A Sotchi, les pilotes ne contestent pas la règle des drapeaux bleus

Même si adapter la règle selon le circuit ne serait pas inutile

Par Alexandre C.

27 septembre 2018 - 17:26
A Sotchi, les pilotes ne contestent pas

Le Grand Prix de Singapour a relancé le débat autour des drapeaux bleus. Actuellement, il faut qu’un pilote revienne à 1,2 seconde d’un retardataire pour bénéficier d’un drapeau bleu. Faut-il qu’ils soient brandis plus tôt lors d’une course urbaine ? Faut-il abroger la règle purement et simplement ?

« Je n’ai jamais bénéficié d’un drapeau bleu, donc pour les leaders, je peux imaginer que c’est aussi douloureux que pour nous ! » commence, avec le sourire, par remarquer Sergey Sirotkin.

« Cela dépend : si vous finissez juste votre course, ou si vous vous battez pour des places, c’est une histoire différente » poursuit le pilote Williams. « Et pour nous c’est assez douloureux de trouver un moyen sûr – d’abord pour nous – de laisser passer les autres voitures. Honnêtement, je ne pense pas avoir la meilleure expérience pour dire si je voudrais me débarrasser ou non de ce système… »

Sergey Sirotkin avait retenu un long moment Sergio Pérez – à la régulière – en course. Puis, alors en lutte avec Romain Grosjean, il n’avait pas respecté les drapeaux bleus assez rapidement.

Interrogé lui aussi en conférence de presse, Charles Leclerc a adressé un petit mot de remerciements sympathique au pilote Williams…

« Tout d’abord, à Singapour, je voudrais remercier Sergey parce que si ma stratégie a si bien marché, c’est aussi grâce à lui. »

« C’était un plaisir » y répond Sergey Sirotkin.

Mais que pense alors Charles Leclerc des drapeaux bleus, lui qui sera dans une Ferrari en 2019 ?

« Si la manœuvre est bien réalisée, il est juste d’avoir ce système en F1. Mais à Singapour, c’était un peu le bazar. A un moment, les commissaires agitaient des drapeaux bleus à mon encontre, pendant plusieurs tours, mais il n’y avait aucune voiture derrière ou devant moi, dans un intervalle d’une seconde. Donc si c’est bien fait, ce système devrait rester. Mais il faut juste régler ce problème pour Singapour l’an prochain. »

« Il est toujours difficile de gérer les drapeaux bleus » argumente plutôt le coéquipier de Charles Leclerc chez Sauber, Marcus Ericsson. « Et il y a toujours des arguments différents, selon que vous dépassez ou que vous êtes dépassés. Nous avons essayé de fixer la barre à 1,5 seconde, ensuite nous sommes descendus à 1,2 seconde. C’est difficile de trouver la solution parfaite. Cela change de piste en piste. Selon moi, 1,2 seconde, c’est un bon compromis. Ce ne sera jamais parfait, mais cela fait juste partie du sport, de la course. Aujourd’hui, nous avons la solution la plus juste, pour les gars à l’avant et à l’arrière aussi. Je peux comprendre la frustration de Valtteri à Singapour, parce que c’est une piste où il est très difficile de se rapprocher assez, mais dans le même temps, les gars qui se font prendre un tour ont aussi une propre course de leur côté, ils se battent pour des points. Donc c’est un sujet très difficile mais je pense qu’aujourd’hui nous avons un bon compromis. »

Valtteri Bottas a passé une bonne partie de sa course à Singapour à râler dans la radio : il voulait qu’un drapeau bleu soit agité, mais il n’a jamais pu revenir à 1,2 seconde de la Renault de Nico Hulkenberg…

« Je suis définitivement heureux de conserver le système de drapeaux bleus. J’ai été des deux côtés. On m’a très souvent pris un tour. Honnêtement, comme Marcus l’a dit, cela dépend vraiment de chaque circuit. Parfois, la nouvelle règle des 1,2 seconde est bonne et parfois, il est un peu délicat de se rapprocher assez de ce seuil, comme à Singapour dans mon cas. Mais ça sera toujours un compromis, ce ne sera jamais parfait. A la fin, pour toutes les voitures qui sont devant, c’est la même chose. Parfois, vous êtes plus chanceux, parfois non, c’est ainsi. Pour moi, c’est OK. »

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