Accident d’Alonso : l’explication de McLaren ne convainc pas
Plusieurs preuves contredisent l’équipe de Woking
Le communiqué de McLaren détaillant l’explication de l’accident de Fernando Alonso dimanche, lors de la dernière journée des essais de Barcelone, n’est guère convaincant selon de nombreux médias.
Plusieurs journalistes se demandent pourquoi il a fallu 28 heures à McLaren pour expliquer un accident qui continue à être qualifié d’étrange. Un accident normal selon McLaren mais qui a tout de même conduit un pilote à prendre du repos pendant trois jours et trois nuits (au moins) à l’hôpital.
Et il n’est pas normal qu’un accident soit autant contredit par de multiples preuves qui continuent à s’amonceler.
La première d’entre elles est la série de photos réalisée par le photographe Jordi Vidal. Il a diffusé une image qui démontre clairement que Fernando Alonso n’est pas allé sur l’herbe synthétique et n’a donc pas perdu le contrôle de sa voiture de cette façon. Vidal explique également qu’il n’y avait pas beaucoup de vent à ce moment précis.
Vettel avait de son côté déclaré que l’accident d’Alonso était étrange parce qu’il n’était pas à pleine vitesse, "peut-être 150 km/h maximum, ensuite il s’est dirigé droit dans le mur."
Un ingénieur F1 confie lui à la Gazzetta dello Sport que, avec les niveaux d’appuis aérodynamiques actuels, "l’explication de McLaren est plausible si Alonso était en train d’attaquer fortement, comme Carlos Sainz le faisait. Mais ça ne l’est pas avec la vitesse qu’il avait, comme le montre la photo prise juste avant : il était au milieu du circuit."
Flavio Briatore a affirmé qu’Alonso ne se rappelait plus de l’accident alors que son ami Pedro de la Rosa, qui lui a rendu visite hier, n’a fait aucun commentaire à sa sortie de l’hôpital.
Le manager, Luis Garcia Abad, a lui révélé que le choc avait mis Alonso KO tout de suite, ce que confirme un mécanicien de McLaren, resté anonyme, qui s’exprime aussi dans La Gazzetta dello Sport.
"Les ingénieurs ont appelé Fernando à la radio mais seuls des souffles étranges et des gémissements étouffés leur sont parvenus. Et ensuite le silence."
Pour l’ancien pilote de F1 Ivan Capelli la vérité doit être connue.
"Quelque chose d’étrange s’est passé et souvent en F1 il y a souvent du silence. Une réponse doit être donnée afin que les pilotes puissent commencer la nouvelle saison de manière relax."
Aucune vidéo embarquée depuis la voiture d’Alonso ou des caméras de surveillance du circuit qui filment en continu chaque morceau de la piste n’ont été dévoilées.
Le correspondant du Sport Bild, Ralf Bach, ajoute que "les officiels de la FIA se comportaient de manière très étrange dimanche soir. Pourtant la Fédération n’est pas responsable des essais privés."
En effet, une équipe de F1 peut tester ce qu’elle veut sur sa voiture, même des pièces qui ne respectent pas le règlement technique, tant que le châssis est homologué. La FIA ne contrôle pas les voitures comme elle le fait systématiquement lors des week-ends de Grands Prix.
La théorie du choc électrique, causé par un ERS défaillant, plane toujours sur cet accident. Le correspondant brésilien Livio Oricchio doute toutefois que McLaren Honda ou la FIA couvrirait une telle défaillance.
"Imaginez le dommage pour la F1 si un autre pilote venait à subir un incident similaire et que la FIA était au courant de ce qui était arrivé à Alonso," dit-il pour désamorcer cette théorie.
En attendant, après avoir passé une troisième nuit en observation à l’hôpital, Alonso pourrait retrouver le grand air aujourd’hui. Rejoindra-t-il le paddock de Barcelone pour suivre et / ou participer aux essais qui commencent demain ?