2019, une ‘régression très claire’ pour Renault, admet Abiteboul
Du mieux attendu pour 2021
Pour la première fois depuis son retour en F1, Renault ne progresse pas, mais régresse d’une saison à l’autre. L’équipe française pourrait ainsi perdre le bénéfice de sa 4e place au classement des constructeurs, acquise de haute lutte face à Haas l’an dernier. Le constat d’une régression est un constat forcément troublant, à mettre au passif d’Enstone et de Viry.
Quel est le problème chez Renault ? Est-ce un problème de moyens ? D’organisation ? De motivation ?
« L’équipe n’est pas là où elle voulait être » a d’abord reconnu Cyril Abiteboul à Spa.
« C’est une régression très claire par rapport à l’an dernier. Mais dans le même temps, il est clair qu’il y a des domaines dans lesquels l’équipe doit progresser. »
« Selon moi nous avons fait de bons progrès du point de vue de la puissance moteur, comme notre vitesse de pointe le prouve sur certains circuits typés moteur. »
« Quant à nos pilotes… le line-up est fort. Du point de vue mécanique, la voiture est bonne. Nous savons ce dont elle manque, et c’est simplement de l’appui, de l’aérodynamique. Et c’est ce sur quoi nous nous concentrons clairement maintenant. Nous recherchons à progresser sur ce plan, et nous allons très bientôt obtenir un tableau clair de la situation, avant d’avancer. »
Cyril Abiteboul n’évoque pas les considérations budgétaires, mais il y a quelques jours, il avait pourtant fait une confession embarrassante : Renault aurait sous-estimé les investissements à consentir, notamment par rapport à Mercedes.
« Le problème, c’est une question de timing aujourd’hui » déplore le Français. « Si vous décidez de dépenser plus aujourd’hui, vous n’allez pas pouvoir dépenser vraiment plus d’argent avant quelques années, puisqu’il faut engager plus de gens, des designers… Et vous êtes contraint par l’introduction des budgets plafonnés en 2021. Donc c’est déjà trop tard. »
« En fait, je pense que nous n’avons pas le choix : à un certain degré, il faut nous en tenir à notre plan. Accepter le changement, accepter la difficulté, ne pas l’utiliser comme une excuse, mais être extrêmement déterminé pour être plus compétitifs en 2021. Certaines équipes auront, alors, à réduire leur capacité opérationnelle. Nous pourrons, nous, rester exactement à notre niveau d’aujourd’hui, voire investir légèrement plus encore, parce que les budgets plafonnés sont toujours à un montant un peu plus élevé de notre budget aujourd’hui. »
« C’est pourquoi nous aurions aimé que le montant fût un peu moins élevé. Mais nous comprenons, c’est un bon compromis qui a été trouvé, et qui devrait nous permettre d’être plus compétitifs qu’aujourd’hui. »
Pour continuer à croître, Renault a aussi décidé de remercier Nico Hulkenberg et d’engager Esteban Ocon. Le pilote français n’en a pas voulu à Enstone, qui avait changé d’avis au dernier moment l’an dernier, en engageant Daniel Ricciardo plutôt que le protégé de Mercedes.
« Nous avions discuté [de l’arrivée d’Esteban Ocon l’an dernier] avec un certain niveau de détails » poursuit Cyril Abiteboul. « Nous avons eu l’opportunité de signer Daniel. Quand elle est devenue certaine, nous avons dû prendre une décision rapidement. Une opportunité comme Daniel n’arrive pas souvent pour une équipe comme nous, qui est en reconstruction. »
« Mais franchement, je suis très heureux de voir que nous avons réussi à les faire signer tous les deux. Avec Esteban, Renault, Mercedes, Toto et moi, nous avons réussi à mettre cela de côté, pour prendre la meilleure décision pour tout le monde. »
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