15 000 pièces à assembler : la production d’une F1, une tâche de titan que raconte Aston Martin
Avec Bob Halliwell, Directeur de la Production chez Aston Martin F1
Développer une pièce, en CFD ou en soufflerie, est une étape critique dans le développement d’une voiture. Aston Martin F1 a ainsi commencé à concevoir son AMR21 dès le mois d’août dernier.
Mais le développement technique, l’ingéniosité des génies comme Adrian Newey, ne serviraient à rien si ils n’étaient pas, concrètement, suivis par une production concrète de pièces. Cette production doit être respectueuse des plans initiaux, souvent très complexes et exigeants, car le moindre détail peut coûter des dixièmes. Elle doit être aussi faite dans des délais contraints, pendant l’hiver – c’est ainsi qu’à Grove, le département production n’avait pu produire les pièces à temps pour les essais de Barcelone il y a deux ans…
Bob Halliwell, Directeur de la Production chez Aston Martin F1, a donc une tâche majeure. Il explique notamment que là où il faut des semaines pour valider une pièce en CFD, puis 10 semaines environ de test en soufflerie, la production des pièces les plus critiques peut prendre encore plus de temps (notamment le volant) : 12 à 16 semaines. Il ne faut donc pas rater son coup ! C’est ainsi que les pièces les plus problématiques sont envoyées au département production dès le mois de novembre : une saison de F1 se joue donc aussi avant l’hiver…
« Il y a beaucoup de développement en amont pour aboutir à la production de pièces. Lorsque nous concevons une pièce, nous l’amenons à la R&D et la faisons tester, inspecter et s’assurer, avec des preuves tangibles, que tout fonctionne bien. »
« Nous pourrions perdre une demi-douzaine de pièces ou d’éléments en cours de route à cause des itérations constantes. Si une pièce passe la première fois, nous n’en sommes presque pas satisfaits car cela signifie probablement que nous pouvons améliorer les performances de la pièce, éventuellement en lui enlevant du poids. On fait beaucoup de prototypage de pièces pour trouver une solution optimale. »
Quand on sait qu’il y a 15 000 pièces différentes sur une Formule 1, on mesure la difficulté de la tâche de Bob Halliwell. Comment faire alors pour coordonner chacun des acteurs de cette immense chaîne de travail ?
« Il y a une réunion hebdomadaire entre les responsables des bureaux d’études et le contrôle de la production. Ils passent en revue toutes les nouvelles pièces qui vont apparaître et ils sont ensuite inscrits dans un calendrier qui les suit semaine après semaine, en suivant les progrès de la conception et de la fabrication… et en se tenant au courant pour s’assurer que nous respections les délais de construction des voitures ou le délai pour produire une évolution en particulier. »
Sans compter qu’il faut aussi s’assurer que les pièces voyagent et arrivent à temps pour chaque échéance : les essais de Bahreïn, le premier Grand Prix, le Grand Prix de Barcelone où les évolutions arrivent traditionnellement...
« Il est essentiel de s’assurer que tout le monde comprenne ce sur quoi nous travaillons et que les bonnes pièces arrivent au bon moment pour l’assemblage » conclut ainsi Halliwell.
Aston Martin F1 Team
Alonso : aussi bon que Hamilton et meilleur que Verstappen, Schumacher et Senna ?
Newey, Cardile, Blandin,... y a-t-il trop de têtes pensantes chez Aston Martin F1 ?
Alonso détermine sa meilleure course depuis son retour en F1
Aston Martin F1 : Krack est ’honnête’ au sujet de la saison 2024
+ sur Aston Martin F1 Team