2020, année de la dernière chance pour l’association Verstappen-Red Bull ?
Le Néerlandais pourrait mettre les voiles en cas de nouvelle saison décevante
Lors du Grand Prix du Japon, Red Bull-Honda était censée franchir un cap. Tout avait été réuni dans cet objectif : les pénalités moteur avaient été accumulées lors des courses précédentes, pour faire le plein de pièces ; un nouveau carburant et des réglages moteurs affinés avaient été apportés ; et l’aérodynamique de la Red Bull aurait dû également exprimer sa finesse dans les courbes rapides de Suzuka.
Que s’est-il produit en réalité ? En qualifications, Max Verstappen et Alexander Albon, qui avaient signé le même temps, ont tous deux terminé à 8 dixièmes de la Ferrari de Sebastian Vettel, et à 5 dixièmes de Lewis Hamilton. Quelques heures plus tard, la course a tourné à la débandade. Max Verstappen, à la suite d’un accrochage avec Charles Leclerc dans le premier tour, a dû précocement abandonner. Quant à Alexander Albon, il a certes réussi à devancer Carlos Sainz, mais au terme d’une course plutôt solitaire et laborieuse ; surtout, la seule Red Bull à l’arrivée a fini à presque 50 secondes de la Mercedes de Valtteri Bottas. Un gouffre très gênant.
Après que Max Verstappen avait enchaîné deux succès convaincants au Red Bull Ring et à Hockenheim, les espoirs d’une progression plus franche encore étaient permis ; le Néerlandais pouvait légitimement aspirer à finir devant Valtteri Bottas (au moins ?) au classement. Désormais, ses attentes ne sont plus les mêmes pour la deuxième moitié de saison, et l’objectif de cinq victoires fixé par Helmut Marko s’éloigne.
« Il faut être réaliste » a ainsi répété Max Verstappen ces derniers jours. « On a été bons ces deux dernières saisons. Mais je pense que cette année, c’est un peu plus difficile, notamment en termes d’équilibre de la voiture. »
L’unité de puissance Honda n’est en définitive pas encore au niveau du V6 Mercedes ou du V6 Ferrari, ce qui est certes compréhensible pour la première année du partenariat entre Red Bull et le motoriste japonais. Cependant, c’est davantage la partie châssis qui interroge et qui déçoit : cette année Red Bull devait compenser, comme avec Renault, la faiblesse relative de l’unité de puissance grâce à la finesse de son châssis ; or, c’est justement sur le plan du développement aérodynamique que Red Bull a peiné, en particulier face à Ferrari (qui a fait grandement progresser son châssis à Singapour, au niveau de l’aileron avant par exemple). Et selon l’aveu même de Max Verstappen, « toute l’équipe a été choquée par les progrès de Ferrari. »
Ces performances en berne compromettent certes la fin de saison de Max Verstappen et de Red Bull… mais elles questionnent surtout l’avenir de Max Verstappen à Milton Keynes.
Après Singapour, où Red Bull était également censée briller sur un circuit faisant la part belle au châssis, le Néerlandais était apparu comme désabusé, et avait pour la première fois évoqué un avenir en pointillés au sein de Red Bull. 2020 sera la dernière année de contrat de Max Verstappen au sein de Red Bull, avant la saison charnière de l’introduction du nouveau règlement, en 2021.
Quand il observe les performances de Ferrari et de Mercedes, quand il se rappelle que les contrats de Sebastian Vettel et de Valtteri Bottas arriveront, fin 2020, à échéance, Max Verstappen se pose ainsi des questions légitimes : pour devenir champion, ne doit-il pas quitter une équipe Red Bull qui semble plutôt en déclin ?
Cette idée, cet alignement des planètes fin 2020, lui trottent bien dans la tête, comme il l’a confirmé dans de récentes déclarations : « Après 2020, il y aura beaucoup de pilotes arrivant en fin de contrat, ce qui est normal, puisque le nouveau règlement est dans les cartons. Et même des équipes se demandent ce qu’elles feront. Donc c’est la même chose pour moi. »
Red Bull, Christian Horner et Helmut Marko se retrouvent donc devant un grand risque : celui de voir filer, dès la fin de la saison prochaine, leur protégé, qu’ils ont pourtant fait grandir avec attention et diligence depuis 2014, en espérant en faire le plus jeune champion du monde de l’histoire et en y consacrant beaucoup de moyens.
Helmut Marko a ainsi d’ores et déjà lancé l’opération « reconquête et prolongation de contrat ». Le Docteur fait actuellement tout son possible pour convaincre son pilote fétiche de rester chez Red Bull. « Maintenant, ce que je peux dire, c’est que nous voulons vraiment faire de Max un champion en 2020 » a-t-il ainsi récemment assuré. « C’est la dernière année où on pourra faire de lui le plus jeune champion de la F1. Nous voulons y arriver, l’an prochain, nous savons que nous devons le faire. Red Bull veut toujours gagner, c’est notre marque de fabrique. Ce n’est pas crucial mais c’est vraiment important d’obtenir le titre avec Max l’an prochain. »
Helmut Marko et Max Verstappen ne l’ignorent pas : 2020 sera sans doute une année décisive pour la carrière du Néerlandais. Au vu des faibles progrès affichés cette année pour Red Bull, au vu de la stabilité réglementaire qui sera de rigueur l’an prochain, n’est-il cependant pas déjà trop tard ? L’hiver le dira…
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