h, une des plus élevées de la saison, sur la ligne droite de Kemmel qui s’achève sur un bon freinage à 140 km/h, en troisième pour le droite des Combes (virage 5).
Plus loin, les pilotes affrontent le challenge de Rivage (8), un 180 degrés négocié à moyenne vitesse et donnant directement sur le virage 9. Un bon équilibre général et une bonne agilité dans les changements de direction sont nécessaires ici pour trouver la trajectoire idéale, afin de dévaler au mieux le gauche ultra rapide de Pouhon qui suit (virage 10), abordé à près de 300 km/h.
Le 14 se passe ensuite à 140 km/h, avant une accélération dans la courbe Paul Frère, qui passe à 240 km/h et commande les 16 et 17 qui eux sont avalés à fond. Pour terminer, à l’issue d’un long secteur à très haute vitesse, la chicane des virages 18 et 19 impose un gros freinage et donc des freins prêts à réagir instantanément. Le tour se termine ainsi avec une bonne possibilité de dépassement.
La voiture
Spa est vraiment un circuit d’efficacité aérodynamique où il faut disposer d’un appui substantiel mais qui ne provoque pas trop de trainée pénalisante. Notre aileron arrière sera chargé comme au Canada, c’est-à-dire avec un réglage d’appui moyen. Afin de réduire le sous-virage dans les courbes rapides, nous braquons aussi plus l’aileron avant que sur les tracés plus lents. Ce circuit est avant tout très rapide et les vibreurs sont peu utilisés. Aussi les suspensions sont-elles adaptées pour un équilibre à haute vitesse plutôt qu’en fonction des passages lents.
Les freins ne sont pas trop sollicités. Cela signifie que le but est de les garder en température pour qu’ils réagissent bien lorsque c’est nécessaire. Il y a trois zones de freinage principales : au premier virage, avant la chicane du virage 5 et enfin à l’ancien arrêt d’autobus. Ces secteurs offrent aussi les meilleures possibilités de dépassement.
Les contraintes sur les pneus sont très fortes ici et les gommes dures et médiums ont été désignées afin d’offrir une bonne longévité. Par ailleurs, la météo sur les Ardennes belges peut s’avérer très variable, y compris sur un seul tour, ce qui rend le choix des gommes crucial.
Le moteur doit fournir une bonne dose de puissance, en particulier pour la montée du Raidillon et la ligne droite de Kemmel qui suit, surtout que cette ligne droite est en légère montée jusqu’au virage 5. Par ailleurs, une réserve de chevaux est appréciable sur plusieurs portions du circuit, en raison de sa nature ondoyante.
Source : www.lotusf1team.com