Verstappen, Jules Bianchi, son père : comment Leclerc a grandi mentalement

Une série d’épreuves qui l’ont rendu plus fort mentalement

Par Alexandre C.

19 août 2018 - 13:11
Verstappen, Jules Bianchi, son (...)

Max Verstappen avait croisé le fer avec Esteban Ocon en F3 Europe. Ce que l’on sait moins, c’est que Max Verstappen a aussi eu à affronter un autre jeune pilote actuel du paddock en karting : Charles Leclerc, la révélation de cette première moitié de saison.

Le moins que l’on puisse dire, c’est que les affrontements étaient déjà « virils » entre les deux jeunes hommes en karting, ainsi que le raconte le protégé de Ferrari.

« Honnêtement, c’était assez tendu durant nos années karting. Nous nous disons ‘Bonjour’ dans le paddock maintenant, mais nous ne sommes pas les meilleurs amis du monde. Mais l’agressivité qu’il montre en F1 est plus ou moins la même qu’il avait durant les années karting. Ce qui fait aussi de lui un pilote spécial. »

Max Verstappen, à 20 ans, a une carrière plus riche que celle de Charles Leclerc en F1 pour le moment. Le Néerlandais a battu quasiment tous les records de précocité. Un détail pour le pilote Sauber.

« Chaque fois qu’un jeune pilote arrive en F1, on le pointe du doigt pour son âge. Je ne pense pas que ce soit juste. Vous devriez être jugé sur vos performances, pas selon le nombre d’années que vous avez déjà passé en F1. »

« Je ne pense pas à mon âge, je n’y ai jamais pensé. »

La carrière de Charles Leclerc n’aurait pas été la même sans bien sûr ses victoires en formules junior, mais aussi sans la famille Bianchi. C’est à l’âge de trois ans et demi qu’il a pour la première fois piloté un karting, qui était la propriété de Philippe Bianchi.

« Étrangement, je me rappelle de mon premier tour. Nous avions attaché une corde à un kart devant moi, pour voir si j’avais les bons réflexes. Après le premier tour, nous avons enlevé la corde et j’ai continué tout seul. »

« Jules venait souvent sur les courses. Il m’apprenait aussi à ne pas laisser les choses venir à moi, car il a remarqué que c’était le cas. Il y a sept ou huit ans, ma plus grande faiblesse, c’était le mental. Je ressentais trop d’émotions. Mais j’ai vraiment travaillé dur sur ce point et maintenant c’est l’une de mes forces. »

C’est également Jules Bianchi qui est intervenu auprès de son manager en 2010, Nicolas Todt, pour qu’il prenne en main la carrière de Charles Leclerc.

« Nous voulions vraiment franchir les prochaines étapes du karting international… Mais les budgets étaient multipliés par 10 et ce n’était juste plus possible. Jules est allé voir Nicolas et lui a dit ‘Va voir Charles, il pourrait t’intéresser. Parce que s’il n’y a personne pour l’aider d’ici la fin de l’année, il pourrait arrêter le sport auto. »

Deux années après avoir perdu Jules, Charles Leclerc a dû affronter une autre épreuve : le décès de son père. C’était l’an dernier, juste avant la course longue de F2 à Bakou. Charles Leclerc prit la pole et la victoire.

« Je ne pensais pas que je pouvais signer une bonne performance. Mais j’ai pu obtenir le meilleur résultat possible pour lui. »

« Perdre Jules et ensuite mon père m’a rendu beaucoup plus fort mentalement. Quand vous vous rendez sur une course et que vous venez juste de perdre votre père, ce n’est pas facile. Cela me donne une certaine autonomie, qui m’aide maintenant. »

« Jules m’aidait beaucoup grâce à tous ses conseils. Mon père aussi m’aidait beaucoup… Depuis le début il fut mon plus grand supporter et m’a enseigné beaucoup de choses relatives au pilotage. Sans eux je ne serais pas ici et je ne veux pas que les gens les oublient. »

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