Abiteboul : La F1 a peur de prendre des décisions
Du coup, elle ne se décide pas
Le directeur général de Renault Sport F1, Cyril Abiteboul, a exhorté les responsables de la F1 à être plus audacieux au moment de proposer des changements de règlementation, affirmant qu’ils craignaient tant de prendre de mauvaises décisions qu’ils finissaient par ne rien faire.
Renault revient ainsi en tant que constructeur au moment où la Formule 1 discute de moyens pour renouveler l’intérêt de la discipline auprès des spectateurs, après avoir été critiquée pour son manque de spectacle et des règles alambiquées qui l’empêchent de proposer une compétition totale.
Bien que son statut ne lui octroie pas une place dans le Groupe Stratégie pour le moment, Abiteboul affirme que Renault soutient les changements proposés au niveau du format des week-ends de course et des plans pour limiter l’élément ‘endurance’ en faveur du ‘sprint’, pour que les pilotes attaquent en permanence.
« Nous ne faisons pas partie du Groupe Stratégie et ne prenons donc pas part à ces discussions. Mais il y a un certain nombre de choses que j’ai vues, comme le changement du format des courses, que nous devrions essayer. Si ça ne fonctionne pas en définitive, nous pourrons toujours faire machine arrière. Rendre les voitures plus rapides et s’assurer que les pilotes n’aient pas à économiser leurs pneus, c’est bien aussi. »
« Avant, il y avait d’un côté les courses d’endurance et de l’autre la Formule 1, et je pense que cette dernière s’est rapprochée de l’endurance pour attirer les constructeurs. Mais ces deux catégories qui représentent le sommet du sport automobile devraient être bien distinctes. »
« L’endurance devrait se concentrer sur la technologie et l’économie d’essence, alors qu’on devrait voir des pilotes attaquer et aller aussi vite que possible en Formule 1. Nous voulons les pilotes les plus rapides dans les voitures les plus rapides et nous nous fichons pas mal du reste. Je pense qu’avoir mis l’accent sur l’élément endurance de la Formule 1 l’a desservie. »
« J’ai un peu peur qu’on se dirige vers une solution trop prudente et qu’on essaie d’éviter tout changement parce que les gens qui prennent les décisions ont peur de commettre une erreur. J’ai l’impression que la F1 est menacée mais que nous avons peur de faire les mauvais choix et que nous choisissons ainsi de ne pas nous prononcer. »
« Je pense en fait que ne pas prendre de décision est en soi une mauvaise décision. Nous voudrions voir de l’ambition, des gens qui osent et qui changent. Si nous merdons, nous pouvons toujours nous en sortir. »