4 roues motrices, aérodynamique active : de toutes nouvelles F1 en 2025 ?
Trois ans seulement après le nouveau règlement
Comment permettre à la F1 de devenir plus durable, c’est-à-dire d’économiser du carburant, et de consommer dans un deuxième temps du carburant plus écologiquement responsable ? C’est l’équation centrale du sport pour la prochaine réglementation autour de l’unité de puissance, pour 2025.
Gilles Simon, qui va quitter son poste de directeur technique de la FIA (il sera remplacé par Xavier Mestelan Pinon, ancien directeur du sport automobile chez Stellantis), mais qui gardera un poste de conseiller, a livré une piste intéressante à RacingNews365.
En effet pour permettre aux F1 d’être plus efficientes, plus mobiles, et ainsi plus écologiques, la FIA envisage de passer aux quatre roues motrices. Cela permettra au système de récupération d’énergie électrique de fonctionner à ses capacités maximales – aujourd’hui l’unité de puissance envoie seulement de l’énergie aux roues arrière, avec ce système, ce serait aussi vers les roues avant.
Théoriquement les F1 pourraient ainsi consommer moins d’énergie, et donc être plus légères et plus durables. Une aérodynamique plus active permettrait de multiplier les gains attendus.
« Ce système pourrait être aussi mis sur la table » évoque ainsi Simon.
« Évidemment, une voiture à quatre roues motrices est très efficace en termes de récupération d’énergie, en termes de performance, en termes de prise de virage. Mais c’est une complexité supplémentaire. »
« Nous devons évaluer cela, est-ce la bonne direction pour la Formule 1 d’aller dans cette voie ? Nous devons penser à une voiture complètement nouvelle, parce que nous parlons aujourd’hui de nouveau moteur, mais il y a une voiture complètement nouvelle qui arrive [en 2025] avec ce nouveau moteur évidemment. »
« Il est encore tôt dans notre programme, et nous regardons à un horizon de long terme ; mais ensuite, ensemble, nous définirons la direction. »
L’autre grande solution pour une F1 plus durable est bien connue, c’est celle des bio-carburants. Ils devraient être obligatoires à 100 % pour la nouvelle unité de puissance, d’ici 2025.
Pourquoi la F1 n’a-t-elle pas pris plutôt le virage de l’électrique ? Nikolas Tombazis, directeur technique pour les monoplaces à la FIA, a explicité le point de la vue de la Fédération, dans la ligne droite de Stefano Domenicali et de la FOM.
« Nous sommes convaincus que le carburant restera au cœur de la mobilité dans un avenir prévisible et, bien entendu, sous sa forme la plus durable. »
« Nous voulons être totalement neutres en carbone et, par conséquent, nous voulons passer à un carburant totalement durable. Le monde évolue vers une situation plus hybride et cela devrait se refléter en Formule 1. »
« Nous voulons rendre les voitures plus efficientes à tous égards, ce qui signifie que nous devons maintenir les coûts à un niveau bas, tout en assurant la viabilité financière en termes de modèles économiques pour les équipes, et tout en maintenant la course passionnante et la passion pour ce sport. »
« Lorsque vous énoncez tous ces objectifs, il n’y a pas de solution miracle pour les satisfaire tous facilement, donc ce dont nous discutons maintenant, c’est de savoir où se trouve le meilleur compromis - nous n’excluons aucune technologie, et de la même manière, nous n’avons pas encore décidé de la direction spécifique que nous allons prendre. »
Comme Stefano Domenicali l’avait annoncé, d’ici l’été, les spécifications, dans leurs grandes largeurs, de cette nouvelle unité de puissance, devraient être connues, poursuit Tombazis.
« Ce que nous nous sommes donnés comme objectif est d’avoir une bonne idée des spécifications de l’unité de puissance d’ici cet été et une définition raisonnablement complète du reste de la voiture de 2025 au cours de l’année 2022. »
« Nous pensons que c’est le bon moment pour avoir ces discussions constructives entre la FIA, la Formule 1, les équipes, les fabricants de moteurs et les fournisseurs de carburant. Il y a des décisions importantes à prendre sur des aspects fondamentaux de la voiture au cours de ce processus - comme le choix de deux ou quatre roues motrices, ou la volonté d’une aérodynamique plus active. »
« En ayant ces discussions maintenant, nous serons dans une position beaucoup plus forte et cohérente lorsque ces règlements seront fixés et que les unités de puissance et les voitures commenceront à être développées pour la saison 2025. »
Ainsi l’engagement durable du sport amènera potentiellement les F1 2025 à être bien différentes des F1 2022 : la nouvelle ère réglementaire de l’an prochain pourrait finalement ne durer que trois ans !
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